Virginie Delage, blogueuse : “Je veux être épanouie à la maison et au boulot !” - Fabuleuses Au Foyer
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Virginie Delage, blogueuse : “Je veux être épanouie à la maison et au boulot !”

Anna Latron 19 février 2019
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À 37 ans, elle vient de remporter le prix « écrire aufeminin » et s’apprête à relever un sacré challenge : écrire un livre. Cette blogueuse, maman de deux petits garçons, considère ce prix comme le signe qu’elle peut réaliser un rêve et être une maman épanouie.

Virginie, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis une maman : c’est drôle, c’est ça qui vient en premier ! J’ai été salariée pendant des années dans le domaine du web, et je viens de quitter mon poste pour me mettre à mon compte. Cette décision est le fruit d’une mûre réflexion et d’un constat : pour m’épanouir, j’ai besoin de liberté !

Depuis que j’ai ouvert mon blog il y a presque trois ans, je vois des tas de mamans qui témoignent des difficultés qu’elles rencontrent pour conjuguer travail et vie de famille, qui se plaignent de ne pas voir assez leurs enfants… Moi, je n’ai plus envie de me conformer à des horaires de bureaux qui ne me permettent pas de m’occuper de ma famille comme je le voudrais.

C’est peut être utopique, mais en ce moment, je veux tout : m’épanouir personnellement ET professionnellement.

J’ai grandi avec l’idée que la femme doit souvent faire un sacrifice et choisir entre sa carrière ou sa vie de maman. Pour moi, pas question : je veux être épanouie comme maman et en même temps avoir un boulot qui me nourrisse – dans tous les sens du terme ! -. Je veux pouvoir aller chercher mes enfants à la sortie de l’école quitte à travailler toute la nuit si ça me chante. Je crois que je ne suis pas la seule à avoir cette envie, c’est dans l’air du temps ! Les technologies actuelles nous permettent de nous former, de travailler de n’importe où ; le télétravail se développe d’ailleurs de plus en plus. On parle aussi beaucoup des « slasheurs », ces personnes qui cumulent plusieurs activités.

Tout cela m’encourage dans ce sens, l’avenir me dira si j’ai eu raison d’oser ce pari.

En tant que lauréate du prix littéraire « écrire aufeminin », vous allez être publiée chez Michel Lafon. Qu’est-ce que ça signifie, pour vous ?

Une énorme pression et en même temps la réalisation d’un rêve d’enfant ! Ça me booste énormément, et cela vient « légitimer » mon envie d’écrire que je n’osais pas forcément m’avouer jusque là.

C’est une étape supplémentaire qui me fait dire qu’on peut être une mère présente pour ses enfants tout en réalisant ses goûts personnels !

Cela me rassure aussi par rapport à mes choix en général. Ces derniers temps, je suis souvent sortie de ma zone de confort, avec parfois de vrais doutes. Ce prix, je le considère donc comme le signe que j’ai bien fait d’oser ! Je ne compte bien sûr pas dessus pour gagner ma vie, mais je crois qu’il vient aussi cautionner le tournant professionnel que je suis en train d’opérer et que j’ai encore parfois du mal à assumer – et encore plus à faire passer auprès de mon entourage, qui a du mal à comprendre pourquoi j’ai lâché un CDI.

Bref, c’est un sacré challenge : ça sera un peu comme mon troisième enfant !

Vous avez commencé à écrire il y a trois ans en ouvrant votre blog de maman. Pourquoi ?

Je me suis lancée il y a presque trois ans, quand j’attendais mon second enfant. Au départ, j’ai ouvert un blog pour me faire la main sur certaines techniques de web-marketing, puisque je travaillais dans ce domaine en tant que manager. Ce blog, c’était un moyen pour moi de « mettre les mains dans le cambouis ». Et puis je me suis laissée prendre au jeu : je me suis rappelée à quel point j’aimais écrire !

Vous maniez un ton volontiers décalé, voire ironique…

J’ai un ton particulier, qui reflète sans doute ma personnalité, assez portée sur l’humour. Ce ton, volontiers cynique et ironique, je le considère comme un moyen de dédramatiser. J’ai tendance à tourner en dérision des sujets comme l’éducation bienveillante, les injonctions à faire ci ou ça, comme par exemple bannir absolument les écrans… Je pense qu’il faut prendre un peu de distance parfois : on n’est pas parfaites et tant mieux !

Je trouve aussi plus facile de faire passer certains messages avec un ton plus léger.

Qu’avez-vous découvert grâce à votre blog ?

L’univers des blogueuses, notamment ! Je m’y suis fait de véritables amies, avec qui je peux échanger en toute confiance sur mes défis personnels, professionnels et dans mon rôle de maman. J’ai rencontré des personnes qui osent, qui créent : au départ ça m’a fait peur, mais au final ça me porte… et ça me pousse à me dépasser. C’est certainement grâce à ces rencontres que j’ai« osé » envoyer ma nouvelle au jury du prix écrire aufeminin !

La maternité, qu’a-t-elle révélé chez vous ?

Ça a tout chamboulé et j’ai été surprise, comme beaucoup de mamans. Ça a changé ma vision sur la nécessité d’être bien avec moi-même pour être bien avec mes enfants. À partir du moment où l’on se préoccupe du bien être de ses enfants, il faut s’occuper de son propre bonheur. Je me suis rendue compte que mes enfants étaient de vraies éponges : si je ne suis pas bien, il le sentent… et ne sont pas bien non plus !

Pour vous, être mère, c’est…

Merveilleux et dur à la fois.

Ce que vous préférez dans la maternité :

Les câlins ! J’aime aussi raconter des histoires et les activités créatives… sauf la partie nettoyage qui suit !

…et le point le plus dur dans la maternité ?

Gérer les « résistances »: quand j’ai épuisé toutes mes ruses, se heurter à un enfant qui refuse catégoriquement d’obéir, surtout quand c’est pour son bien ! Autre difficulté : rester bienveillante avec ses enfants quand on a soi-même passé la journée dans une atmosphère tout sauf bienveillante…

Comment avez-vous découvert les Fabuleuses ?

Je suis tombée dessus au fil de recherches en ligne sur la maternité. Ce qui m’a attiré ? Le côté déculpabilisant pour les mères ! Quand je suis devenue maman, je venais de perdre la mienne ; du coup, je me suis retrouvée plongée un peu toute seule dans cet univers de la culpabilité. En tombant sur ce site, je me suis retrouvée dans ce qui était dit, j’ai réalisé que la maternité n’était pas que merveilleuse, que c’était normal de trouver ça difficile à certains moments, et que j’étais loin d’être la seule à en faire l’expérience : ça m’a fait un bien fou !

Quelle est votre « astuce de Fabuleuse » pour survivre aux journées pourries ?

En général après une journée pourrie, je m’offre un moment de relâche le soir : un apéro avec mon homme, un bain, un bouquin… Du coup, quand je sens que la journée risque d’être compliquée, garder ce petit objectif en tête me permet de rester (à peu près) de bonne humeur !



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Cet article a été écrit par :
Anna Latron

Journaliste de formation, Anna Latron collabore à plusieurs magazines, sites et radios avant de devenir rédactrice en chef du site Fabuleuses au foyer et collaboratrice d’Hélène Bonhomme au sein du programme de formation continue Le Village. Mariée à son Fabuleux depuis 14 ans, elle est la maman de deux garçons dont l'aîné est atteint d’un trouble du spectre de l’autisme.

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