Craquer m’a sauvée - Fabuleuses Au Foyer
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Craquer m’a sauvée

maman épuisée
Une Fabuleuse Maman 24 novembre 2022
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C’est l’histoire d’une fabuleuse maman à qui tout sourit :

la santé, la vie professionnelle, l’arrivée d’un enfant, puis deux puis trois, un fabuleux mari, une nounou en or. Tout est bien orchestré dans cette vie réglée comme du papier à musique. On pourrait presque retrouver cette jolie tribu dans un magazine sous-titré « les secrets d’une famille harmonieuse ». Mais rien ne s’est passé comme prévu…

Lorsque je me lance dans la vie active, je suis invincible, pleine d’énergie, j’ai envie d’étinceler dans mon métier tout en menant une vie familiale et personnelle épanouie avec mon mari et nos enfants. Je veux tout. Pour cela, je suis épaulée par une nounou qui est une perle : elle me seconde sur toutes les tâches de la maison, se montre pleine d’affection pour nos joyeux bambins. Elle fait partie de la famille.

Les journées se suivent et deviennent petit à petit une course contre la montre.

Insidieusement, la machine s’emballe. Je suis partout et nulle part.

Les enfants commencent à nous le faire payer en nous accueillant le soir avec de jolies colères, pour un oui ou pour un non. L’irritabilité et la fatigue commencent à gagner du terrain.

Et puis un jour, c’est le coup de massue, le grain de sable qui fait dérailler une mécanique bien huilée mais grisée par la vitesse : après cinq ans de bons et loyaux services, la nounou, notre personne de confiance, notre pilier familial, nous remet sa démission par lettre recommandée. Nous sommes assommés. Tout s’effondre. En plus d’être affectée par ce départ précipité, je dois en un rien de temps trouver des solutions « pansement » pour garder nos bambins.

C’est le début du cauchemar : les enfants n’y comprennent rien.

C’est le défilé de baby-sitters chez nous, je suis stressée, les solutions que je trouve ne sont pas pérennes et la logistique de la maison est compliquée à tenir, en plus du travail. Mon Fabuleux, occupé sur d’autres fronts, ne peut pas prendre le relai le soir et est un peu dépassé par toutes ces questions de logistique.

Au même moment, on me propose une promotion.

À cette période, je me sens complètement saturée par toutes nos affaires personnelles, j’ai l’impression que mon cerveau est en sur-régime. Je tiens uniquement sur les nerfs, les enfants sont de plus en plus difficiles, ils ressentent très probablement le stress ambiant qui imprègne la maison.

Alors, un beau jour, je craque ! Tout s’arrête net.

Je ne suis plus capable de rien. Impossible de continuer à mener de front les aléas de la vie de famille, le travail, et de construire une réflexion au sujet de cette promotion sur laquelle je suis incapable de me prononcer. Poussée par la nécessité, je pars me ressourcer au vert, avec l’intention de consulter une coach de vie.

Pour la première fois depuis longtemps, je dors d’un sommeil profond, sans chronomètre qui cadence mes journées ni de to do list qui m’encombre le cerveau. Je rencontre une coach de vie qui m’aide à réfléchir et à faire le tri dans ces émotions contradictoires qui se percutent dans ma tête.

“Non vous n’êtes pas folle, vous êtes simplement épuisée. Reposez-vous. Demandez-vous ce qui est bon pour vous, pour votre famille, pour votre mari… Autorisez-vous à casser vos codes” me dit-elle après m’avoir écoutée.

Cette question :

« Qu’est ce qui est bon pour moi ? Pour ma famille ? Pour mon mari ? »

me hante jusque dans mes rêves, elle tourne en boucle comme une méditation. 

Petit à petit, un désir nouveau monte en moi, un désir un peu fou mais qui génère en moi une sensation de paix. Dans le silence de ce moment de retrait que je me suis offert, je peux enfin le laisser émerger, le formuler, en peser les conséquences.

Je rentre chez moi plus sereine. Maintenant, il faut projeter ce désir dans mon quotidien, le rendre concret. Un soir, je prends mon courage à deux mains et j’explique à mon mari cette idée qui ne me quitte plus depuis quelques jours : “Je te préviens, tu vas être surpris.

Je lui dévoile alors timidement le fruit de mes réflexions, et on ne peut pas dire que je sois très chaleureusement accueillie : « Attends, mais tu débloques là ? Un mi-temps ? Ta progression professionnelle, c’est important pour toi, non ?

Calmement, je lui expose ce qui m’a menée à envisager ce refus de promotion et ce désir de diminuer mon temps de travail : “La maternité m’a fait revoir mes priorités et toucher du doigt mes propres limites. Toutes les femmes sont différentes. En ce qui me concerne, j’ai compris que je ne pourrai pas être sur tous les fronts. J’ai envie de passer plus de temps avec les enfants et je suis prête à mettre entre parenthèses ma vie professionnelle et diminuer nos revenus. J’ai compris qu’il n’était ni possible, ni nécessaire de vouloir tout mener à la perfection. Ce qui compte pour moi, c’est plutôt la qualité des moments passés en famille, même si c’est dans des petites choses. Aller chercher nos enfants à l’école, les emmener au parc, prendre le temps de faire un gâteau avec eux…. Voilà des petites choses que j’ai envie de faire pour eux. Cette perspective me met dans la joie et dans la paix. Je veux ralentir.

Mon mari finit par être convaincu de ce nouveau fonctionnement familial et m’encourage à en parler à mon entreprise. C’est une deuxième étape qui m’angoisse car je vais annoncer que je renonce à une promotion et qu’en plus, je demande un mi-temps.

Alors là, je n’en reviens pas ! Laisse-moi quand même y réfléchir. Je ne te promets rien.” me répond mon DRH, certainement surpris par cette demande inédite. Il est rare qu’une promotion soit refusée.

Quelques jours plus tard, il me convoque pour m’annoncer que ma demande a été acceptée.

Je le vois comme le signe que notre décision était la bonne !

Si je n’avais pas vécu cette violente prise de conscience et frôlé le burn-out, jamais je n’aurais pu imaginer ce genre de changement de vie. Je ne m’y serais pas autorisée. Aujourd’hui, je suis très heureuse de pouvoir profiter de nos enfants. J’ai effectivement pris du recul par rapport à ma vie professionnelle sans y renoncer complètement et cette parenthèse accordée à ma famille est source de joie pour nous tous.

La vie est beaucoup plus simple, plus ordinaire, peut-être moins flamboyante, mais l’amour est bien là !

Cette épreuve d’épuisement m’a permis d’identifier et d’écouter mes désirs profonds puis de trouver un nouvel équilibre. Aujourd’hui, je suis reconnaissante à mon corps et mon esprit d’avoir “craqué” et de m’avoir obligée à me poser ces questions fondamentales. Je sais que je ne suis pas la seule à être remontée à la surface après avoir touché le fond, et que cette immersion prolongée a profondément fait grandir. Si en ce moment, tu doutes de pouvoir refaire surface, je ne peux que te conseiller d’aller consulter le livre d’Hélène Bonhomme qui raconte son cheminement, de quoi te donner beaucoup d’espoir ! Il est disponible ici.

Ce texte nous a été transmis par une fabuleuse maman, Edwige Billot.



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