Ce texte est dédié à ma belle-sœur — fabuleuse maman — qui m’a donné, pour vivre avec sérénité les jeunes années de mes enfants, l’idée de ce kit de survie, composé de quelques éléments de base qui ressourcent et font du bien.
Ma vie de maman, et c’est loin d’être original, est soumise à un rythme effréné.
Déjà, il faut compter le marathon du matin :
me lever, m’habiller, me coiffer, me maquiller, lever les gredins, superviser leur habillement, petit-déjeuner, éponger le lait qui a coulé par terre, ne pas s’énerver, regarder sa montre en essayant de ne pas paniquer, paniquer, jeter tout le monde dans l’entrée, chercher les chaussures (où elle est cette p….. de basket ???), chausser tout le monde, mettre les manteaux (« si, tu mets ton manteau !), gérer la crise de nerfs, mettre tout le monde en voiture, démarrer, réaliser qu’on a oublié le doudou du dernier, rouvrir la maison, chercher partout, redémarrer, déposer l’un chez sa nounou (« oh, vous avez oublié son goûter ? »), les deux autres à l’école, et enfin, atteindre, ventre à terre, la salle des profs vide puisque ça a déjà sonné.
S’ensuit une journée de cours parfois sympa, parfois archi pénible. De toute façon crevante.
Et puis c’est reparti pour le marathon du soir :
récupérer les grands à l’école puis le petit chez la nounou, les mettre au bain en essayant de ne pas hurler quand l’eau dégouline jusqu’à ma chambre, ranger la cuisine qui est restée en plan ce matin, préparer le repas, superviser la mise en pyjama, les faire dîner, ranger, préparer leurs habits du lendemain, lire l’histoire, les coucher, les recoucher, les rerecoucher, préparer la table du petit-dèj, garnir les boîtes à goûter et les mettre dans leur sac .
Oh ! Il est 20h30. Mon Fabuleux ne rentre que dans une demi-heure. Reste à me goinfrer de fromage sur le canapé en l’attendant.
Et le mercredi comme le samedi, mon mari travaillant, la journée est une compétition d’athlétisme avec les garçons à occuper / défouler, les lessives à lancer, le linge à plier, la maison à nettoyer et ranger.
Bref. Peut-être te reconnaîtras-tu.
Peut-être que comme moi tu pousses systématiquement une grosse gueulante à 7h55 et à 19h30. Que ton mari, malgré toute sa bonne volonté, n’est pas très présent, pris par les horaires de dingue de son boulot. Que le concept de charge mentale te parle. Et que malgré ta fatigue et les gentils encouragements de ton Fabuleux (« détends-toi », « arrête de te faire des nœuds dans le cerveau »), tu ne parviens pas à t’endormir, trop occupée à élaborer mentalement le scénario catastrophe des semaines à venir.
Peut-être que comme moi, tu as déjà vécu un épuisement professionnel ou maternel. Ou peut-être que tu es sur le point de le vivre, à moins de trouver une solution pour te ressourcer malgré tout.
Des solutions, il y en a plusieurs. Moi, j’en ai une toute petite, qui m’a aidée à sortir la tête de l’eau quand rien n’allait plus :
mon kit de survie.
Mon kit de survie se compose de diverses petites choses, faisables, réalistes, routinières, qui ne dépendent ni de la saison, ni du temps qu’il fait, ni du contenu de mon portefeuille, ni de personne.
Voici de quoi il se compose :
- Le matin, allumer ma radio favorite dans la voiture. Ce petit geste m’apaise après mon marathon matinal : des voix que j’apprécie, des infos pertinentes, des petits intermèdes musicaux que je connais par cœur.
- Régulièrement, me promener seule, le long de la Loire qui coule au pied du collège, entre deux heures de cours. Contempler la nature. Écouter le silence. Me vider un peu la tête.
- Faire des bains de musique, dont le genre variera selon mon humeur. Allongée sur le canapé, les yeux fermés, je m’immerge.
- Quand le moral flanche, cuisiner mon repas craquage composé d’une grosse assiette de pâtes et d’une bonne poignée de gruyère râpé. Effet sédatif garanti.
- Et surtout, l’essentiel : prendre le temps d’écrire. Peut-être connais-tu le concept japonais de l’ikigaï : avoir une activité qui nous motive, qui nous donne envie d’avancer, de nous lever le matin, qui nous pousse en avant. Mon ikigaï, c’est l’écriture.
Voici donc ce qui me permet de traverser ma semaine plus sereinement.
Je pourrais ajouter à ce kit des tas de choses : rire des facéties de mes enfants, téléphoner à une amie, lire un bouquin, rigoler avec une copine à la sortie des classes, regarder un bon film, commander des pizzas, profiter du soleil quand il y en a… Finalement, la liste des choses qui me font du bien est longue. Mais je sais que mon kit de survie est une base nécessaire et réalisable, quelles que soient les circonstances.
Chère Fabuleuse,
Si toi aussi tu te sens parfois submergée ;
Si ta semaine ressemble à une longue succession de tâches à accomplir ;
Si tu as du mal à profiter sereinement de tes enfants… tu peux au moins dresser une liste de petites choses qui constitueront une base indispensable pour garder la tête hors de l’eau.
Des petites choses faisables, réalistes, routinières.