© Fabien Courmont
À 38 ans, Clotilde Dusoulier, auteure culinaire, blogueuse et maman de deux petits garçons, partage ses découvertes en matière de développement personnel. Depuis avril 2017, les épisodes de Change ma vie : Outils pour l’esprit* qu’elle publie chaque jeudi ont été écoutés 2,7 millions de fois. Au menu de ses réflexions : l’image de soi, notre relation aux autres ou encore la gestion de nos émotions. Rencontre avec une mompreneuse dynamique qui s’est réconciliée avec ses émotions.
Comment présenter votre podcast en quelques mots ?
Dans « Change ma vie », je m’attache au bénéfice de la responsabilité : je fais valoir aux auditeurs les avantages qu’il y a de prendre la responsabilité de ce qui leur arrive.
En étant responsable, on a un levier : c’est là que se concentre toute notre liberté. Quand on se place en tant que victime, on ne peut plus rien faire. Je veux inviter chacun à reprendre sa place, avec les cartes qui lui ont été données. Pour moi, rester acteur, c’est la clé de tout.
Notre épanouissement, c’est à nous de le créer ! Si on veut le ressentir, il faut le créer intentionnellement car notre cerveau est programmé pour gérer notre survie, pas notre épanouissement ! À nous de nous procurer le mode d’emploi pour mettre à profit ce fonctionnement pour vivre la vie dont on a envie.
Comment vous êtes-vous intéressée au monde infini des émotions ?
Je fais partie des gens qui ont une vie intérieure assez foisonnante : je me pose beaucoup de questions et j’ai un fort ressenti émotionnel. Et comme nos pensées créent nos émotions, j’avais vraiment beaucoup d’émotions ! J’avais donc besoin d’outils.
L’approche que j’ai découverte m’a appris à prendre du recul, notamment en choisissant ce que j’avais envie de penser de ce que je ressentais. Je me suis rendu compte que ce dont j’ai besoin, c’est à moi de le créer dans ma propre vie : l’idée, c’est de reprendre la responsabilité de son expérience, d’être davantage acteur des différentes situations en regardant ce qui relève de notre zone de pouvoir plutôt que d’attendre l’avis ou le regard des autres.
Comment êtes-vous passée de l’univers de la cuisine à celui du développement personnel ?
Cela s’est fait par hasard, de proche en proche. Après avoir vécu aux États-Unis au début des années 2000, je me suis mise à écouter des podcasts, format qui existait déjà là-bas.
Pour mon activité d’auteur culinaire**, je passais beaucoup de temps chez moi à cuisiner. Comme j’ai toujours eu envie et besoin d’être stimulée et que je m’ennuie assez vite, j’ai profité de ce temps disponible pour apprendre et m’enrichir. J’ai écouté des podcasts autour du business, du marketing, de la créativité et du développement personnel : tout cela me menait toujours à des changements d’état d’esprit. J’ai trouvé des réponses à des questions que je me posais depuis toujours : ça a vraiment changé ma vie intérieure ! Les podcasts de développement personnel m’ont permis de découvrir deux personnes qui ont eu une grande influence sur moi : Jess Lively et Brooke Castillo. Brooke Castillo est coach de vie aux États-Unis et c’est auprès d’elle que j’ai obtenu ma certification de coaching de vie début 2018.
Ces découvertes, qu’ont-elles changé dans votre façon d’être mère ?
Tout ! Ce qui me motivait le plus pour chercher ces outils, c’était ma situation personnelle. Extérieurement j’avais tout (un boulot, un mari, 2 enfants), mais je n’arrivais pas à en profiter ! Je ne voyais que les côtés contraignants, ingrats et frustrants de mon quotidien. Même si de l’extérieur ça allait, il me manquait une brique essentielle : celle de l’appréciation et de l’épanouissement. Mais je ne pouvais pas attendre car j’ai des enfants petits. Je me disais : « C’est aujourd’hui qu’ils ont besoin de moi ! ». Je ne voulais pas passer leurs premières années dans la frustration et le ressentiment. Aujourd’hui, je vois ce que j’ai envie de faire, ce que j’ai envie de leur apporter. Ça n’est pas toujours facile, mais c’est clair. Je ne suis plus engluée dans la culpabilité et la frustration.
Comment s’organise votre quotidien entre vos multiples activités ?
Je me place dans une recherche de l’essentiel, dans tout ce que j’entreprends : mon travail, ma famille, ma vie personnelle. Je sais que je n’ai pas la possibilité de tout faire donc l’arbitrage, c’est de décider ce qui est essentiel et de porter mon énergie et mon attention dessus. Je préfère choisir cet essentiel et le faire comme je le souhaite plutôt que de vouloir tout faire et rester dans l’insatisfaction.
Je n’ai aucune prétention de perfection, mais le plus important c’est d’avoir conscience de ses propres pratiques. Par exemple, si je me surprends à regarder instagram pendant le dîner des enfants, je tente de corriger le tir bien vite ! Je reste assez disciplinée quant à l’usage excessif d’internet et à son influence sur ma vie. Comme je suis blogueuse depuis 15 ans, j’ai compris que ce n’est pas bon pour mon épanouissement et ma créativité de ne faire que ça. Finalement, les enfants me rendent plutôt service sur ce sujet : je passe du temps avec eux que je ne passe pas sur les réseaux sociaux.
Votre astuce de Fabuleuse pour aider nos lectrices à survivre aux journées pourries ?
Moi, mon premier réflexe dans ces situations, c’est d’essayer de rester très présente à mon expérience et d’être consciente de ce qui est en train de se passer. On parle de journée pourrie parce que l’on ressent des émotions qui ne nous plaisent pas. Mon truc, c’est de veiller à accueillir toutes les émotions telles qu’elles se présentent et de les accepter. Je me dis :
« Aujourd’hui, ça n’est pas ma journée préférée mais ces émotions que je ressens ne sont pas définitives. »
En disant cela, je suis dans l’acceptation de mon expérience humaine : il y a des jours où on ressent ça, mais ça n’est pas tous les jours et j’ai les outils pour y arriver.
*Disponible sur toutes les plateformes de téléchargement.