Je discutais récemment avec l’une de mes clientes au téléphone quand au détour de la conversation nous en sommes venus à digresser sur les affres de la vie de maman conjuguée à celle d’entrepreneuse.
Toutes les deux actives, nous le sommes principalement au sein de notre foyer. Elle, après 7 ans à diriger son business depuis le confort isolant de son bureau, effectue une réimplantation at home et moi, qui suis devenue mère au foyer par la force des choses et tout simplement parce que mon bureau, eh bien, c’est mon foyer !
Le terme femme au foyer a toujours été difficile à porter pour moi. Carriériste, diplômée et entreprenante, le simple fait de me voir ou me penser comme tel il y a 10 ans, m’hérissait les poils ! Il y avait quelque chose de l’ordre du limitant que je n’arrivais pas à concilier à mon caractère.
« Mère au foyer ? Mais pour quoi faire ? »
Je me souviens même avoir rétorqué à une de mes amies :
« Moi, mère au foyer : je serais la pire des mères que la terre ai jamais porté ! ».
10 ans plus tard je suis mère, au foyer et active !
Il m’aura fallu une grossesse puis une deuxième pour comprendre que quelque soit le niveau de carrière que j’ambitionnais avoir, cela ne se ferait certainement pas au détriment de ma vie de famille.
S’en est suivie la recherche d’une manière de combiner ces deux statuts dans une cohabitation pacifique et raisonnée.
Mais voilà !
La cohabitation pacifique et raisonnée ne s’est pas encore faite. Et c’est bien de cela dont nous discutions avec ma cliente. Parce que nous travaillons à domicilie notre entourage entier pense qu’il est naturel que :
- la vaisselle soit toujours faite
- le linge soit toujours bien rangé, sec et repassé
- les lits soient faits au saut du lit
- les repas soient chauds et servis à table avant le retour de papa et des enfants
- l’on soit toujours pimpante maquillée, coiffée et parfumée (quand en réalité il m’arrive de passer des journées entières à travailler en pyjama devant mon ordi, depuis mon lit !)
- nous soyons de facto plus disponibles pour garder nos bouts de choux à la maison même quand ils ont une place en crèche, parce qu’au final, on a du temps !
Les écueils sont tels… et la pression que l’on s’inflige en est bien souvent proportionnelle.
Ce jour là, nous avons choisi d’en rire…
…mais parfois la frustration crispe. D’autant plus que la fatigue en fin de journée n’est pas fictive. Slalomer constamment entre préoccupations professionnelles et familiales n’est pas chose aisée. Cela demande de la flexibilité, de l’adresse, de la disponibilité et une sérieuse capacité d’improvisation dont seule une maman est capable.
Alors oui, c’est une vie que l’on a choisi, pas pour le confort qu’il semble procurer vu de l’extérieur mais pour l’équilibre et l’épanouissement de nos foyers. Parce qu’on les aime nos foyers !