La femme de mon mari est à bout aujourd’hui…
… elle aimerait partir sur une île déserte, sans même se prendre avec elle.
… elle aimerait réagir en adulte aux chicaneries de la vie, mais elle se cache pour pleurer sous la couette.
… elle est tellement fatiguée qu’elle ne rêve que de dormir mais passe plutôt son temps à lire les statuts de ses copines à qui tout semble sourire.
La femme de mon mari n’a pas lésiné aujourd’hui…
… d’ailleurs c’est son mari qui a tout pris, les « je dois encore », « je devrais », « je ne veux pas », « je n’en peux plus », les « et si » et tout le reste.
… puis elle a cherché son bouton rouge, sa faille, elle visé, tiré et « touché coulé », il s’énerve, elle pleure, il enrage, elle claque la porte, il en a marre.
… elle lui crie « t’aurais pas dû m’épouser », il répond « s’il te plaît va te coucher ».
La femme de mon mari est chiante aujourd’hui…
… elle aboie tout le temps sur ses enfants et se sent encore plus mal parce qu’elle sait qu’elle détruit ce qu’elle a de plus cher dans la vie.
… elle se trouve grosse et moche et tellement nulle et repousse les compliments des deux mains car au fond ils font mal, ils lui font mal aujourd’hui.
… elle se met une écharpe en été et se cajole dans un gros pull en laine parce qu’à l’intérieur elle frissonne.
La femme de mon mari a trop peur aujourd’hui…
… elle se hait d’être faible, d’être mal, de sombrer.
… elle voudrait qu’on la serre jusqu’à que son souffle soit coupé.
… elle met la musique si fort pour cacher ses pensées.
La femme de mon mari… a besoin de moi aujourd’hui.
… que je lui laisse le temps de souffler, de rêver, se reposer.
… que je la cajole et lui murmure « tout ira bien », n’arrête pas d’espérer !
… et que j’apprenne à l’accepter, et puis simplement à l’aimer.