Elles n’ont pas le temps, ne répondent pas toujours à vos textos mais actualisent leur vie digitale plus régulièrement qu’une Kim Kardashian. Elles sont hyper « booked » entre leurs vies de quinqua/sexa bien remplies, leurs week-end et activités diverses et variées…
Garder leurs petits-enfants ? Quoi ? C’est tellement 1970 !
Faîtes votre deuil : mamie Nova est décédée, place maintenant aux mamies 2.0.
Mardi, texto :
« Coucou maman, dis-moi, tu serais dispo pour garder tes adorables petites-filles ? On va se prendre quelques jours avec Loulou, tu sais, pour se retrouver, et comme je sais que les filles adorent passer du temps avec leur mamie chérie, je me suis dis, pourquoi pas faire 3 heureuses ? »
Jeudi : toujours pas de réponse.
Vendredi, veille du week-end fatidique. Suite à l’absence de réaction de ma maternelle, je prends mon smartphone et compose le numéro.
Cela sonne…
– « allô, maman, c’est moi, oui Sarah… oui, oui… alors, tu vas garder les filles ce week-end ? »
– « ce week-end ? attend voir… ah cela tombe mal, j’ai la réunion de l’association des Quinqua bien dans leur temps à 12h, donc si tu veux, je peux les prendre partir de 14h… Mais non que dis-je, ta tante Antoinette, tu te rappelle d’elle et de son fils ? Oui celle en photo sur ma page Facebook… on déjeune ensemble… disons plutôt pour le goûter … mais faudra venir les récupérer pour 17h pétantes car après je vais voir Bruno Mars en concert ! »
Bon, sur cet essai peu concluant :
Je ré-attrape mon smartphone et compose le second numéro d’urgence : belle maman !
– « Coucou maman Corinne, comment vas-tu ? oh oui il fait beau aujourd’hui… dis moi cela te dirais un petit week-end avec les filles que tu aimes le plus au monde ? »
(sueurs froides et tremblements de désespoir m’assaillent. Un non de plus et j’éclate en sanglots)
-« ça va être compliqué ma chérie je pars justement en randonnée dans le Jura ce week-end avec mon comité d’entreprise… (les larmes me montent aux yeux)… peut-être dans, attend je regarde sur mon smartphone… (une lueur d’espoir) alors… pas là, là je pars… là je reviens… je repars… eeeuuuh… le week-end du 28, dans 4 semaines, c’est ça dans un petit mois, cela te va ? Bisous ma chérie ! »
Atterrée et à bout de ressources, je craque : mais pourquoi !?
Où sont donc passées les mamies gâteaux,
qui ne vivent leurs vies que pour avoir le bonheur de garder leurs petits-enfants ? Où sont passées les grand-parents qui se disputent les jours de semaines, vacances, fêtes et moindres occasions pour se pavaner en ville avec la chair de leur chair ? Que l’on me dise quand est-ce qu’il a été unanimement décidé que ce modèle, garant du précieux équilibre des jeunes couples avec enfants et facilitateur de leurs vie sociale, devait disparaître ?!!!
Et pour l’amour du ciel et de ma santé mentale, que tout le monde tienne sa place !
Car au fond j’ai accepté de devenir maman avec l’idée en tête que s’il y avait un souci le « mater squad » composé de maman et belle-maman, pourrait toujours aider ! Et l’achat de notre première maison à 1km des deux à votre avis, on l’a fait pourquoi ? Choix stratégique. Et la programmation du troisième pour dans 4 ans et 5 mois, là encore : choix stratégique (entrée en retraite de belle maman !).
Dans ma quête d’un coupable à qui faire payer tous ces changements sociétaux/ sociologiques/générationnels…, m’est venue cette pensée :
« Et si le vrai coupable dans l’histoire c’était : la vie ? »
Car, aujourd’hui :
- les vieux ne sont plus vraiment vieux
- on vit plus longtemps donc on refait sa vie beaucoup plus facilement au risque de cumuler en même temps les casquettes de jeunes parents ET de jeunes grand-parents
- on vieillit en meilleure santé donc on veut encore profiter de la vie, quitte à rivaliser avec le nombre de sorties par semaines de ses propres enfants…
Au final presque tout est chamboulé… C’est vrai. Mais après tout, si nos parents vivent mieux et plus heureux, n’est-ce pas cela le plus important ?
En définitive, il nous faudra des ajustements et peut-être penser à recruter une nounou… Bref, en attendant, ce week-end à deux sera pour plus tard !
Pour celles et ceux qui ont autour d’eux des mamies nouvelle génération, comment le vivez-vous et comment vous ajustez-vous à cette nouvelle espèce en plein boom ?