Ce moment de la journée où le niveau d’énergie de vos enfants commence à monter, tandis que vous vous videz progressivement de toute forme de motivation.
Cette tranche horaire sacrée, quelque part entre 18 et 20 heures, où l’éducation bienveillante n’a qu’à aller se faire foutre. Cette heure sombre où la première copine qui osera vous appeler pour prendre de vos nouvelles se verra expliquer en détail vos envies de meurtre. On fait quoi dans ces cas-là ?
- On vit par tranches de trente minutes. Une demi-heure à la fois. Au milieu des oreillers qui volent, des brosses à dents transformées en pinceaux pour redécorer la salle de bains et du ballet de petits êtres qui courent tout nus dans le couloir, on s’appuie sur la seule certitude inébranlable : le temps qui passe. “J’ai tenu trente minutes de plus. Je suis trop forte !”
- On s’interdit de résoudre la question de leurs études supérieures. Fabuleuse, pas téméraire. Les questions épineuses, c’est pas pour ce soir ! D’abord, attraper ce Pokémon qui trimballe ses fesses roses d’une pièce à l’autre et dégainer ma plus belle prise de catch pour lui faire enfiler enfin son pyjama.
- Autant de fois qu’il le faut, on se pose la question : “C’était quoi, déjà, ma priorité ?” “Leur apprendre la politesse ? Non. Être une mère aimante ? Je ne crois pas. Ah oui, je me souviens : que tous les membres de cette famille soient dans leurs lits respectifs sans s’être entretués.”
- On se cache si l’on a décidé de s’offrir un petit remontant (barre chocolatée, banane ou raisins secs). Attention, si vous vous faites prendre, vous pourriez le regretter amèrement !
- On s’interdit de penser à sa meilleure copine qui reste si zen quand Marie-Pénélope et Baptistin mettent leurs pyjamas Ralph Lauren en embrassant “mère” trois fois pour la nuit.
- On déblaie deux mètres carrés de Lego pour se coucher par terre au milieu d’une chambre en désordre. Depuis ce semblant de havre de paix, on lit à voix haute une petite histoire (si vous avez ce livre en mains, je parie que vous aimez les histoires).
- On ne s’endort pas sur place ! Avant de fermer les yeux, bercée par le doux son de sa propre voix, on fait l’effort (surhumain, certes) de se lever pour gagner son lit. Pas la force de vous brosser les dents ni de vous mettre en pyjama ? Pas grave. Mais par respect pour vous-même, ne vous endormez pas sur le sol d’une chambre d’enfants ! Ce serait quand même dommage de tomber dans les bras de Morphée au milieu d’une horde de playmobils armés juqu’aux dents.
Bonne nuit… et à demain, six heures, pour la suite des événements.
Un jour, j’irai vivre en Théorie… parce qu’en Théorie, tout se passe bien.
Ce texte est extrait de mon livre C’est décidé, je suis fabuleuse – Petit guide de l’imperfection heureuse.