J’ai une confession à te faire… Plus jeune, j’ai rêvé de participer à la Star Ac’. Non pas pour chanter ni pour passer à la télé : je ne sais pas aligner deux bonnes notes d’affilée ! Alors le faire devant des milliers de personnes… En fait, j’aurais adoré participer aux chorégraphies de Kamel Ouali !
Il y a en effet deux activités qui me ressourcent de manière incroyable.
Tout d’abord, la marche : ma drogue quotidienne ! C’est un moment rien que pour moi, qui me remet doucement en mouvement. Pas besoin de me changer, de me doucher ni de me (re) maquiller : une paire de chaussures confortables et 15 minutes suffisent à me rebooster.
Et puis, il y a la danse.
La danse juste pour danser, sans tutu ni chaussons, comme quand j’étais petite.
Ces deux activités me permettent de lâcher prise. Mieux : de me lâcher la grappe ! En me reconnectant à mon corps, voilà que le petit hamster qui tourne sans répit dans ma tête se met au repos. Car…
« On marche [vraiment] sur la tête ! »
Cette expression veut bien dire ce qu’elle veut dire : c’est notre mental qui dirige tout ! En véritable tyran, il impose ses diktats (performance, minceur, optimisation) et ses états d’âme jusqu’au jour où…
Badaboum et patatras ! Le drame surgit : burn-out, maladie, accidents physiques. Bref, le corps nous rappelle à l’ordre : il dit stop.
Ce corps qui nous envoie tant de messages et que nous n’écoutons pas : maux de dos, migraines, éruptions cutanées ou palpitations. Ce corps que nous considérons d’ailleurs souvent comme esclave de la moindre de nos volontés.
En fait, nous en sommes complètement déconnectées.
T’es fatiguée ? Mais non, c’est dans ta tête !
Tu enchaînes les rhumes & compagnie ? Prends des vitamines !
Tu manques d’entrain ? Allez, un peu de bonne volonté !
Il faudrait donc qu’on remette notre corps à sa juste place : au centre de notre vie.
Pour moi, c’est par la danse. Une pratique fun et accessible !
Quand je danse, j’ai l’impression que tout mon être s’exprime. En fonction de mon humeur, je danse la colère, la joie, la tristesse. Je libère tout ce qui bouillonne de l’intérieur, tout ce que les mots ne parviennent pas à exprimer. Je laisse mon corps se mouvoir en fonction de ce qu’il a envie de dire et de ce qui lui fait du bien — pas de ce qui est beau. Au diable, la technique !
Je me reconnecte ainsi aux différentes facettes de moi-même : la petite fille sage, la femme libre et sauvage.
« Profite de toutes les vies que la vie pourra te donner »
En Corps, film de Cédric Klapisch
Devenir maman a été pour moi un véritable chamboulement. Avec un constat implacable : plus rien ne sera jamais comme avant.
Enfin, Pauline, tu devais t’en douter un peu avant quand même ?!
Sincèrement ? Non. On a beau se préparer, lire des tonnes de bouquins ou de magazines, regarder des tutos ou des comptes sur Facebook et Insta… Il faut vivre le truc pour comprendre, n’est-ce pas ?
Que faire alors, pour affronter ce sentiment d’être coincée dans une réalité que l’on n’avait pas vraiment appréhendée ?
La réponse, je l’ai trouvée en me promenant dans un parc près de chez moi. Les écouteurs sur les oreilles, c’est dans le regard des passants que je me suis rendu compte que je ne marchais plus : je dansais !
Pendant quelques minutes, j’ai retrouvé cette sensation de légèreté, de liberté.
Alors j’ai recommencé.
Jour après jour.
Dehors ou chez moi.
Seule ou avec mon bébé tendrement serré contre moi.
En sautant avec rage ou en mode limace sur le sol.
La danse a été pour moi le moyen de prendre du recul. En habitant de nouveau mon corps, je me suis retrouvée moi-même, j’ai ranimé cette petite flamme épuisée par toutes ces nuits sans sommeil, mais incroyablement vivante.
J’ai dansé ma vie passée pour entamer, avec tout ce que je suis, un nouveau chapitre. Et je danserai sur les prochains comme on tourne les pages d’un livre. Trois minutes par-ci, trois minutes par-là.