Parents indignes ?!
Cette question, nous nous la sommes posée mon mari et moi lorsque nous avons pris la décision de partir en vacances sans les enfants.
Au regard de certains, oser partir en vacances sans ses enfants : c’est monstrueux, égoïste. Et pour d’autres : c’est bien, normal, sain.
Pas évident de se positionner sur le sujet sans culpabiliser.
La décision
Depuis l’adolescence, je rêvais d’aller à New-York. Là encore, chacun ses envies et point de vue. Moi, les Etats-Unis m’ont toujours fait rêver.
J’ai bientôt 40 ans et je ne peux pas dire que j’ai vu beaucoup de pays.
Oh, je ne suis pas à plaindre mais longtemps je suis restée avec ce rêve dans le coin de ma tête en me disant que je n’y mettrai sans doute jamais les pieds.
Et puis, l’année dernière, lors d’une discussion avec mon mari, j’ai clamé (un peu en plaisantant) :
« Moi, je veux aller aux Etats-Unis avant mes 40 ans. »
Et mon mari m’a prise au mot. Tout s’est fait très rapidement. Oui mais voila, financièrement, c’était sans les enfants ou pas du tout.
Il fallait faire un choix.
Le dilemme
Evidemment, ce rêve, mes 2 grandes filles le partageaient sans doute au moins un peu.
Imaginez-vous être une jeune fille de 12 ans ou 9 ans. N’auriez-vous pas envie de découvrir cette ville qu’on voit dans toutes les séries télé américaines ?
Sachant à quel point tout ceci me faisait rêver à leur âge, je culpabilisais d’autant plus. Partir, les laisser et en plus pour aller découvrir un pays qui les fait rêver aussi.
Dur dur dilemme.
D’un autre côté, nos finances ne nous permettaient ce voyage qu’hors période scolaire et pour 2 personnes seulement.
Que faire ?! Une vraie torture pour mon esprit et surtout mon cœur de maman !
Je me suis choisie
Parce que je m’aime, je me respecte. Parce que je les aime et que je veux qu’elles apprennent à s’aimer et se respecter aussi. Peu importe ce qu’en pensent les autres.
Est-ce que ce sont des excuses derrière lesquelles je me retranche pour justifier cette décision ?!
Peut-être !
Mais je crois, de mon côté, que depuis que je me suis autorisée ce voyage, j’ai évolué. J’ai appris en prenant cette décision et en faisant ce voyage, qu’on pouvait penser à soi et être un parent aimant pour autant. J’y retournerai un jour, peut-être avec mes enfants mais ce sera d’autres vacances.
Ces vacances là, c’était un moment privilégié pour nous, notre couple, notre vie d’adultes.
L’équilibre
Evidemment, nous avons pris soin de faire des activités avec les filles en rentrant et nous faisons en sorte qu’elles ne se sentent pas laissées pour compte.
Mais n’y a-t-il pas un équilibre possible entre le rôle du parent égoïste et celui qui se « sacrifie » ?!
Pourquoi ne pas alterner les deux et apprendre à nos enfants que devenir parents n’est pas équivalent à un sacerdoce. J’aime à penser que mes filles prendront plaisir à avoir des enfants en trouvant un équilibre entre leur temps avec eux et du temps pour elles.
J’aime à penser que ce temps que je m’accorde les inspirera dans leur vie d’adulte et qu’elles seront, un jour, des Fabuleuses à leur tour.