Tandis que l’orage me réveille de bon matin, une question se pose à moi :
suis-je une fabuleuse connasse ?
Je m’explique : il y a quelques semaines, j’étais en route pour une formation d’orthophoniste à Paris avec ma meilleure amie. Elle me parle d’un compte d’orthos sur instagram qui l’a fait bien rire. Leur dernière publication en date posait la question de savoir si nous étions des “ortho-connasses”. Pour y répondre, la publication proposait une liste de cases à cocher. Au delà de huit réponses positives, le résultat était catégorique. Sans grande surprise : je suis effectivement une ortho-connasse (mon côté perfectionniste…). Mes compte-rendus sont à jour, ce qui, je crois est le plus gros point de stress de toute la profession (en tout cas le regard de mon amie sur moi à ce sujet est sans équivoque : je suis le diable incarné) ; je fais trois, voire plus, formations par an… etc.
La publication était bon enfant et pas du tout jugeante. De toute façon, nous sommes tous le connard ou la connasse de quelqu’un.
Et ce matin, cette notion de fabuleuse connasse m’est apparue.
Après tout, vue de l’extérieur, je cumule :
- Un fabuleux mari
- Deux fabuleux enfants qui m’en font voir des vertes et des pas mûres mais qui vont très bien
- Une maison, que nous n’avons pas fini de payer et qui nécessiterait plein de travaux mais qui nous abrite, nous et nos moments de vie
- En plus, elle est globalement rangée (pas propre hein, faut pas déconner)
- Un job qui me passionne.
De plus :
- Je fais du sport tous les matins
- Je fais mes 20 minutes avec mes enfants quasiment tous les jours
- Je prends chaque jour 20 minutes de méditation et de lecture
- Je suis à jour dans le programme des Fabuleuses auquel je suis inscrite (non, non, ne me jetez pas des pierres) et j’ai dû écouter tous les supports à disposition (non, vraiment, ne me jetez pas des pierres)
- Je fais partie de l’Association des Parents d’Elèves où je crois occuper un rôle important.
Et tout un tas d’autres choses.
Franchement, vu de l’extérieur, j’aurais envie de me traiter de fabuleuse connasse.
La vérité, les filles, c’est que, derrière le vernis, ce n’est pas si rose, et je pourrais jouer à lister tout ce qui ne fonctionne pas, me blesse et fait que je suis finalement assez loin de cette image parfaite. Je pourrais m’apitoyer sur tous les grains de sable qui viennent enrayer mes rouages bien huilés pour avoir l’air de galérer plus que les autres.
Mais un constat demeure, malgré mes difficultés banales : j’ai quand même une belle vie, et je ne m’en excuserai pas, au contraire.
Alors, si être une connasse, c’est être bien dans ses baskets et ne plus s’oublier,
s’attarder sur tout ce qui va bien plutôt que ce qui va mal, avec une pointe de perfectionnisme (on ne se refait pas tout à fait), je veux bien être qualifiée de fabuleuse connasse.
Tout ça pour dire, finalement, un grand merci à Hélène et à toute son équipe. Parce qu’il y a trois ans, j’étais juste une maman perdue qui s’était oubliée et qui ne voyait plus que la liste des insuffisances, des tensions, des ratages.
Et qu’aujourd’hui, quand je me prends une averse monumentale sur le trajet de l’école, à vélo, et que je sais que, du coup, je vais être trempée une partie de la journée au boulot, je mets mes lunettes roses et je me dis que j’ai eu la chance de partager un moment avec chacun de mes enfants ce matin. Que c’est l’occasion idéale pour remettre le chauffage au bureau (j’avais limite envie de virer mon pantalon pour le faire sécher mais l’ortho en slip, ça ne fait pas très sérieux). Que mes enfants vont faire des activités trop top et qu’ils dormiront bien et tôt ce soir (moi aussi). Que j’aurai fatalement des absents à un moment et donc du temps pour rédiger mes comptes-rendus. Que la pluie est nécessaire à notre planète et que j’ai la chance de bosser à l’intérieur.
Et si toi, tu as l’impression d’être tout sauf une fabuleuse connasse,
tellement tu es dans ta galère, ta fatigue, tes échecs, un seul conseil : plonge-toi dans le livre d’Hélène. Tu vivras sans doute en la lisant cette prise de conscience douce et stimulante que tu n’es pas seule, et que tu es, comme elle, déjà sacrément fabuleuse. N’hésite pas à aller le feuilleter ici ! Et pas d’angoisse, le passage de Fabuleuse à fabuleuse connasse n’a rien d’obligatoire 🙂