Non, ça n’est pas une blague : de plus en plus d’entreprises cherchent à embaucher sur du temps flexible. Travailler quelques heures par jour, ou deux jours par semaine : une organisation à laquelle nombre d’entre vous aspirez, le plus souvent après avoir mis au monde un ou plusieurs enfants qui vous demandent … un temps plein. Pour nous éclairer sur le sujet, nous avons fait appel à une experte : Marie Oliveau a fondé Talent sur Mesure, cabinet de recrutement spécialiste du travail flexible.
Marie Oliveau, vous êtes une militante du travail flexible : pourquoi ?
J’ai créé il y a 6 ans le cabinet Talent sur mesure, spécialisé dans l’accompagnement et le recrutement pour travailler autrement, que ce soit sous forme de temps partiel, de télétravail, de travail à son compte. Ce cabinet, je l’ai créé d’abord parce que je me sens concernée par le sujet ! J’ai 46 ans et cinq enfants, j’habite en région parisienne où je travaille depuis chez moi, en étant à la sortie des classes tous les jours… puis en retravaillant un peu en fin de journée, après les devoirs. Donc, oui, je suis bien une militante du travail flexible !
Une entreprise qui veut d’un temps partiel, ça existe vraiment ?
Non seulement je pense que de plus en plus d’entreprises recherchent le temps partiel, mais un de nos axes de travail est d’amener les chefs d’entreprises à envisager ces solutions flexibles pour eux. Le temps partiel permet aux structures que nous accompagnons (PME, TPE, startups et associations) d’accéder à des compétences pointues dont elles n’auraient pas besoin à plein temps. Notre objectif est de permettre à ces structures de déléguer des tâches qui ne rempliraient pas un temps plein, de les aider à fidéliser leurs talents ou encore à maîtriser leurs coûts. Le temps partiel présente de multiples avantages pour toutes ces structures !
Par exemple, je me retrouve souvent face à des chefs d’entreprise qui disent : « J’aimerais déléguer telle tâche mais je n’en ai pas encore la possibilité », ou bien « Dès que je le pourrai, je recruterai un directeur financier ». Moi, je leur réponds :
« Vous pouvez disposer d’un directeur financier deux jours par semaine dès maintenant ! »
Dans la réalité, le temps partiel signifie être mal payé, se voir confier des dossiers peu intéressants. Est-ce un mythe ou une réalité ?
Nous mettons tellement souvent en place des temps partiels intéressants que cette idée reçue n’est pas totalement fondée. Oui, un temps partiel demande une organisation particulière et certains patrons ne sont pas prêts à confier des responsabilités à quelqu’un qui n’est pas là tout le temps. Mais j’ai de nombreux exemples très concrets et positifs à donner aux Fabuleuses :
Véronique : elle vient de prendre la responsabilité de la communication d’un groupe d’écoles post bac à 300 mètres de chez elle, à mi-temps. Ce mi-temps est possible parce qu’un apprenti vient lui aussi 3 jours par semaine, sous sa responsabilité : à eux deux, ils sont présents tous les jours.
Domitille : elle a commencé en septembre un poste de DAF 3 jours par semaine. Il est vrai qu’elle fait un petit effort par rapport à son job en fusion acquisitions, mais l’équilibre est tellement plus clair pour sa famille !
Sabine : masseuse-shiatsu, elle avait besoin d’un complément financier. Depuis 5 ans, elle accompagne une start-up à son compte et en temps partiel depuis chez elle pour de la conception de logiciels d’ancrage des connaissances.
Quel est le secret pour un temps partiel qui cumule job intéressant et rémunération motivante ?
J’ai plusieurs conseils pour trouver un poste qui réunit ces deux aspirations : développer une offre « irrésistible » (à travers un CV efficace et qui vous ressemble); rayonner de confiance en vous (vous êtes fabuleuses, ne l’oubliez pas !) ; être prête à aborder le travail non pas comme un « poste » que l’on vous donne, mais comme une mission pour laquelle vous vous engagez à apporter du résultat, quitte à trouver des solutions de souplesse… dans les deux sens.
Quel conseil donner aux femmes souhaitant reprendre le travail après un congé parental ?
J’ai envie de leur donner confiance ! Chères Fabuleuses, vous n’avez pas arrêté de réfléchir quand vous étiez en congé parental ! Vous avez développé des talents d’organisation et d’autres trésors inestimables. Mon conseil, c’est de vous demander ce que vous voulez vraiment. Posez-vous les questions suivantes :
- Quel va être mon équilibre ?
- Qu’est-ce qui va me faire du bien ?
Avoir des horaires adaptés à l’école de mes enfants ? Avoir du temps pour moi, des nourritures intellectuelles, de l’autonomie ? Commencez par identifier cela ! Ensuite, identifiez vos compétences, celles que vous aimez utiliser, pour définir un projet qui vous ressemble. Au final, il s’agit de rendre ce projet possible en mettant en avant vos talents, tout en étant à l’écoute du marché. Les entreprises ont un réel besoin de travail flexible !