Retour à la maison après une longue journée de travail. Alors que le jour décline et que le thermomètre affiche des valeurs hivernales, je n’ai qu’une seule envie : me lover dans le canapé sous un plaid moelleux avec mon livre du moment.
Un cadeau que je peux exceptionnellement m’offrir :
les enfants passent quelques jours de vacances chez leur grands-parents. Avec la ferme résolution de passer un 18-20 réunissant tous les éléments échappant à mon quotidien de maman – à savoir : calme, sans horaire à respecter, sans repas à anticiper – , j’enclenche la bouilloire pour accompagner ce moment de kiff d’un bon petit thé.
Me voilà à peine installée dans le canapé que, déjà, je me relève : j’ai oublié d’ouvrir le courrier. Dans la pile, une lettre administrative à en-tête officiel qui n’augure rien de bon. Le temps de parcourir le courrier, mon plan « kiff à bouquiner dans le canapé » tombe à l’eau.
Une tracasserie administrative supplémentaire concernant le dossier médical de mon aîné. Alors que les démarches devenaient, depuis quelques mois, plus légères et moins fréquentes, ce courrier douche, en quelques lignes seulement, l’espoir d’entrevoir la fin d’un morceau de notre parcours du combattant.
Me voilà envahie par une litanie de pensées.
« Encore un dossier à gérer »
« Encore des démarches et des rendez-vous »
« Il va falloir établir une stratégie »
Oui mais voilà. Pas envie. Pas envie de m’y remettre.
Pas envie de repartir au combat.
Pas envie de devoir réfléchir à une stratégie. Pas envie de devoir encore faire preuve de persévérance. De la stratégie et de la persévérance, il en faut toujours, quand on se retrouve face au colosse-mammouth de l’administration française.
Bref, pas envie. Découragée d’avance. Envie de retourner à mon canapé, de me blottir sous un plaid bien chaud et de m’octroyer quelques heures de répit, de déni.
« Je m’en occuperai demain »
Au milieu de ce découragement, je sens poindre le stress et l’anxiété. Les pensées tournent en boucle. En mode négatif.
« Ça n’arrangera rien, cette technique d’évitement »
« Mais pourquoi ça ne se calme jamais ? Pourquoi, quand un point est réglé, un autre pose problème ? »
« Arrête de faire ta pleureuse et bouge-toi les fesses ! »
« Et si je n’arrivais pas à régler le problème ? »
Cette dernière pensée déroule alors le tapis rouge aux pires scénarios :
Changement d’organisation, nouvelle prise en charge à demander ailleurs, dépense supplémentaire à envisager… Bref, comme un domino qui, à lui seul, vient faire vaciller l’organisation familiale.
« Je ne vais pas y arriver. Impossible que j’y arrive. De toutes façons, ça ne marchera pas, cette fois-ci c’est impossible. »
Engluée dans ce dialogue intérieur, je saisis mon carnet – qui n’est jamais bien loin – et tente une échappatoire. Armée d’un stylo, je tente de me délester de ce poids en le couchant sur le papier. Après 10 minutes d’écriture frénétique, le bilan s’impose : ça n’est pas franchement beau à voir !
Plutôt que de me laisser submerger, je décide alors de laisser intervenir ma voix « copine sympathique ». Verdict :
« Non mais tu as vu comment tu te parles ? »
Silence. Elle a raison : sur une page, pas une seule phrase sympa. Ni bienveillance, ni encouragement. Du courage, pourtant, je crois en avoir sous la pédale ! Je ne compte plus les remarques de proches en ce sens :
« Franchement, tu gères ! »
« Tu as mis tellement de choses en place pour ton fils : regarde le chemin parcouru ! »
« C’est courageux de ta part d’avoir su appeler à l’aide. »
Et si je profitais de ce courrier pour me lancer un nouveau défi ?
Au lieu de le voir comme une nouvelle épreuve décourageante et stressante, le considérer comme une occasion supplémentaire :
- de me parler gentiment
- de faire preuve de bienveillance envers moi
- de sortir mes armes de maman courageuse et déterminée
- de faire preuve d’inventivité
Bref, de considérer ce courrier et les démarches qui m’attendent comme un « exercice d’amour de soi ». Attention : pas dans le but de me donner la grosse tête (ça ne risque pas d’arriver !), mais de me remettre sur les rails de la paix intérieure, symbolisée par ce mantra bien connu des Fabuleuses :
« Je suis assez… »
Toi aussi, tu peines à te parler gentiment ? Je t’invite à pratiquer cet « exercice d’amour de soi » sur un point très précis de ton quotidien.