Dans mon bureau, il y a un cactus. Il est impossible de s’asseooooooooir…. Pardon, je disais donc :
Ce cactus était déjà là quand je suis arrivée ici, il y a… quelques années (bon, ok : vingt ans. J’ai commencé à travailler à dix ans et demi, c’est pour ça). A priori, c’est le doyen de mon boulot.
Il y a vingt ans, il tenait dans un tout petit pot. Il était assez moche à vrai dire, et ne faisait que des sortes de candélabres verts à section carrée. Pendant longtemps, le petit cactus moche est resté petit, cactus, et moche, dans son petit pot.
Il avait habilement élu domicile à côté de la machine à café. Le cactus et moi nous croisions donc tous les matins, et toutes les après-midis.
Un jour, prise de pitié à la vue de son pot qui s’émiettait, je l’ai rempoté. Il a pris ses aises et a rajouté d’autres candélabres verts à section carrée. Mais il était toujours aussi moche.
Et puis un jour, s’est produit une chose incroyable :
♥ Il a fleuri ! ♥
Un seul bouton énorme et globuleux, qui a éclaté en une fleur rougeâtre, uniformément poilue et nauséabonde.
Cela avait été un événement, cette floraison ; Tout le monde s’est exclamé : « Ooooh, vous avez vu, le cactus a fleuri ! Il n’a jamais fleuri avant ? C’est la première fois que je lui vois des fleurs ! »
Et tout le monde a défilé devant le cactus, pour contempler le résultat de ce miracle végétal. Depuis, le cactus a encore grossi, et il fleurit plusieurs fois par an.
En dépit de son esthétique questionnable et de son parfum qui attire plus les mouches scatophages que les papillons nectarophiles, ce cactus est inspirant par sa persévérance et son courage.
Il symbolise la ténacité qui permet de profiter des opportunités, pour d’un seul coup, se hisser à la marche du dessus (le rempotage) puis encore à celle du dessus (la fleur).
Ce cactus ferait fortune dans le coaching s’il s’en donnait la peine.
D’ailleurs je crois que j’ai profité de ses leçons, puisque j’ai fait comme lui : je suis restée longtemps, très longtemps dans un emploi précaire, et finalement, à force d’attendre, j’ai fini par avoir un vrai poste pour toute la vie, où je ne me stresse pas tous les ans pour un renouvellement de financement, tout ça tout ça.
Finalement, ce cactus et moi, nous nous ressemblons. Sauf que moi je sens bon.
Moralité(s) :
- Même quand on est petit, moche, et rabougri, on peut surprendre beaucoup de monde.
- La persévérance finit toujours par payer.
- Tout se passe près de la machine à café.