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Ma maman : modèle à suivre ou modèle à fuir ?

Marguerite Bories 27 mai 2017
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Comment le souvenir d’un bol de céréales m’a fait comprendre que j’étais une maman unique…

Ma maman est une super maman!

  • Une maman qui a trois enfants en trois ans et demi.
  • Une maman qui arrête totalement son travail pour s’occuper de ses trois enfants à plein temps.
  • Une maman, qui chaque soir attend avec impatience le lendemain parce que ses enfants lui manquent pendant la nuit.
  • Une maman qui prépare à déjeuner tous les jours pour que ses enfants n’aillent pas à la cantine.
  • Une maman qui apprend à lire à ses enfants.
  • Une maman qui chaque semaine fait des km en voiture alors qu’elle déteste conduire, pour aller à l’école, à la danse, au tennis, à l’escrime, au piano, à la trompette, …
  • Une maman qui se maquille tous les matins.
  • Une maman qui fait des gâteaux tous les mercredis et tous les dimanches.

Ma maman était mon modèle.

J’ai toujours voulu être comme elle – aussi bien qu’elle. Donner autant que j’avais reçu. Je me voyais très bien avoir un bébé par an et ne jamais retravailler. Quand j’ai eu mon premier bébé, je n’avais pas d’emploi.

J’ai essayé d’être maman 100% au foyer.

Et je n’ai pas réussi.

Pendant les premiers mois après la naissance de mon bébé, je n’avais aucun désir d’en avoir un autre. J’ai vécu ça comme un échec.

Au bout de six mois à rester à la maison avec ma fille, j’ai senti que je craquais et que je voulais du temps sans elle. Un échec !

Certains jours, je regardais ma montre à partir de 17h, attendant désespérément que ma fille soit enfin couchée. Un échec !

A un an, ma fille a commencé la crèche deux jours par semaine et j’ai repris le travail partiellement. J’avais entendu toute ma vie ma maman dire que la crèche c’est horrible, qu’un enfant n’a besoin que de sa maman… Un échec !

Et je ne fais presque jamais de gâteaux.

Echec ! Echec ! Echec !

Capture d’écran 2017-05-16 à 15.33.31

Pendant un temps, je ne me suis pas sentie à la hauteur, voire nulle. Et très frustrée. Alors, il a fallu que j’apprenne à me séparer de mon modèle, pour être moi.

Devenir maman, c’est peut-être l’étape ultime du passage à l’âge adulte.

On coupe le cordon à la naissance, on construit son individualité à l’adolescence, on prend son indépendance à l’âge adulte… Et en devenant maman, on découvre à nouveau qu’on est une autre. Dans cet apprentissage de la maternité, je suis soutenue:

  • Par mon fabuleux qui a tellement confiance en moi.
  • Par mes amies ou cousines qui elles aussi font garder leur enfant pour souffler un peu.
  • Par mon médecin qui m’a dit un jour qu’il valait mieux que mes enfants attrapent des virus en crèche plutôt que leur maman ait une dépression.
  • Et par ma maman.

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C’est en dialoguant avec elle que petit à petit, j’ai pu faire le deuil de cet idéal qui n’en était pas un. Petit à petit, en dévoilant mes sentiments d’échecs à ma maman, elle m’a révélé ses propres faiblesses.

  • Ces quelques mois de fatigue extrême quand je suis née 12 mois après ma sœur.
  • Cette période où elle avait frôlé le burn out après un emménagement difficile.
  • Cette baby-sitter qui venait toutes les semaines quand j’étais bébé pour qu’elle ait une demi-journée pour elle.
  • Ces autres mamans au foyer qui lui créait un noyau de vie sociale et d’entre aide.
  • Ces regrets qu’elle a dans notre éducation parce qu’elle aurait peut-être dû faire autrement à telle ou telle période.

Et puis, j’ai pensé au contexte qui était si différent :

Ma maman est devenue mère à 31 ans après avoir travaillé plusieurs années. Je suis devenue mère trois mois après avoir reçu mon diplôme de fin d’études.

J’ai pensé à ces soirs où maman ne nous servait qu’un bol de céréales au diner.

Capture d’écran 2017-05-16 à 15.34.08

J’ai pensé à ce jour où je l’ai vu pleurer parce qu’elle avait raté le gâteau d’anniversaire de mon papa, et que je ne comprenais pas pourquoi c’était si dramatique.

J’ai pensé à ses éternelles séances de gymnastique, natation, théologie, chorale. Elle a toujours gardé du temps pour souffler, même quand nous étions bébés.Et aujourd’hui elle m’encourage à faire de même, pour que je m’épanouisse. Petit à petit, elle se rend compte que la crèche n’est pas un mal puisqu’elle est nécessaire à l’épanouissement de certaines mamans.

J’ai compris que mon modèle n’en était pas un. Que ma maman a aussi connu ses moments de fatigue, qu’elle a aussi des faiblesses, qu’elle n’est pas parfaite.

Je découvre petit à petit que la maman que je suis est une maman unique, de la même façon que je suis une personne unique et que je n’ai pas de modèle à suivre.

Ma maman est une super maman parce qu’elle nous aime de tout son cœur.

Je suis une super maman parce que j’aime mes enfants de tout mon cœur.

En cela je donne autant que j’ai reçu.

Devenir Maman

C’est l’occasion de dire merci à notre maman pour l’amour qu’elle nous a donné et de lui pardonner ses faiblesses et ses erreurs, pour à notre tour devenir maman à notre façon, sûrement imparfaite, mais en étant vraiment nous-même.

Chère Maman, merci de ton amour, merci de ton écoute, merci d’être aujourd’hui une grand-mère si formidable pour mes enfants (et toujours prête à traverser la France pour les garder !). Je te pardonne de tout cœur les diners céréales, les gâteaux ratés, et les loupés éducatifs. Papa et toi m’avez appris que la famille était ce qu’il y avait de plus précieux. C’est votre plus beau cadeau.

Bonne fête maman ! Tu es fabuleuse !

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Cet article a été écrit par :
Marguerite Bories

Diplômée d'une école d'ingénieur et dessinatrice depuis toujours, Marguerite Bories vit sa maternité comme une grande remise en question de sa vie professionnelle, familiale et personnelle. Maman en 2013 puis en 2015, elle décide de travailler en indépendant pour garder sa liberté et travailler à mi-temps et à domicile, dans le secteur culturel.

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