Il est 7 h 30. Je ne dors plus depuis 3 h 30. Les enfants se réveillent dans 30 minutes et mes pensées tournent en rond comme le moteur d’une voiture au point mort.
Tout ce qui me tracasse pour mon travail, une amie pour qui je me fais du souci, ma fille aînée qui grandit chaque jour un peu plus… jusqu’au cycle de vie de la feuille accrochée sur l’arbre que j’aperçois par les volets entre ouverts :
C’est le défilé dans ma tête !
Et sans cesse une pensée de fond reste accrochée au milieu de tout ça :
« Tu n’es pas à la hauteur… »
Cette pensée dévastatrice me fout les pétoches dès que je lui laisse de la place. Elle me fait perdre espoir, joie, et me culpabilise.
Alors je me retrouve là avec mon café chaud, dans la cuisine de la vieille maison familiale, cernée et un peu blasée. Je me plonge alors dans la lettre d’Hélène du matin…
Et là, bingo !
Une révélation me tombe dessus ! Cette pensée qui m’a poursuivi toute la nuit, je la reconnais. C’est une croyance sur moi-même, une simple petite croyance.
Alors ce matin je veux lui dire haut et fort :
« Je t’ai démasquée ! Tu es un mensonge ! Tu veux m’empêcher d’avancer ? Très bien, je décide alors de ne plus te croire… Je suis vulnérable et oui, j’ai le droit de l’être ! Je ne suis pas obligé d’être forte 24 h/24 ! Oui, j’ai peur, mais je vais oser ! »
Puis, j’entends un enfant éternuer et je reviens soudainement sur terre avec une question qui a son importance :
« Comment gérer cette journée de vacances en étant fatiguée, seule à m’occuper des enfants, tout en ayant un rendez-vous Skype avec une cliente et ce pendant la sieste ? »
Eh bien, comme je le rappelle souvent aux mamans que j’accompagne, je vais y arriver « un petit pas après l’autre ». Je vais aller me doucher.
Et après, on verra !
Ce qui est sûr c’est que j’ai envie d’aller me balader avec eux, regarder les enfants profiter de la nature et savourer ce sentiment de gratitude en regardant les feuilles des arbres tomber.
Ma méditation nocturne à propos de la feuille accrochée à son arbre m’a rappelé que celle-ci, si fragile en apparence, sera un humus puissant pour les racines de l’arbre. À mon tour, je veux être bien accrochée à l’arbre de la vulnérabilité, de la vérité et du courage pour pouvoir servir à d’autres. Même si parfois je me fais balloter par le vent.