À toi, mon amie - Fabuleuses Au Foyer
Dans ma tête

À toi, mon amie

deux amies
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Elle est parapluie, paravent, paratonnerre, porte-voix, miroir, 

Elle me fait la courte échelle, elle me fait écho, 

Elle n’est pas toujours là, mais n’est jamais bien loin,

Elle n’a rien de parfait, et c’est parfait pour moi,

Elle se cache pour pleurer, parfois avec moi et parfois pas, 

Elle partage avec moi un peu tout, met des mots sur mes vagues, n’a pas peur de mes éclairs, elle ne fuit pas mes orages. 

À deux, on construit des ponts, des cités enfouies, des châteaux en Espagne,

À deux, on rit de nos rides, de nos faux pas, de nos actes manqués,

À deux, on rend nos mondes un peu plus heureux, un peu plus légers, un peu moins étriqués.

Épaule contre épaule, cœur à cœur, la larme à l’œil, le sourire aux lèvres, et les mains calleuses du travail de nos jours et de nos nuits, 

On est là pour se rappeler les mélodies de nos vies quand elles semblent nous quitter.

Elle me dit les mots qui portent, les mots qui relèvent, les mots qui apaisent. Et elle me laisse venir au plus proche, au plus fragile, au plus profond de ses doutes, pour lui rendre patiemment tous ces mots qu’elles m’avaient offerts et qui réchauffent.

C’est peut-être cela le plus beau, c’est toute la force de pouvoir être fragile à ses côtés, sachant qu’elle n’éteindra pas ma bougie qui vacille sous les coups de vent. Elle posera ses mains assez proches pour la protéger, mais pas trop, pour ne pas l’étouffer et elle restera là, le temps que ma flamme retrouve son ardeur, le temps que je retrouve mon équilibre.  

Elle sera là, et vice-versa. 

Car il est des gens à qui nous pouvons presque tout dire et elle en est. Alors qu’à d’autres, nous ne pouvons montrer ni nos faiblesses et encore moins nos victoires, nos talents, nos réussites. Comme si la force de notre lumière faisait pâlir la leur, alors qu’il n’en est rien, que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. 

Avec elle, je suis libre de dire le fou, le plus détonnant, le plus dérangeant, elle pourra l’entendre, car elle sait, elle connaît et elle me voit souvent, assez souvent à nu. Alors, quand enfin le succès vient frapper à ma porte, quand je m’écrie « c’est bon, j’ai réussi, je suis fière de moi, c’est génial, j’ai vraiment bien négocié, cette fois », je n’entends aucun soupir de sa part. Elle ne cherche pas à amoindrir ni la beauté ni la véracité du moment… Je ne crains pas de la blesser par ma joie, parce qu’elle y fait écho, j’entends d’ici ses « bravos », ses « je n’en doutais pas », ses « trop bien ». Et moi aussi, je sais célébrer ses plus grandes victoires. Fière d’elle, « Vive elle » !

Parce qu’une amie traverse les saisons et reste.

Elle me permet d’être là, elle me permet d’être moi, elle est un peu tout terrain, elle a vu mes hauts et mes bas et je souris de la beauté que peut avoir la vie quand on est bien accompagné. 

Alors, à mon amie je dis : « Merci ! Avec toi, je me sens fabuleuse. Et bravo ! Tu es vraiment fabuleuse. » 

Chère Fabuleuse, 

Alors que je t’écris ces mots, je peux littéralement entendre Brené Brown expliquer à ses enfants comment reconnaître les gens qui nous veulent du bien. Imagine que tu tiens une bougie allumée dans tes mains. Certaines personnes auront tendance à vouloir souffler dessus quand elle brille trop fort, se sentant menacées. D’autres seront là pour la protéger quand elle risque de s’éteindre. Entoure-toi des gens qui la protègent, qui la respectent, qui se réjouissent de tes succès et qui n’ont pas besoin que tu t’éteignes pour se sentir « plus brillants » eux-mêmes. 

Il n’en faut pas beaucoup, de ces gens-là, à tes côtés. L’amitié qui fait du bien, c’est moins une question de quantité qu’une question de qualité. Pas besoin d’avoir mille amis pour se sentir bien entourée. Parfois, il nous suffit d’une personne, d’une amie ou d’un petit groupe d’amies pour ne pas nous sentir seules au monde et bien accompagnées.  

L’amitié est précieuse, moins fragile qu’il ne pourrait le sembler, tout en demandant une bonne dose d’investissement, d’authenticité, de vulnérabilité.

L’amitié n’est pas figée, certaines amitiés se perdent, d’autres semblent résister à toutes les épreuves, à la distance et au temps. 

Certaines mettent bien longtemps à naître, d’autres sont comme des évidences : parfois tu te retrouves face à une personne qui semble passer sa vie sur la même fréquence que toi, qui semble surfer tant bien que mal sur la même vague que toi. Certaines amitiés font le grand écart entre les générations et nous laissent bouche bée d’avoir une amie de 84 ans. D’autres se vivent à des centaines de kilomètres, mais on ressent l’amie toute proche, toute sincère, toute vraie. Comme une grande partie de tennis entre deux pays, la frontière comme un filet, et toute la joie de pouvoir de temps en temps passer par-dessus pour embrasser enfin notre partenaire de jeu. 

Parfois, nos cœurs essayent d’éviter les amitiés.

On se fait animal timide, blessé même. On n’a pas très envie de se laisser approcher. On préfère garder notre distance, nos filtres, notre façade. On a parfois peur. Peur de ne trouver personne qui veuille s’aventurer avec nous dans une amitié, ou encore peur d’être trahie, abandonnée. Il se peut aussi qu’on ait plus l’espace, plus le temps. On a peur d’ajouter à notre vie encore plus de choses à faire, à « penser », à organiser, une personne en plus, de qui on devrait prendre soin. Et on en oublie qu’on est un être de liens, de connexions, qu’on a besoin d’être vue, de faire partie d’un réseau de gens, qu’on a besoin des autres ! 

Parfois, l’amitié ne pointe que le bout de son nez.

Elle nous invite à suivre des indices, à oser, à nous donner un peu plus à la relation pour découvrir l’autre. Une connexion qui nous nourrit, nous rend de l’énergie, nous donne le sourire, apaise nos sempiternelles questions existentielles. On rencontre alors une personne qui nous bouscule parfois en dehors de nos zones de sécurité, parce qu’elle voit en nous un potentiel oublié, nous met à l’épreuve, nous encourage… Et ensemble, on tricote un beau projet, unique, imparfait, mais qui nous ressemble. 

Ahhh, si je te parlais de mes tricots d’amitiés, tu rirais peut-être ou tu resterais dubitative. Je ne suis pas toujours certaine d’être la bonne personne pour parler de ce sujet-là.

J’ai souvent l’impression de ne pas être une bonne amie.

De ne pas donner assez ni de moi-même ni de mon temps. Généralement, je suis l’amie qui habite loin et qui jongle déjà avec tant de projets, qui n’est pas très disponible. Alors, quand je lis un livre, un article ou que j’écoute un podcast qui me rappelle les bienfaits de l’amitié et son importance, quand je vois les gens qui m’entourent avoir une vie sociale faite de rencontres, d’invitations, de vacances communes, je me dis « oh zut alors, je suis vraiment trop nulle dans ce domaine ». S’ensuit alors une longue liste de gens à qui je devrais écrire, que je devrais appeler, qui m’ont invitée et auxquels je n’ai jamais répondu. Tout cela crée un carambolage intérieur et me donne l’impression d’être débordée d’avance. J’ai envie de partir en courant et c’est comme si ma couette m’appelait en criant bien fort « moi, moi, je suis vraiment ton amie, viens vite te cacher ». 

Et puis, doucement, je repense au tricot, unique, des relations d’amitié.

Je pense à mes amies, en France, en Belgique, en Suisse, en Allemagne. Tricots d’amitiés expatriées, tricots en cours, tricots en attente, tricots aux couleurs vives, pâles ou chamarrées. Je pense à leur forme, à leur densité, à leur ténacité dans le temps. Je pense à ces tricots que j’hésite à commencer et à ces tricots qui me sont tombés dessus comme des évidences. Ces amitiés-cadeaux qui ont pris place tout naturellement après une première conversation, un échange sur les réseaux sociaux ou un coup de téléphone. Celles qui, malgré la distance, sont tant nourries de vrai que lorsque l’on se voit (parfois même pour la première fois, après des années d’amitié), on se prend dans les bras et on se reconnaît. Quand j’y pense, je me rends compte que non, je ne suis pas si nulle que ça en amitié, je tricote juste à ma manière, à mon rythme et bien souvent à distance… et j’aime tant cela. 

Alors, voici mon encouragement, chère Fabuleuse.

Ose tricoter à ta manière, peu importe la forme, les couleurs, les distances. Reste curieuse des gens, des rencontres, des connexions que tu peux vivre. Et puis, si en lisant mon texte, tu as pensé à une amie, alors partage-le avec elle, envoie-lui un grand merci… une amitié qui nous fait du bien, c’est tellement précieux et c’est tant ce dont nous avons besoin !  



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Cet article a été écrit par :
Rebecca Dernelle-Fischer

Psychologue d’origine belge, Rebecca Dernelle-Fischer est installée en Allemagne avec son mari et ses trois filles. Après avoir accompagné de nombreuses personnes handicapées, Rebecca est aujourd’hui la maman adoptive de Pia, une petite fille porteuse de trisomie 21.
https://dernelle-fischer.de/

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