Lui dire merci ? Non merci ! - Fabuleuses Au Foyer
Vie de famille

Lui dire merci ? Non merci !

dire merci non merci
Hélène Bonhomme 15 novembre 2017
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C’était l’autre jour dans un salon de coiffure. On parlait de nos hommes respectifs, et de la fréquence à laquelle ils sortent les poubelles. Entre deux coups de ciseaux, quelqu’un a dit :

« Le remercier pour ça ? Et puis quoi encore ! C’est NORMAL qu’il participe à la vie de famille. Moi, j’ai arrêté de lui dire merci. »

Ben oui :

  • Sortir les poubelles, faire la vaisselle, lancer une machine, c’est la moindre des choses quand on est un homme en 2022 ! 

  • Et moi, quand je plie des tonnes de linges, et quand passe l’aspirateur sous les canapés, et quand je pense à racheter du dentifrice, qui est ce qui me dit merci ? Hein, qui ?

“C’est vrai quoi : pourquoi on remercierait les profs d’enseigner les maths à nos enfants ? Ils sont payés pour ça ! Pourquoi on remercierait le boulanger pour son pain frais à 1,50 euro ? Et pourquoi on remercierait notre ado de ramasser son linge sale ? Ou notre homme de ranger la vaisselle ? C’est la moindre des choses !

Remercier, l’autre ce serait lui laisser penser qu’il est un héros, pour des tâches qu’il est NORMAL pour lui d’accomplir. Le remercier, ce serait m’abaisser à lui donner la reconnaissance… alors que c’est MOI qui mérite de la reconnaissance !”

Ça, c’est la pensée du « pas assez ».

On la connaît bien, cette logique-là. On est tombées dans la marmite étant petites :

  • pas assez de temps pour tout faire
  • pas assez d’aide pour tout faire
  • pas assez de reconnaissance pour tout ce que je fais sans l’aide de personne

Le problème de la pensée du « pas assez », c’est qu’elle nous enferme dans un mode de fonctionnement qui amplifie sans arrêt la sensation de manque. C’est une philosophie de vie selon laquelle tout est dû, et selon laquelle rien n’est cadeau.

Depuis plusieurs années, un nombre croissant de chercheurs s’intéressent à la gratitude pour contrer les effets négatifs de la pensée du « pas assez », sur notre santé physique et mentale, ainsi que nos interactions sociales.

Alors on a deux choix :

  • rester dans le « pas assez », et vivre avare de reconnaissance. « Ce que les autres font, c’est la moindre des choses ! » En faisant ce choix, on prend le risque de se retrouver entourée de gens qui pensent que ce que nous faisons pour eux, c’est la moindre des choses également…
  • ou alors découvrir les pouvoirs insoupçonnés de la gratitude, qui font que l’on s’émerveille quand le fournil du boulanger sent le pain tout chaud, quand la fibre sort du mur grâce à l’installateur, et quand quelqu’un qu’on aime nous montre qu’à sa manière, il nous aime.

La gratitude, c’est quoi ?

C’est une émotion qui vient amplifier les aspects positifs des situations sur lesquelles l’attention se porte (Rebecca Shankland, Les pouvoirs de la gratitude)

La gratitude, ce n’est PAS de la politesse.

La gratitude n’a pas besoin du mot « merci » pour exister. C’est une émotion qui te prend à la gorge et qui te fait vibrer. C’est la petite étincelle qui brille dans tes yeux quand tu te dis :

  • wow, il est sexy quand il remplit le lave-vaisselle
  • trop mignon, il a pensé à me faire couler un café
  • il a encore sorti les poubelles dans le froid alors qu’il était super fatigué
  • je ne regrette pas d’avoir emménagé avec lui
  • « laisse tomber l’aspirateur, chéri, et prends-moi dans tes bras »

As-tu déjà remarqué que lorsque tu remercies quelqu’un, de manière précise et sincère, tu vas donner du carburant à cette personne pour :

  • continuer à se donner (parce qu’il se sent reconnu pour ce qu’il fait)
  • dire merci lui aussi (et ainsi, toi aussi tu te sentiras reconnue pour ce que tu fais)

“Il n’y a guère au monde de plus bel excès que celui de la reconnaissance.” a dit Jean de La Bruyère/

Alors bien sûr,

on peut continuer à compter ses sous comme Picsou qui garde ses trésors pour le plaisir de plonger dedans depuis son toboggan.

Mais on peut aussi tester une autre manière de faire, la manière dépensière, cette façon de voir l’autre sans avoir peur de s’émerveiller devant chaque petit cadeau que la vie nous fait.

Besoin de lui faire comprendre que vous avez besoin qu’il participe plus à la vie domestique ? La gratitude n’empêche en rien que vous exposiez clairement ces attentes !

Mode d’emploi ici, en 4 étapes : Marre qu’il laisse traîner ses chaussettes

Merci qui ? 🙂



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Cet article a été écrit par :
Hélène Bonhomme

Fondatrice du site Fabuleuses au foyer, maman de 4 enfants dont des jumeaux, Hélène Bonhomme multiplie les initiatives dédiées au bien-être des mamans : deux livres, deux spectacles, quatre formations, la communauté du Village, une chronique sur LePoint.fr et un mail qui chaque matin, encourage plusieurs dizaines de milliers de femmes. Diplômée de philosophie, elle est mariée à David et vit à Bordeaux.

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