Il est 4h30 du matin.
Je suis en pleine insomnie et une idée farfelue s’implante dans mon cerveau trop actif. Et si j’allais voir sur LinkedIn ce que sont devenues d’anciennes camarades de lycée brillantes ? Bah oui, tiens !
C’est tout à fait ce que conseillent les psys : traîner sur les réseaux sociaux, la nuit…
Il me faut un peu de temps pour retrouver leur nom, mais je finis par dénicher leur profil. Comme je m’en doutais, il est bien fourni : grandes écoles avec mention, entreprises prestigieuses, postes à responsabilité, recommandations éloquentes et photos de profil me rappelant qu’elles ont toujours autant confiance en elles…
Je m’arrête là, vous avez compris le tableau. Au lycée, nous étions de simples camarades, nous ne nous connaissions pas vraiment. À part leur nom, leur année de naissance et leurs aptitudes scolaires, je ne sais rien d’elles.
Alors pourquoi suis-je donc allée fouiller leur profil en pleine nuit ?
Et pourquoi elles ? C’est d’abord par désœuvrement et par curiosité, bien entendu. Il m’importe de savoir si ces élèves autrefois brillantes affichent un parcours professionnel à la hauteur de leur scolarité. C’est pour me rassurer, aussi. Peut-être que si elles n’avaient pas réussi à la hauteur de ce que je l’imaginais, cela m’aurait apporté une certaine satisfaction ?
Le résultat de cette incursion nocturne dans leur palmarès ne se fait pas attendre :
je me compare à elles.
Je suis diplômée d’écoles moins prestigieuses, j’ai travaillé dans des entreprises moins renommées, ma photo de profil n’a pas été prise par un photographe, quelques trous émaillent ma vie pro, ma dernière recommandation écrite date d’il y a 7 ans. Il y a de quoi se morfondre.
Mais est-ce l’empilement de lignes sur mon CV virtuel qui me définit vraiment ?
Est-ce cela, la réussite ? Mon parcours est différent de ces anciennes camarades de classe et pourtant il est tout aussi intéressant. Je n’ai pas à rougir de mon parcours ni de la vie que j’ai créée, qui m’offre un bon équilibre entre les différents domaines de ma vie. Ils correspondent à ma personnalité et à mes attentes, bien plus que ne le ferait un enchaînement de postes aux intitulés ronflants. Je connais aussi des personnes au parcours moins prestigieux encore (selon les codes de la société) qui mènent une vie particulièrement épanouie et n’ont même pas besoin de créer un profil LinkedIn. Il existe certains critères pour mesurer la réussite professionnelle.
En revanche, il est bien plus difficile de mesurer l’épanouissement personnel.
Cette recherche en pleine insomnie me laisse une impression en demi-teinte.
Pourquoi ai-je eu l’envie (et même, l’idée) d’aller vérifier que ces anciennes camarades faisaient mieux/aussi bien/moins bien que moi ? Cela me montre de manière claire le chemin qui me reste à parcourir.
Un jour, je serai suffisamment fière de moi pour ne pas avoir à me comparer à d’autres.
Pour autant, même si mon estime de moi n’est pas à son top niveau, même si je me surprends à adopter des comportements qui ne me font pas du bien, j’ai tout de même des raisons d’être fière du chemin déjà parcouru. Non, je ne suis pas honteuse de qui je suis et de ce que j’ai accompli. C’est bien. Il fut un temps où je me serais roulée en boule sous ma couette en ronchonnant contre moi-même. Aujourd’hui, je suis capable d’apprécier ce qui m’a permis d’arriver où j’en suis aujourd’hui et d’en ressentir de la gratitude.
Mieux encore : au lieu de me flageller au sujet de cette faiblesse de caractère qui m’a menée tout droit sur LinkedIn en pleine nuit,
j’ai envie de tirer quelque chose de constructif de cette expérience.
Je ne jalouse pas leur poste ni les écoles qu’elles ont faites. Encore moins leur vie, dont je ne sais strictement rien d’autre que ce qu’elles veulent bien afficher. Ce que j’envie, c’est leur capacité à croire en elles et à faire les efforts qu’il faut pour arriver là où elles en sont. Leur profil « sans faute » met en lumière tout que j’aimerais développer chez moi : avoir confiance en mes capacités, développer davantage mon entreprise, ne pas avoir peur de réussir ni de célébrer mes succès.
Tu te reconnais dans ce que je raconte,
et tu as toi aussi envie de ne pas rester coincée dans cette posture frustrante ? Bonne nouvelle : il n’y a qu’un tout petit changement de perspective à ajuster pour passer de « elles me plombent » à « elles m’inspirent ». Et ce changement de perspective, tu es (je suis) la seule à pouvoir l’opérer. Pour pouvoir les trouver inspirantes, ces filles, tu peux t’appuyer sur trois choses, qui peuvent sembler des évidences, mais qu’il n’est jamais inutile de rappeler :
1. Tu peux faire la liste de tout ce qui est déjà positif dans ta vie, mais que tu n’affiches pas forcément sur les réseaux.
2. Rappelle-toi que la réussite affichée des autres ne te dit pas tout sur la personne, sur son niveau de bonheur. Comme toi, c’est probablement quelqu’un d’imparfait qui fait de son mieux.
3. Ce qui t’agace ou te gratouille un peu (beaucoup) chez les autres braque le projecteur sur les points sur lesquels tu aimerais avancer et c’est donc un bon indicateur.
En conclusion, même si ça peut sembler bisounours, nous sommes uniques, chacune est intéressante à sa façon.
Et surtout, nous sommes toutes fabuleuses.
PS. Je ne suis pas passée sans transition de l’étape 1 « Je me morfonds » à l’étape 2 « Je suis pas mécontente de moi et toujours prête à me laisser inspirer ». Si jamais tu te sens à l’étape 1 avec zéro force et zéro outil pour franchir ce qui te semble un gouffre, je t’encourage à t’abonner aux mails que Hélène Bonhomme, fondatrice des Fabuleuses au foyer, envoie gratuitement chaque matin à une communauté de mamans qui a besoin de carburant ! Le mail du matin, c’est par ici.
Ce texte nous a été transmis par une fabuleuse maman, Hyacinthe.
