Favoriser l’estime de soi chez nos enfants - Fabuleuses Au Foyer
Vie de famille

Favoriser l’estime de soi chez nos enfants

enfant calin
Hélène Dumont 19 février 2024
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Parmi les craintes déposées en entretien par les parents à propos de l’éducation de leur enfant, figure celle de ne pas réussir à lui donner assez d’amour et de sécurité affective pour qu’il puisse construire une bonne estime de lui-même, avoir confiance en lui et s’élancer dans la vie.

C’est vrai, l’estime de soi est une réalité.

Elle établit chez l’enfant un réservoir positif dans lequel il pourra piocher, au fur et à mesure de sa croissance, pour traverser les différentes étapes qui l’attendent et croire avec certitude que « ça vaut le coup de grandir » ; un réservoir, mais aussi un tuteur, celui qui permet de rester debout quand la vie nous bouscule.

Est-ce à dire que tout se joue avant « trois ans » ?

Et que nous avons raté notre mission de parent, si les embûches et les imperfections ont parsemé ces précieuses premières années ? 

Selon Boris Cyrulnik, non. Pour lui, tout se joue entre 0 et 103 ans ! Même si nous avons été un parent maladroit, absent ou malade à certaines périodes et pour différentes raisons, l’estime de notre enfant pourra se construire et se reconstruire à d’autres moments ou via d’autres rencontres. Certes, en tant que parent, nous posons des jalons et nous devons admettre que notre attitude est importante, mais cela ne doit pas nous enfermer dans un désir de bien faire paralysant et source de culpabilité. Bien entendu, j’exclus dans mon propos les violences qui nécessitent un angle d’approche particulier. 

Si nous prenons un moment d’introspection, nous nous rappellerons probablement avoir reçu dans notre enfance des paroles blessantes et parfois même avoir vécu des agressions, que ce soit en famille, à l’école ou dans d’autres circonstances. Il est probable également que nous ayons été nous-mêmes, un jour, ce parent qui blesse en laissant échapper une parole négative, sous le coup de l’exaspération, de la fatigue ou de l’impatience. 

Regardons les choses en face :

OUI : ces paroles touchent l’enfant qui les reçoit et abîment le regard positif qu’il portera sur lui : « Je ne vaux pas grand-chose », finira-t-il par se persuader. 

NON : il n’est jamais trop tard, en tant que parent, pour rectifier nos propos et revisiter notre façon d’être. En effet, favoriser une estime de soi positive chez notre enfant ne demande qu’un pas. La plupart du temps, il suffit de prendre conscience de leur impact sur sa personne en devenir et donc, d’ajuster son regard et ses paroles.

Alors, comment aider son enfant à construire une bonne estime de soi ?

Comment l’aider à s’aimer lui, pour ce qu’il est, avec ses qualités et ses défauts, et non pas que pour ses notes, ses yeux bleus, ses services rendus et ses réussites ?

Chère Fabuleuse, dans une premier temps, pour savoir de quoi l’on parle, je te propose un petit travail de définition :

*Avoir une bonne estime de soi, c’est avoir conscience de sa propre valeur. C’est le jugement positif que je porte sur moi-même. Il évolue tout au long de la vie et dépend des personnes qui m’entourent et de ce que je vis.

*L’estime de soi favorise la connaissance de soi et donc la confiance en soi. Si je reconnais mes qualités ainsi que mes limites avec bienveillance, j’aurais plus de facilité à prendre des risques de façon ajustée sans viser la perfection. 

*Amour de soi : j’éprouve un amour inconditionnel pour ce que je suis et je pose un regard de pardon sur mes défauts. Je sais que je peux recommencer, trouver des pistes de progression, inventer des solutions.

Maintenant, je te propose d’accueillir ton enfant pour tout ce qu’il est :

Dans son corps, grâce à des paroles positives ou encourageantes. Notre corps nous permet d’entrer en relation les uns avec les autres, il nous permet de créer du mouvement et de vivre, tout simplement. Alors, n’hésite plus à valoriser ton enfant, il est unique et c’est parfait ! 

Dans ce qu’il est : tu peux l’encourager à repérer ses qualités et ses défauts avec lucidité, sans exagération. Cela lui permettra de mieux se connaître et de s’évaluer avec justesse pour oser relever de petits et grands défis. 

Dans sa façon de comprendre le monde, de le percevoir : l’intelligence n’est pas que le résultat d’un travail scolaire. Elle est aussi relationnelle, artistique, pratique… Aide ton enfant à en prendre conscience : ce sont de vrais atouts de réussite qu’il aura envie de partager ensuite.

Je te propose enfin d’avoir confiance dans ta capacité à être une bonne mère. 

Tu fais ce que tu peux, en fonction de ta personnalité. Permets-toi de revenir en arrière, de tester, de choisir, d’aviser. Si tu as l’impression d’avoir blessé ton enfant, il est toujours possible de te reprendre, par la parole ou par un geste de pardon. Sois authentique !

Passons à l’action : « Petit manifeste pour favoriser l’estime de soi chez notre enfant ».

*Reste vigilante aux expressions de ton enfant, celles qui te disent qu’il ne va pas fort en ce moment ou qui montrent que son estime de lui-même n’est pas « au top ». N’hésite pas à les analyser avec lui : « Tu as peut-être du mal avec les tables de multiplication, mais cela ne veut pas dire que tu ne sais rien faire du tout. »

*Distingue ce que ton enfant fait de ce qu’il est : ton enfant n’est pas la « bêtise » qu’il vient d’effectuer. Il est tellement plus ! 

*Évite le tu inquisiteur, la comparaison ou la généralisation : « Tu fais tout le temps des erreurs », « Personne ne m’apprécie ». Nuance ! Transforme ces phrases en « Tu fais quelquefois des erreurs » « Il y a des personnes qui ne t’apprécient pas. » Dans ce dernier cas, je te propose de les nommer, car il y en aura sûrement moins que prévu !

*N’hésite plus à lui donner des responsabilités qui le valorisent, quitte à les faire ensemble les premières fois : cuisiner un gâteau au yaourt, mettre le couvert, ranger les briques de lait, rentrer seul de l’école… 

*Sois généreuse en compliments. Encourage, apprécie, remercie, positive. Bien sûr avec finesse et cohérence, pour que ton enfant ne doute pas de ton appréciation. Regarde le verre à moitié plein et non l’inverse !

*Sois en vérité : être bienveillante, cela ne veut pas dire mentir ou lâcher le cadre. Je te renvoie à Mélissa !

*Essaye de décoder son langage de l’amour préférentiel : ton enfant est-il plus sensible aux petits cadeaux ? Au temps passé ensemble ? Aux gestes d’affection ? Aux services rendus ? Aux paroles valorisantes ?

*N’impose pas tes choix pour réparer tes propres blessures. Ta fille veut faire de la boxe et non pas de la danse ? Prends le temps de discuter autour de ce choix !

*Une psychologue me disait : « Pour une remarque négative ou agressive, trois remarques positives… » Je te propose de garder cette petite phrase à l’esprit et de l’appliquer dès que tu peux !

À toi de jouer !



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Cet article a été écrit par :
Hélène Dumont

Après avoir suivi un parcours de Lettres et Civilisations, Hélène est devenue professeur des écoles puis conseillère conjugale et familiale. Très attachée aux problématiques de l’articulation du maternel et du féminin, elle travaille aujourd’hui en cabinet libéral au rythme de sa vie de famille : un chouette époux et 6 enfants ! Elle est l'auteure du livre Terre éclose : la sexualité au féminin.
https://www.helene-dumont-ccf.com/

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