Johnny nous raconte qu’à force de briser dans ses mains des guitares sur des scènes violentes sous des lumières bizarres et de crier son amour jusqu’aux cieux, il a oublié de viiivre. Ça m’interpelle, parce que je trouve que Johnny sur scène, c’était quelqu’un qui vivait à fond, qui donnait tout.
Pourtant, il a beau être une rockstar, il chante qu’il a oublié de viiivre.
J’ai l’impression qu’en tant que maman, nous pourrions chanter quelque chose de similaire « À force de changer des couches et donner des petits pots, à force de me lever plusieurs fois dans la nuit, à force de faire la queue pour inscrire mon enfant au poney, à force d’acheter le cahier grands carreaux petits formats 112 pages », nous aussi, on a oublié de viiiivre. La maternité nous remue, nous pousse à l’action, nous rend vivantes, fait de nous les rockstars de la vie de famille, mais il n’empêche, parfois on se dit : « J’ai oublié de viiivre. »
Qu’est-ce qu’on peut faire pour se rappeler de vivre ?
Comment remettre de la vie dans notre quotidien pourtant bien rempli ?
Si tu es une fidèle lectrice du mail du matin, tu as entendu parler des bienfaits de la gratitude. Je suis sûre que tu as essayé, au moins une semaine, d’écrire tous les soirs religieusement tes 3 kiffs par jour. Et puis comme souvent avec les bonnes habitudes, tu as probablement lâché, progressivement. En tout cas, moi, c’est comme ça que ça se passe avec toutes mes bonnes habitudes, mais dernièrement, j’ai un peu repris cette pratique. Pour être honnête, je n’ai pas encore tenu sept jours d’affilée, mais l’intention est là.
J’ai repris cette pratique, parce que j’ai découvert un bienfait supplémentaire.
Tu connais sans doute les bienfaits suivants :
– ça te fait ouvrir les yeux sur les belles choses de la vie
– ça te fait du bien physiquement, c’est scientifiquement prouvé, à ce qu’il paraît !
– ça réactive les émotions agréables de la journée
– ça te fait ressentir les effets de la gratitude qui est une émotion très agréable et qui remplace la culpabilité et la rumination qui sont moins sympas le soir pour s’endormir
– ça contamine le reste de tes journées puisque tu démarres ta journée en te demandant ce que tu vas kiffer aujourd’hui.
Et le bienfait bonus que j’ai observé :
– partir à la recherche de ce que je kiffe, c’est partir à la recherche de qui je suis vraiment. (Emoji Eurêka du cerveau qui explose d’enthousiasme !)
J’ai réalisé que ce pour quoi je suis emplie de gratitude est unique et personnel.
Nous avons sûrement des kiffs en commun, mais la somme de mes kiffs est unique. Donc, en plus des bienfaits classiques associés à l’exercice de la gratitude, c’est comme si je faisais une collection des choses que j’aime, une chasse aux trésors singuliers de ma vie. Quand je me prête à l’exercice de la gratitude, je cherche ce qui a bougé chez moi, ce qui a été animé en moi, ce qui m’a fait me sentir en vie dans ma journée. Ce faisant, je pars à la recherche de moi-même. Je pars à la recherche de la vie en moi. On nous ordonne si souvent d’être nous-mêmes : « Sois toi-même ! » Mais ça veut dire quoi ? Comment puis-je savoir ce qu’est “être moi-même” ?
Cet exercice est une bonne piste parce qu’il me permet d’explorer ce qui me rend vivante dans mes journées
afin d’enrichir ma collection de ces moments particuliers pour moi.
- J’ai aimé cet échange avec telle personne : est-ce que je peux en provoquer davantage à l’avenir ? Quelles sont les relations qui m’intéressent, qui me font vraiment du bien ?
- J’ai aimé l’odeur du café ce matin : est-ce que je peux prendre plus le temps pour le sentir chaque jour ? J’ai l’impression que je suis sensible aux odeurs, qu’est-ce que j’aime d’autre comme odeur ?
- J’ai aimé mettre les pieds sous la table aujourd’hui. Est-ce que je ne peux pas m’offrir plus d’occasions de ne pas avoir à gérer les repas ?
- J’ai aimé ce moment avec mon enfant : demain je ferais attention à savourer ce type de moments à côté desquels je passe d’habitude
Ma liste de gratitude peut même se transformer en liste d’envies.
Parce que quand on se sent en vie, ça nous donne envie !
Quand Johnny dit qu’il a oublié de vivre, c’est peut-être qu’au bout d’un moment, même une expérience comme de chanter devant des milliers de gens, on peut la vivre un peu automatiquement et ne plus la sentir aussi intensément qu’au début. Ou peut-être que l’on est tellement pris par la scène, par l’action, que l’on ne fait plus attention à tout le reste, à tout ce qui existe autour, à tout ce qui nous rend vivants en dehors. Vivre, finalement, c’est sentir, c’est vibrer, c’est être présent à ce qu’on vit.
Et toi, chère Fabuleuse ? Ça te dirait de te rappeler de vivre ?
Et si tu menais cet exercice de gratitude avec en tête ce petit bonus : partir à la découverte de qui tu es ?