Est-ce que dans ton téléphone, les groupes Whatsapp de copines se sont réveillés tous en même temps ?
Bzzz “Alors, cette rentrée ?”
Bzzz “Café quand ?”
Bzzz “Il paraît que nos Fabuleux se font un tennis jeudi soir, on se chope à la sortie de la crèche pour prendre l’apéro de la rentrée ?”
Et je ne te parle pas de ta boîte mail qui tinte régulièrement au fil de la reprise des activités associatives et sportives…
C’est à ce moment-là, une fois que nos bambins se sont installés dans leur nouvelle classe et que la routine de l’année se met doucement en place qu’intervient le deuxième effet kiss cool de la rentrée :
la réouverture aux autres.
L’été est pour certains l’occasion de se recentrer sur le premier cercle : enfants, famille élargie, amis très très proches avec lesquels il est possible de partir en vacances. Le retour de l’automne fait tout simplement exploser cette bulle d’intimité et le brouhaha joyeux des relations sociales diverses et variées se réinvite dans nos vies. Il faut de nouveau “faire la conversation” et s’intéresser aux uns et aux autres, compulser son agenda pour “trouver un créneau” afin d’entretenir ces amitiés et ces relations qui font notre tissu social.
Sur le papier, je déteste ça. L’été m’a rendue sauvage, j’ai l’impression d’avoir fait un tri salutaire dans mes relations et de m’être délestée de tout un tas d’obligations d’amabilité de surface. Je ne vous conseille pas de me croiser à la sortie de l’école le deuxième jour de la rentrée (oui parce que le premier, je fais un effort, quand même).
Et puis, tout doucement… c’est le dégel.
Chacune de nous a ses aisances et ses freins, ainsi que le raconte cette membre de la fabuleuse équipe, qui parle si bien des petits groupes à la sortie de l’école. Certaines n’attendent que la reprise du ronron de la machine à café, des barbecues entre voisins le samedi midi et des assemblées générales de l’APEL où il fait bon concocter des ventes de “sablés véganes ornés de la photo de votre enfant en pâte à sucre” (coeur-coeur sur l’APEL de mes enfants qui fait un boulot formidable).
D’autres ont la boule au ventre à l’idée de se confronter de nouveau à “des gens”.
Trouver quoi dire, savoir quoi faire de ses mains, retenir les visages et les prénoms, avoir la trouille de faire entrer au pied levé quelqu’un dans le chaos de sa cuisine…
Que tu le vives avec enthousiasme ou avec une réelle appréhension, le grand retour de la Vie Sociale est une opportunité à saisir. Pourquoi ? Parce que le grand bouleversement des équilibres de l’année précédente crée un mouvement de connexions et de rapprochements qui reste une opportunité à saisir.
Ta “vie sociale” est l’un des espaces où tu n’es pas qu’une maman et elle est précieuse.
Bien sûr, pour certaines d’entre nous, “sortir de sa coquille” est bien plus laborieux que pour d’autres, mais en réalité, le désir d’aller vers l’autre n’est pas qu’une question d’extraversion ou d’introversion. Le plus souvent, ce n’est pas la timidité ni le manque de temps qui nous retiennent de nous laisser approcher. C’est parfois la volonté de ne pas dépendre de qui que ce soit, ne pas être blessée, ne pas être jugée. Combien de mails de Fabuleuses recevons-nous qui nous parlent d’isolement ? Pour certaines, leur conjoint est leur seul ami.
Or chez les mamans, le lien social est un facteur décisif dans la prévention et le traitement de l’épuisement maternel (ce n’est pas une étude américaine qui le dit, c’est le retour d’expérience de tant de centaines de mamans qui nous écrivent chaque jour).
Personne ne te demande de devenir la star des mamans de l’école !
Discrète ou tonitruante, joyeuse ou mélancolique, pudique ou affectueuse, pleine d’initiatives ou modeste contributrice, nous avons toutes quelque chose de merveilleux à activer pour nourrir nos relations aux autres : confiance, empathie, énergie, créativité, disponibilité, gaité, douceur, écoute… Le fait d’accepter de créer ces petites passerelles entre toi et les autres contribue à ton équilibre. La relation aux autres est un risque qui en vaut la peine.
Chez les Fabuleuses, nous parcourons de longs chemins un petit pas à la fois. Quel petit pas as-tu envie de parcourir en ce début d’année scolaire ? Quel défi te lances-tu sur le chemin de ta relation aux autres ? Tu peux, comme cette maman, appliquer le mantra « Be the energy you want to attract », phrase qu’elle a collée sur le mur de son bureau. En français, est-ce que tu peux envisager de devenir pour les autres celle que tu aimerais qu’on soit pour toi ? Par exemple, inviter cette nouvelle maman à partager un café ? Oser proposer un covoiturage à cette voisine que tu croises au stade de foot, à la sortie du premier entraînement de vos enfants ? Laisser de l’espace à ces bénévoles qui espèrent chaque année que tu vas laisser ta place au bureau de l’association de théâtre ?