Maman en burn-out : et les papas dans tout ça ? - Fabuleuses Au Foyer
Maman épuisée

Maman en burn-out : et les papas dans tout ça ?

couple dos à dos
Une Fabuleuse Maman 28 septembre 2023
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Cet été j’ai appris la triste nouvelle m’annonçant que ma belle-sœur souhaitait se séparer de mon frère. Un couple modèle, que tout le monde a admiré, avec un vrai sens de la famille, un joli petit clan bien soudé.

J’ai été terrassée d’apprendre la nouvelle : 26 ans de vie commune, quatre enfants, tout un passé ensemble qui se retrouve justement relégué dans le passé. Plus d’avenir ensemble à six, c’est fini.

Se sont bousculées dans ma tête toutes les questions qu’on se pose dans de telles circonstances.

Pourquoi eux ? Comment en sont-ils arrivés là, alors que depuis que je la connais, ma belle-sœur affiche cette force super-héroïque de la maman qui gère tout ? J’avoue que je n’ai pas toujours trouvé facile d’être sa belle-sœur et d’entendre nos amis en commun dire : « dis-donc elle gère drôlement bien avec ses 4 enfants et son travail à mi-temps comme enseignante ». Alors que justement, moi qui n’ai que 2 enfants et le même travail, je me suis si souvent sentie débordée… La comparaison tue. J’ai dû apprendre à faire taire cette petite voix sournoise dans ma tête.

Et puis, tout doucement je comprends qu’elle a voulu, comme la plupart des mamans impliquées, tout gérer et qu’elle s’est perdue dans sa maternité !

Parfois, lorsqu’on est sous l’eau, il est encore plus difficile d’accepter de l’aide, car cela vient ajouter de la charge mentale.

Quand je lui proposais un coup de main, elle refusait gentiment… « ça va aller, je gère ».

Et tout d’un coup, la cocotte minute a explosé :

un trop-plein, une envie de vivre libre, d’avoir des papillons dans le ventre pour quelqu’un d’autre, d’avoir du temps pour elle, à la recherche du bonheur, d’avoir moins de contraintes, de s’épanouir en tant que femme…

Cette situation m’a obligée à engager une réflexion. En ressort cette question qui me brûle les lèvres…

« Et les papas dans tout ça ? »

On leur jette souvent la pierre à ces papas… Ayant vécu moi-même ce trop plein où j’ai côtoyé le burn-out maternel, j’ai souvent reproché à mon conjoint toutes sortes de torts qu’il avait à mes yeux : son manque d’initiative : « il faut tout te dire ! », la charge mentale : « tu te reposes sur moi pour tout » et toutes les tâches domestiques que je portais : « tu ne fais rien, ou quand tu fais, c’est mal fait ! », son incompréhension de mon job de maman, le manque de reconnaissance pour tout ce que je faisais etc…. MAIS, et c’est là ça pique un peu…. lui ai-je vraiment laissé la place d’être père ? Lui ai-je formulé clairement mes attentes, mes besoins ? Ai-je écouté les siens ? Plongée dans la maternité, nous ai-je laissé de l’air pour respirer ?

Je viens de passer 6 mois de congé en famille en camping-car et mon objectif de voyage c’était de voir mes enfants grandir, de passer du temps avec eux et leur papa et de voir notre famille de quatre cohabiter, peu importait la destination. Ensemble c’est tout. J’ai découvert que mon mari était un papa exceptionnel. À sa manière. Oui, j’aurais fait les choses autrement à de nombreuses reprises, mais finalement il est papa à sa façon, avec ses qualités et ses défauts. Exactement comme moi.

Aurai-je la prétention de dire que je suis meilleure maman que lui, papa ?

J’ai compris qu’il y avait des paramètres « incompressibles » : dans son corps, la maman a déjà 9 mois d’avance sur son conjoint. Si le choix des parents est de pratiquer l’allaitement, là encore, le bébé, par nécessité de survie, a besoin de sa maman pour le nourrir. Elle se retrouve donc en charge du bébé, de ses besoins, de son confort, de sa subsistance. Et donc, le papa là au milieu…. eh bien ce n’est pas chose facile pour lui de trouver sa place. Je crois, pour l’avoir ressenti moi-même, que si nous, les mamans, nous ne faisons pas attention, nous tenons les papas à l’écart. Combien de fois ai-je eu l’impression de « prêter » mon bébé à son papa, lorsqu’il avait envie de le câliner ? Et c’est ainsi que le temps passe, les habitudes s’ancrent, et ce glissement vers l’épuisement s’effectue tout doucement jusqu’au jour où on pète les plombs. Quand ça m’est arrivé, mon conjoint n’a rien compris.

Et en plus, je le blâmais, lui, comme étant la cause de mon burn-out !  

Comment éviter ce piège ? En ce qui me concerne, le Village a été ma grande bouée. J’ai pu y trouver des outils pour prendre soin de moi, pour m’avouer ma vulnérabilité, mon humanité, pour dialoguer avec mon mari. J’ai pu accepter que je n’étais pas une super-héroïne, que j’avais besoin des autres, surtout des autres mamans. Qu’on est toutes dans le même bateau. S’il faut tout un village pour élever ses enfants, il en faut un aussi pour entourer sa famille, pour partager les joies et les peines de la maternité.

Peut-on s’épanouir en tant que femme dans la maternité ?

Je dis que oui, mais je pense qu’il faut beaucoup d’humilité, de dialogue et d’humour aussi. Le dialogue avec son conjoint me semble essentiel pour rester en phase. Passer du temps ensemble, rien que tous les deux pour entretenir ce jardin d’amour avant que les mauvaises herbes ne s’y installent. Et puis, accepter que les papas sont tout aussi bons papas que nous sommes bonnes mamans. Un thérapeute de couple dont j’ai lu le livre a même affirmé qu’il faut passer minimum quinze heures par semaine ensemble (hors gestion de l’agenda familial) pour ne pas s’éloigner l’un de l’autre. Mon mari et moi-même pensons souvent à ces quinze heures… c’est beaucoup dans nos vies effrénées, mais si peu dans une vie finalement. Quand il y a des tensions entre nous, il manque souvent quelques heures ensemble… Nous avons choisi d’en faire une priorité comme ciment pour notre famille.

Cette démarche de laisser de la place à mon conjoint dans ma maternité est loin d’être évidente,

mais je trouve que c’est libérateur, déculpabilisant et bon pour mon ego. Aujourd’hui, je fais de gros efforts pour laisser mon conjoint être papa à sa manière et je m’efforce, dans mon cahier de gratitude, de formuler des gratitudes le concernant dans son rôle de père. Plutôt que de formuler des reproches, je formule de la reconnaissance et comme par hasard, je le vois sous un autre œil et ça me plaît. Oui, laissons de la place pour permettre aux papas de nos enfants d’être pleinement papas, à leur manière, et je pense que tout le monde s’en portera mieux.

Ce texte nous a été transmis par une fabuleuse maman, Séverine.



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Cet article a été écrit par :
Une Fabuleuse Maman

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