Comment concilier les rôles de mère, d’épouse, de femme présente sur le marché du travail ? Est-il possible de tout vivre en même temps ? Ces questions, au cœur de l’aventure des Fabuleuses depuis ses débuts, ont été abordées à l’occasion du colloque « Le défi des femmes » qui s’est tenu le 14 octobre 2017 à Paris. Les éditions Quasar publient les actes (1) de ce colloque dans lequel est intervenue Hélène Bonhomme, fondatrice des Fabuleuses au foyer.
Voici une « fabuleuse sélection » opérée parmi les interventions et qui peut nourrir la réflexion de chacune d’entre vous, là où elle se trouve : qu’elle soit bien chez elle ou au boulot, qu’elle se pose ou pas la question de changer de fonctionnement.
Claire de Saint Lager
(coach et écrivain)
- Au-delà du défi des femmes, ma question est celle de la mission des femmes. Peut-être ont-elles à inventer un nouveau modèle, un nouveau rapport au travail, une nouvelle manière de concilier ce qu’elles ont soif d’harmoniser.
- À rebours de la tendance à chercher à l’extérieur les solutions, il va falloir plonger à l’intérieur et essayer d’harmoniser tout ça… Le plus important est que les femmes comprennent qu’elles ne sont pas sans pouvoir et que leur vie n’est pas une liste infinie de contraintes.
- Autorisez-vous à vous poser la question, en tant que femme : « Qu’ai-je envie de vivre, quelle vie ai-je envie de construire ? » C’est une bonne question !
Hélène Bonhomme
(auteure et conférencière, fondatrice du site Fabuleuses au foyer)
- C’est un fléau dramatique de considérer qu’une mère au foyer « n’a que ça à faire » donc autant le faire très bien. Ce n’est pas parce qu’elle ne travaille pas et n’est pas rémunérée que sa maison doit être impeccable et ses enfants des modèles.
- Si je suis bien dans mes baskets, que je sais qui je suis moi, je n’ai pas besoin d’utiliser mon enfant pour prouver quoi que ce soit à personne. Et c’est un service rendu à mon enfant de le laisser libre d’être lui-même.
- Plus nous serons nombreuses à oser être nous-mêmes, plus nous donnerons envie aux autres de l’être également.
Véronique d’Estaintot
(spécialiste de l’accompagnement des personnes dans leur orientation professionnelle)
- Arrêter de travailler (…) n’est jamais une option présentée pour elle-même, mais toujours comme un changement de situation dont la référence est le travail. Curieusement, pour la démarche inverse, c’est-à-dire quelqu’un qui va du foyer à une activité professionnelle, je n’ai jamais entendu personne dire :
« J’ai arrêté d’être au foyer ».
- Le premier défi à relever est de faire de la vie au foyer un véritable point de référence alternatif à celui du travail, et donc de l’utiliser comme tel. Et le deuxième est de présenter le choix de devenir femme au foyer sous la forme d’un gain.
François-Xavier Bellamy
(agrégé de philosophie)
- Aussi bien notre société a-t-elle pu commettre des erreurs par le passé, avec une forme de répartition des rôles et des stéréotypes sociaux beaucoup trop figée, aussi bien voyons-nous à l’œuvre aujourd’hui une violence d’autant plus grande qu’elle est latente, cachée et implicite.
(1) Un doudou dans l’open space. Travail et foyer : le défi des femmes aujourd’hui. Quasar, 136 p., 12,90€