Il y a une jeune fille qui habite chez moi
Je viens de la croiser, juste sous mon toit
J’ai beau réfléchir, je ne sais pas ce qu’elle fait là
Cette grande fille-là, je ne la connais pas
Ce matin à mon bonjour, elle a faiblement souri
Les réveils matinaux ne semblent pas ses amis
De tout le petit-déj, elle n’a pas dit grand-chose
Pas de quoi en tous cas, nourrir un brin de prose
De toute façon, elle n’a pas faim
Me dit-elle en grignotant un bout de pain
De toute façon, elle est crevée
Oh et puis zut : vous m’énervez !
Là-dessus la jeune fille s’en est allée
En grommelant un « bonne journée »
Grande, svelte et parfois souriante
Cette jeune fille est sans doute charmante
Mais personne ne m’a prévenue
Je ne sais pas d’où elle est venue
Sa chambre est encombrée de vêtements
Parce que ranger, elle n’a « pas le temps »
Son sac d’école est toujours rempli
Mais jamais des livres qu’il fallait pour aujourd’hui
Ni petite ni grande, imprévisible
Cette jeune fille-là, elle est terrible
Elle grimpe aux arbres, jeux d’enfants
Mais aime les discussions des grands
Elle crée des mondes de Lego
Mais n’assume plus de jouer aux Playmo
Elle ne coiffe plus ses poupées
Mais elle adore les petits bébés
Il y a une jeune fille qui habite chez moi
Je viens de la croiser, juste sous mon toit
Quand elle rentrera pour déjeuner
Peut-être oserais-je lui demander
Si elle n’aurait pas croisé en ville
Mon grand bébé, ma petite fille
Ce texte nous a été transmis par une fabuleuse maman, Claire de Campeau.