Vous avez décidé de prendre un congé parental de 6 mois, 1 an ou plus. Vous êtes heureuse de voir vos enfants grandir mais voilà : les pauses café entre collègues vous manquent ! Depuis que vous êtes au foyer à plein temps vous vous sentez un peu comme Tom Hanks sur son île : « seule au monde ».
Votre congé maternité est terminé,
et vous avez décidé de le prolonger en congé parental :
- par défaut (je n’ai pas de travail)
- par dépit (les modes de garde sont trop chers)
- par choix (j’ai envie de voir mes enfants grandir)
- par crainte (j’ai peur de ne pas trouver de travail)
- par culture (c’est comme ça, je ne me pose pas la question)…
Quelles que soient les raisons qui vous ont conduites à faire le grand saut, vous y voilà : dans votre foyer.
Toute la journée.
- Plus aucun collègue pour vous changer les idées
- Plus de rigolades à la machine à café – plus de café du tout, d’ailleurs, ou alors du café froid qui vous attend sagement depuis des heures sur la table de la cuisine
- Plus personne pour vous féliciter quand vous bouclez un dossier (le dossier faire prendre un bain à 3 enfants de moins de 5 ans AVEC lavage de cheveux, on en parle ?)
Et puis, cette sensation désagréable d’attendre votre homme toute la journée. Vous le voyez partir à 7h30 pour revenir à 20h30, juste après que vous ayez mis les enfants au lit et juste avant que vous tombiez comme une masse dans les bras de Morphée.
Demain matin, vous aurez juste le temps de lui dire bonjour et il reprendra la route du bureau.
Le vide intersidéral.
Mais le vrai problème n’est pas là.
Le vrai problème, c’est que vous êtes seule sans vraiment l’être.
Véritable contradiction entre votre désir d’avoir un peu de compagnie et votre désir de bénéficier de pure solitude, quand il s’agit d’aller aux toilettes, de prendre une douche ou simplement de pouvoir répondre à un mail sans que deux êtres ne hurlent « mamaaaaan », en stéréo, à vos oreilles déjà éreintées par le bruit des jouets qui font de la musique (au passage : arrêtez de nous faire des cadeaux empoisonnés – règle de base, PAS de jouets qui font de la musique ok ?)
Bref, même au milieu de cette troupe d’êtres humains qui envahissent votre maison, vous vous sentez désespérément seule.
« Tu peux pas comprendre »
Vendredi soir, c’est enfin le week-end. Monsieur Fabuleux est de retour.
ENFIN vous pouvez parler : du bulletin de votre aîné, de la crise de nerfs de la petite, du voisin qui gare sa voiture n’importe comment, du voyant orange qui s’est allumé sur le tableau de bord, du petit qui s’est ouvert le bras en tombant dans la cour, de qu’est-ce-qu’on-va-dire-à-Françoise-qui-vient-de-perdre-son-mari-d’un-cancer, de merde-on-a-oublié-l’anniversaire-de-Mamie…
« Hum. Et t’as fait quoi, sinon aujourd’hui ? »
Je rêve, ou il ne m’écoute pas ?
La vraie solitude, ce n’est pas vraiment d’être seule physiquement. C’est surtout de se sentir incomprise.
Seule face à moi-même
Et il y a une plus grande solitude encore. Lorsque je suis devenue maman deux fois en même temps (des jumeaux), j’ai pris un congé parental de 3 ans. Certainement la période la plus compliquée de ma vie. À cause de la logistique, à cause de la fatigue, à cause d’un puits sans fond dans mon coeur appelé « besoin de reconnaissance »… Mais surtout parce que pour la première fois de ma vie, je me suis retrouvée seule… face à moi-même.
Je me suis retrouvée seule avec mes inquiétudes, mon stress, mes angoisses, seule avec mes idées, mes réflexions, mes doutes, seule avec mes défauts, avec tout ce que je n’avais jamais appris à supporter chez moi, à aimer chez moi…
Et devinez quoi : cette solitude-là a été la plus grande chance de ma vie. Si je n’avais pas stoppé le train de ma vie, lancé à mille à l’heure depuis des années, je n’aurais jamais eu cette opportunité, certes désagréable, mais opportunité quand même, de faire le tri :
- dans mes aspirations
- mes relations
- mes convictions
- mes envies
Vous avez peur de la solitude ?
- Ne restez pas seule. Entourez-vous de gens qui peuvent vous comprendre. Et les jours où vraiment, vous êtes seule avec vous-même : soyez assez courageuse pour vous regarder vous-même dans les yeux. Et profitez de ce moment pour apprendre à vous aimer.
- Votre congé parental peut devenir un véritable piège si vous n’êtes pas en phase avec vous-même. Le bon choix sera le vôtre, alors faites-vous confiance ! À voir ou revoir : le témoignage d’Hélène Bonhomme dans La Maison des Maternelles sur France 5 : « le congé parental, pause ou piège ? »