Il y a quelques mois, je postais une photo de vacances sur Instagram. Quelqu’un a commenté :
“Ben dis-donc ! C’est sûr qu’il y a de quoi garder le moral !”
Chez les fabuleuses, mon job consiste à encourager les mamans qui me suivent, en leur rappelant chaque matin de prendre soin de la fabuleuse qui est en elle (pour t’inscrire, c’est gratuit et c’est par là !) Alors voilà : je distribue de la bonne humeur, et dans le Village, j’aide des milliers de mamans à changer de lunettes sur leur quotidien, pour ne plus laisser leurs idées noires les empêcher de kiffer leur vie imparfaite.
Tu le sais, si tu fais partie de cette “catégorie” :
être “celle qui va toujours bien”, ça n’est pas le beau rôle à tous les coups ! Régulièrement, on me fait remarquer que pour moi, avoir la pêche est censé être inné. L’autre jour, quelqu’un m’a écrit :
“Oui mais regarde la vie que tu as ! Pour toi, c’est facile d’être détendue et positive.”
À noter d’abord que ces deux commentaires ont été postés sur Instagram : ah, les réseaux sociaux ! Ce monde magique où les autres font exactement comme nous :
- publier une photo des 3 mètres carrés de la maison qui sont présentables
- poster notre seul selfie potable en matière de double menton
- sélectionner l’unique photo du bout du monde que l’on a en stock.
Moi la première, je le sais bien, que ces clichés ne représentent pas la réalité… pourtant, je perds encore régulièrement mon temps à me comparer sur Instagram.
Lorsque la journée commence mal, lorsque quelqu’un nous a blessée, lorsque les frustrations nous tapent sur le système, notre premier réflexe est souvent de souhaiter avoir la vie de quelqu’un d’autre.
Pour retrouver confiance en nous, nous faisons un raccourci du type : “Moi aussi j’y arriverais, si j’avais son job à elle / ses loisirs à elle / son mari à elle / sa maison à elle / son train de vie à elle / ses enfants à elle”…
À ce petit jeu, personne n’est gagnant.
Comme l’explique la psychologue Rebecca Dernelle-Fischer, nous mettons le focus au mauvais endroit : “Regarder l’autre pour savoir si j’ai le droit d’aller mal ou pas, si j’ai le droit de me sentir bien ou pas.”
Comme un venin, la comparaison vient fausser notre carte du monde. Elle nous éloigne de l’ici et du maintenant, en nous faisant croire que l’herbe est plus verte chez le voisin.
La comparaison est un mirage :
elle nous fait oublier qu’on a tous des vies très différentes, des contextes très différents, des défis très différents, des bagages très différents — pour comparer vraiment, il faudrait pouvoir prendre des milliards de facteurs en compte et ça, c’est humainement impossible.
Chère fabuleuse, s’il t’arrive parfois, souvent, de tomber dans le piège de la comparaison, j’aimerais te rappeler ceci :
On ne peut jamais savoir ce qui se passe vraiment chez les autres.
On ne peut pas savoir ce qui se dit quand la voiture démarre, ce qui se crie quand les invités sont partis, ce qui sort quand personne n’entend (sauf peut-être les enfants). L’herbe est parfois — souvent — bien cramée chez les voisins aussi, y compris ceux que tu envies parce que, EUX, ils se font des vacances sur des plages ensoleillées.
Tu le sais si tu as déjà passé des vacances dans des endroits merveilleux, tout en te prenant la tête à longueur de journée avec les gens que tu aimes. Ce n’est pas l’endroit qui compte : tu peux être au milieu d’un paysage de carte postale et avoir le coeur rongé par l’inquiétude, l’amertume ou la colère.
Le chemin n’est facile pour personne.
Chacun de nous est seul face à ses propres gouffres intérieurs.
Depuis que je l’ai entendue, cette phrase de Robert Fulghum m’accompagne dès que je suis tentée de me comparer :
“L’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs. Elle est plus verte là où elle est arrosée.”
Chère fabuleuse : arrose ton jardin !
Plutôt que de te comparer aux autres, prends le temps de prendre soin de toi ! Plutôt que d’éprouver une sensation de manque, choisis d’éprouver de la gratitude pour les petites lumières sur ton chemin… C’est le meilleur moyen de faire verdir la pelouse de ton coeur. Un jour, tu regarderas en arrière et tu constateras avec délice que tes journées sont devenues plus douces.
Arracher les mauvaises herbes, faire le tri dans ses relations, faire des choix dans ses priorités, prendre des risques pour changer… : cela demande du temps et de la sueur.
Surtout, ce n’est jamais terminé. C’est la fameuse partie immergée de l’iceberg, qui soutient chaque “succès” que tu observes chez les autres : des efforts quotidiens, que personne ne verra peut-être jamais et pour lesquels personne ne t’applaudira peut-être jamais… sauf toi : tu seras heureuse de te créer une vie qui te plaît, à toi !