Les blancs vous mettent mal à l’aise ? Vous vous sentez obligé de “combler” ? Nos experts vous expliquent la “vraie” valeur du silence.
Les expressions sur la valeur du silence sont légion. Il y a le célèbre : “La parole est d’argent… et le silence est d’or ». Il y aussi le fameux :
“On a une bouche et 2 oreilles pour écouter 2 fois plus qu’on ne parle. »
En matière de silence, il y a beaucoup de croyants mais peu de pratiquants.
L’importance de savoir se taire semble faire consensus… mais, dans les faits – et en particulier dans une relation aidante – le silence dans un échange est gênant pour beaucoup d’entre nous.
Dans un autre domaine, la vente par exemple, cette capacité à faire silence fait l’objet d’un entraînement : on apprend que maîtriser le silence est un atout commercial crucial.
Ingrédient majeur d’une écoute dite active, le silence va plus loin que de penser à se taire pour écouter l’autre. Laisser un blanc dans l’échange en cours, c’est-à-dire ne pas chercher à le combler soi-même, offre une véritable respiration, une occasion pour l’autre de “digérer” le moment présent, les paroles, la résonance intérieure.
Nous l’avons certainement déjà expérimenté, soit en situation professionnelle soit en famille, avec ses enfants et son fabuleux : laisser le silence s’installer – et durer !! – peut faciliter des prises de conscience, des déclics et encourage l’autre à se prendre en main.
Le fait de vouloir remplir le silence et de reprendre l’initiative est souvent un symptôme d’une position de sauveur, genre parent nourricier* qui veut absolument “en rajouter une couche” pour expliquer, se justifier, convaincre, rassurer etc.
Alors, s’il y a bien des silences gênants et qui gagnent à être brisés quand ils sont symptômes de non dits dans une relation, se taire et oser laisser un blanc dans un échange qui se veut aidant est une clé de réussite.
Avec l’expérience, certains trouvent ça même particulièrement puissant.
Et puis, laisser le silence s’installer offre l’opportunité à l’autre de le rompre : la façon dont il va le faire et ce sur quoi il va embrayer peut être une précieuse source d’information sur sa façon de penser, son état émotionnel, ses priorités et même, sur l’orientation à donner à l’entretien.
C’est bien, au fond, ce silence : on ne fait rien… et il se passe plein de choses !
* En analyse transactionnelle, le “parent nourricier” a pour fonction de prendre soin de l’autre, de le prendre en charge et de lui communiquer de la nourriture affective.