Mettre un goûter dans le sac, acheter du pain pour le sandwich de demain, appeler l’assurance… ne surtout rien oublier et le tout en étant déjà bien occupée.
Un petit coup de main ne serait pas de refus ! Mais ce n’est pas si simple.
Combien de fois des mains de bonne volonté, hésitantes ou peu initiées à la tâche à accomplir ont tenté de m’aider maladroitement pour s’entendre dire :
« En même temps, si c’est pour faire ça, je pouvais le faire toute seule ! »
C’est bien compliqué tout ça.
Entre le boulot, les enfants et les aléas du quotidien, je me sens parfois bien seule avec un cerveau en cocotte-minute.
Mon paradoxe.
C’est bientôt l’heure du départ en week-end.
Il y a des dizaines de choses à préparer encore et j’ai le sentiment que mon mari se repose franchement sur moi.
Pourtant, il s’est occupé de faire une liste, de passer faire quelques courses.
Il a descendu les matelas pneumatiques du grenier….
Mais il m’énerve !
Evidemment, il fait des choses.
Mais qui va devoir faire les valises pour 4 personnes, penser aux casquettes, lunettes de soleil, k way, jeux en tout genre pour les filles…. ?!
Alors j’organise, j’anticipe, je prépare…..je charge la voiture.
Il m’a dit d’attendre et qu’il s’en chargerait mais :
« C’est bon, je peux le faire ! »
Le voilà, mon paradoxe !
Je voudrais souffler, arrêter de stresser, ne plus sentir tout ce poids du
« Il faut que je pense à tout »
Et en même temps, je ne supporte pas l’idée qu’il le fasse
« On est jamais si bien servi que par soi même ! »
Qu’est ce qui cloche chez moi ?
Et bien oui ! Arrive un moment, cette question, je me la suis posée :
« Mais qu’est-ce qui cloche chez moi ? »
Alors, je me suis penchée sur la question et j’ai trouvé d’où venait mon paradoxe.
J’ai besoin de sentir que j’existe et que je suis importante (pour ne pas dire essentielle) dans la vie de ma famille, dans le fonctionnement de mon foyer.
Ce qui me conduit tout naturellement à être très présente….trop présente….omniprésente en fait !
Conséquence : plus une minute pour moi !
C’est la course du matin au soir et quand mon mari veut me délester, au fond de moi, c’est comme s’il me piquait mon job.
Alors, un coup de pouce ponctuel, oui mais faut pas déconner :
« C’est moi leur mère ! »
Finalement, j’ai peur qu’il prenne ma place !
Un vrai métier.
Comprendre enfin que je ne suis pas obligée d’être omniprésente pour avoir l’importance dont j’ai tellement besoin m’a soulagée.
Comment j’ai fait ?
J’ai craqué, j’ai pleuré et j’ai expliqué ce que j’avais sur le cœur à mon mari.
Il m’a répondu avec beaucoup de délicatesse (et une pointe de perplexité dans les yeux) :
« Tu sais, je peux aussi faire les sacs et si j’oublie un truc, il y a des magasins là bas. On ne part pas dans un no man’s land ! »
Et c’est là que j’ai compris que je ne faisais pas les sacs parce que j’avais peur qu’il les fasse mal mais plutôt parce que je considérais que c’était mon rôle.
C’est mon métier !
Avant tout le reste, je suis maman et j’y ai attaché une ribambelle de missions qui définissent « ma fiche de poste ».
Le plus beau métier du monde.
Réaliser tout ça m’a permis de remettre à plat (sur papier) toutes ces missions, ces objectifs que je me suis données depuis des années et qui m’empêchent parfois de savourer à sa juste valeur mon rôle de maman.
Oh bien sûr, je râle encore, je pleure encore et je cours souvent ! Ca fait partie de mon mode de fonctionnement.
Mais ce tri m’a permis de comprendre que je n’ai pas besoin de tout contrôler et maitriser à la perfection pour avoir de l’importance et « être au niveau » dans mon rôle de maman.
Dans les yeux de mes enfants et de mon mari, je suis de toute façon un super héros…..même si j’oublie de mettre un t-shirt dans leur sac pour le week-end 😉