As-tu, comme moi, compté maintes fois sur tes doigts jusqu’à 9 ? As-tu multiplié les sessions de calcul mental pour t’assurer que la naissance tomberait bien, au cas où tu tomberais enceinte ce mois-ci ? As-tu fait la liste des périodes de l’année vraiment trop chargées, où il serait tout simplement impossible que ÇA arrive ?
Nous nous sommes toutes un jour posé la question du QUAND.
Le meilleur moment pour faire un bébé ?
- Hum… pas trop près de la rentrée scolaire
- Assez loin du déménagement
- Un écart d’âge suffisant avec son aîné
- Au fait, suis-je prête ?
- …
- Peut-on seulement être prête à ÇA ?
Et on fait notre petite arithmétique gestationnelle.
On tente de résoudre une équation à mille inconnues, où s’affrontent l’instinct maternel, la logistique familiale, l’inquiétude voire l’angoisse, la joie, l’envie, les émotions inexprimables, la question des finances… et tous les autres points d’interrogation concentrés dans l’antre de notre utérus.
On calcule. Mais peut-on vraiment savoir ? Peut-on vraiment contrôler ? Est-ce que la vie, ça se prévoit ?
J’ai des amies qui attendent un enfant qui ne vient pas, d’autres qui portent un enfant qui n’était pas au programme, d’autres dont le bébé est mort dans le ventre, d’autres encore qui ont découvert quasi à mi-parcours qu’elles n’en avaient non pas un, mais 2 dans le ventre.
Si la capacité d’adaptation était une discipline olympique, toutes les mamans mériteraient une médaille d’or.
Avec un gros bouquet de fleurs et leur photo dans le journal.
Le meilleur moment ? Il n’y en a pas.
Fabuleuses, nous le sommes… parce que notre spécialité à nous, c’est la gestion de l’imprévu. Notre talent à nous, c’est de continuer d’aimer au milieu du chaos, de continuer d’avancer même quand l’enchaînement des événements ne semble avoir aucun sens, d’éprouver de la gratitude pour ces joues roses, même quand elles cassent tous nos plans.
Sommes nous prêtes ? À gérer la tyrannie du manque de sommeil, à voir notre équilibre balayé, à plonger dans les bacs à linge sale et dans les émotions en dents de scie ? Sommes-nous prêtes à l’arrivée de petits humains dans notre champ de responsabilité ? Pire peut-être, sommes-nous prêtes à les voir grandir, à leur apprendre à se débrouiller sans nous, à les laisser partir ? Peut-on anticiper tout cela ? Je ne le crois pas.
Parce qu’être mère, c’est une question de vie, et parce que la vie, ça se vit au présent.
Alors bravo, et merci, à vous héroïnes du quotidien, qui avancez courageusement dans la jungle de la maternité, où rien ne peut se contrôler mais où vous continuez d’aimer.