Mamans : ce qu’il faut savoir pour dépasser la culpabilité - Fabuleuses Au Foyer
Maman épuisée

Mamans : ce qu’il faut savoir pour dépasser la culpabilité

Hélène Bonhomme 22 octobre 2018
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Quand quelque chose ne tourne pas rond dans la vie de famille, quel est le premier réflexe de la plupart des mamans ? Chercher en quoi tout est de leur faute ! Voici 4 essentiels à connaître pour dépasser la culpabilité maternelle.

1. Devenir mère, c’est ta vie entière qui passe à la machine à laver

La maternité, c’est la petite qui fait de l’asthme, le grand qui a la bonne idée de s’ouvrir l’arcade un dimanche soir, un vomi gluant sur ton chemisier neuf, la salle de bain inondée, les factures à payer, ton ado qui ne t’écoute plus, ton conjoint qui ne voit pas en quoi ça te stresse…

… et autant de raisons de piquer une crise.

C’est aussi la voisine qui râle à cause du bruit, le petit qui dessine sur le mur avec le tube de dentifrice, le propriétaire qui arrive dans cinq minutes… et autant de raisons de paniquer.
Être mère, c’est une jungle à laquelle les contes de fées ne nous ont pas préparées.

C’est faire face au chaos, à l’imprévu, à l’imperfection.

À ce titre, l’expérience de la maternité met les femmes en position quasi absolue de ne pas tout gérer parfaitement. Or ne pas tout gérer parfaitement… C’EST PAS GRAVE !

2. C’est plus facile avec les enfants des autres

“Le début de la pratique, c’est parfois tout simplement la fin de la théorie”,

nous rappelle la psychologue Rebecca Dernelle-Fischer. Lorsque nous devenons mères, nos grandes connaissances arrivent à leur limite, parce que dans notre relation avec nos enfants interviennent beaucoup plus d’éléments que dans nos relations avec les enfants des autres.

Il y a d’abord l’implication émotionnelle : puisqu’il y a un lien fort entre moi et mon enfant, mes réactions naissent dans un terrain qui est tout sauf neutre. Ensuite, il y a l’image que l’on veut avoir de soi-même en tant que parent : on se met la pression pour être une maman proche, cool, qui écoute, qui négocie, qui s’adapte, qui favorise le développement de cet être en devenir…
Il ne faut pas non plus négliger la fatigue physique : même si on adorerait passer l’après-midi au musée avec les enfants, dans la réalité, il faut aussi faire des lessives, s’occuper du lave-vaisselle, suivre les devoirs… peut-être même s’épiler ou tout simplement boire un café en paix !

Sans oublier l’absence de pause : on vit sous le même toit que ses enfants, même quand la journée est finie, même quand on est malade, même quand on n’a pas envie “d’être l’adulte responsable”.

3. Honte vs culpabilité

Puisqu’elles ne savent pas, ne peuvent pas tout faire parfaitement, mais qu’elles aimeraient pourtant se donner corps et âme pour leur progéniture, beaucoup de mères disent se sentir “coupables”.

Coupables d’être en retard, d’oublier quelque chose, de dire une phrase de travers, de faire de mauvais choix éducatifs…

Laisse-moi te donner un tuyau de vocabulaire : la culpabilité intervient dans le cadre d’une transgression. En clair, on se sent coupable lorsque l’on a fait quelque chose de mal. Lorsque l’on a enfreint une règle établie. Pour ce qui est de l’immense majorité des mères de famille, sauf évidemment en cas de maltraitance, “coupable” n’est pas le juste mot !

Avoir des sueurs froides parce que l’on ne parvient pas à faire en sorte que notre enfant se tienne correctement au supermarché, ce n’est pas de la culpabilité. C’est de la honte.
La culpabilité se rapporte au faits. La honte touche l’être.

  • Est-ce que je suis au niveau ?
  • Est-ce que j’ai les ressources en moi ?
  • Est-ce que je peux y arriver ?
  • Est-ce que je suis la personne de la situation ?

La honte se construit dans le regard des autres. Anna est maman d’un petit garçon atteint d’un trouble du spectre de l’autisme. Une confrontation à la différence qui la met face à un défi : accepter les limites de son enfant, mais surtout les siennes.

“Si je sens toujours ce regard des autres sur moi, j’ai décidé de ne plus y prêter attention. Il m’a tellement pourri la vie ! De mère observée, scrutée car coupable, isolée car en échec, je suis devenue mère autonome.”

4. Gare au perfectionnisme

L’une des principales causes conduisant à l’épuisement maternel est le perfectionnisme : essayer de bien faire, de très très bien faire, afin d’être sûre de ne pas être une mauvaise mère.

Il y aura toujours quelqu’un pour nous donner son avis :

“Mais qu’est-ce qu’il fait comme colères !”

“Pourquoi tu ne lui proposes pas de jouer aux Duplo ?”

“Vous lui passez absolument tout, pas étonnant que cet enfant soit un vrai tyran…”

Autant de remarques qui enfoncent le clou de cette honte maternelle, qui coupe l’oxygène à trop de jeunes mères qui se sentent seules mais qui n’osent plus inviter personne à prendre un café, parce que la maison n’est jamais assez rangée et que les enfants ne sont jamais assez tenables.
Les enfants sont maîtres dans l’art de nous donner des leçons de pagaille. C’est le bazar partout : dans la voiture, dans la maison, et même dans la tête, dans le coeur.

La vie ne nous permettra jamais d’être parfaite. La maternité encore moins.

Peut-être pourrons-nous tricher un instant, mais à quel prix ? Au prix de l’angoisse, de l’épuisement et du tourment.
Il est grand temps pour les mères « suffisamment bonnes » de décréter qu’après tout, elles sont “juste assez fabuleuses” !



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Cet article a été écrit par :
Hélène Bonhomme

Fondatrice du site Fabuleuses au foyer, maman de 4 enfants dont des jumeaux, Hélène Bonhomme multiplie les initiatives dédiées au bien-être des mamans : deux livres, deux spectacles, quatre formations, la communauté du Village, une chronique sur LePoint.fr et un mail qui chaque matin, encourage plusieurs dizaines de milliers de femmes. Diplômée de philosophie, elle est mariée à David et vit à Bordeaux.

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