C’est la première chose que vous avez vue quand vous êtes entrée dans son cabinet. Derrière son bureau, sur le radiateur : un doudou Freud. Voir tout d’un coup le vieux barbu transformé en peluche vous l’a rendu immédiatement sympathique. La psychanalyse n’est donc pas que froide et cérébrale, elle peut aussi tout simplement aider et réparer. Tel un nounours, qui protège la nuit des cauchemars et des monstres.
Votre fille, elle, s’est précipitée sur les jouets.
Vous, vous avez expliqué la raison de votre venue chez la pédopsychiatre. Elle vous écoute tout en vous regardant avec bienveillance et sans jugement. Dans un instant, vous irez dans la pièce d’à côté pour que votre fille puisse à son tour s’exprimer seule à seule. Pour l’heure, ce simple regard vous apaise déjà.
Vous êtes entendue, vous êtes soutenue.
Ce qui est assez rare pour être souligné. Car conseils et injonctions, plus ou moins avisés, vous n’en manquez pas, vous en avez presque tous les jours. En tant que mère, on ne cesse de vous dire ce que vous devez faire. Et cela peut provenir aussi bien de votre propre mère, du conducteur de bus, du dernier livre à la mode, des happy mums sur Instagram ou de votre meilleure amie.
Seulement voilà :
l’effet est souvent plus anxiogène que bénéfique.
Et surtout, toutes ces recommandations oublient l’essentiel, chère Fabuleuse :
vous êtes la seule à savoir d’instinct ce que vous avez à faire avec votre enfant.
Vous ressortez de la séance, plus sereine. Cette rencontre vous avait permis de changer de perspective, de prendre conscience aussi de toute la complexité du rôle maternel. Vous ne vous résumez pas à cette fonction. Vous êtes une personne à part entière, avec son histoire, ses défauts et ses qualités.
« Toute mère est à la fois une fée et une sorcière, écrit ainsi Etty Buzyn, elle est fée quand elle comble les besoins de l’enfant, le console, le rassure, elle est sorcière quand elle le frustre ; elle investit affectivement son enfant et, en même temps, elle lui en veut d’être tyrannique, de la réduire en quelque sorte en esclavage : il me pompe, je n’en peux plus. […] À sa manière, la mère représente le monde qui n’est tout blanc ni tout noir. »
Alors, faites-vous confiance, chère Fabuleuse,
ne restez pas seule avec votre désarroi ou votre trop plein de charge mentale. Rassurez-vous, l’ambivalence du rôle maternel est aussi normale que nécessaire. Et apprenez à chercher du renfort et à bien vous entourer. Cela peut être en allant voir un pédopsy ou en vous abonnant au mail du matin des Fabuleuses…
Savoir se faire confiance, c’est l’un des 10 conseils clefs que livre Etty Buzyn dans son ouvrage Quand les mères craquent. Après avoir analysé les multiples raisons du burn-out maternel, cette disciple de Dolto nous donne des pistes pour trouver notre juste place de mère.
Et pour vous, les voici :
- Se faire confiance, donc !
- Nouer des relations apaisées avec son enfant
- Se positionner au niveau de l’enfant (et s’adapter en permanence à son évolution)
- Dire « je » au lieu de « tu »
- Ne pas faire de l’enfant le centre de la famille
- Poser des limites, et s’y tenir
- Relâcher la pression
- Apaiser les relations entre les enfants
- Ne pas s’attendre à la gratitude
- Redonner au père toute sa place.