« T’es nulle. »
« Tu crains. »
« C’est toujours pareil avec toi. »
« Encore une fois, c’est sur toi que ça tombe. »
« T’y arriveras jamais. »
Toutes ces phrases que je me suis dites à moi-même, dans le secret de mon dialogue intérieur, pendant les 3 premières décennies de ma vie.
Et quand une amie débarquait dans le salon, en larmes parce qu’elle traversait un moment difficile, voilà ce que je lui disais (et j’étais sincère) :
« C’est pas grave. »
« Continue ! »
« Tu es très bien comme tu es. »
« Tu n’as rien à prouver. »
« Je sais que tu peux le faire, quoi qu’il arrive, tu as de la valeur. »
Être persuadé que les autres sont dignes d’amour, mais pas soi… L’une des plus grandes arnaques de l’univers, parce que l’amour est notre plus grand carburant, et parce que lorsqu’on tombe dans le piège de croire qu’il faut attendre cet amour de la part des autres, on peut parfois attendre longtemps !
Et un jour on devient maman…
Et les symptômes se démultiplient :
- la souffrance due au manque de sommeil ou à une césarienne, à l’incompréhension face à nos choix éducatifs ou professionnels…
- le sentiment d’échec quand nos ados font n’importe quoi ou quand on se voit refuser un entretien d’embauche…
- l’impression de ne pas être à la hauteur quand le petit dernier se roule par terre dans la rue, quand on est de mauvaise humeur dès le lever…
Et quand on va mal, quand on se sent en souffrance ou un incapacité, quel est le premier réflexe de la plupart des mamans ? Chercher en quoi tout est de notre faute ! De toutes ces situations, on va tirer une conclusion :
Je ne suis pas digne de bienveillance ni de compréhension.
À croire qu’on aime ça,
se triturer l’esprit pour définir le plus précisément possible en quoi on est la pire mère du monde…! Sachant bien sûr qu’on sera toujours là pour soutenir nos amies avec la plus douce compassion du monde.
Bref, la dureté envers soi : le symptôme classique d’un manque cruel de bonté envers soi-même !
Qu’est-ce que la bonté envers soi-même ?
Voilà ce qu’en dit Dr Kristin Neff (self-compassion.org) :
C’est se montrer bienveillant et compréhensif envers soi-même quand on souffre, quand on connaît des échecs ou quand on ne se sent pas à la hauteur, au lieu d’ignorer sa douleur ou à l’inverse de se complaire dans l’autoflagellation.
Tu te sens prête à arrêter de te faire la guerre à toi-même, mais tu ne sais pas par où commencer ?
Voici pour toi un exercice d’auto-compassion ! C’est tout simple : à chaque fois que tu es tentée de t’autoflageller, pose-toi la question suivante : « Comment traiterais-je ma meilleure amie si elle traversait cette situation ? »
Réfléchis à toutes ces phrases que tu n’as aucun problème à dire aux autres, mais que tu es incapable de te dire à toi-même :
- Tu as le droit de te sentir découragée
- Tu ne peux pas échouer, tu peux seulement apprendre et grandir
- Tes enfants n’ont pas besoin d’une mère parfaite, ils ont besoin de toi telle que tu es
- Bon travail, bravo ! Félicitations, tu es géniale.
… et ces phrases, dis-les, mais cette fois à toi-même !
Cet exercice n’est pas magique.
Mais pratiqué régulièrement (à chaque fois que tu te trouves en position d’être dure envers toi), il t’aidera à redresser ta manière de penser… à te créer de sains réflexes d’auto-compassion.
Deviens ta meilleure amie, en commençant par changer ton dialogue intérieur… et tu sentiras la différence !
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