Comment j'ai appris à aimer ma vie telle qu'elle est - Fabuleuses Au Foyer
Maman épuisée

Comment j’ai appris à aimer ma vie telle qu’elle est

maman et son enfant
Pauline Dumont 20 novembre 2023
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Un matin, dans le métro, je sors mon téléphone pour me connecter sur Instagram. 

  • Canon, les vacances de machine à l’autre bout du monde…
  • Trop forte, untelle avec ses enfants… Elle a vraiment la famille parfaite !
  • Dis donc, elle s’éclate truc-muche dans son job. Elle en a de la chance !

Il m’a fallu 7 stations soit 15 minutes dans le métro pour me rendre compte que ma vie était toute pourrie. En revanche, celle des autres…

Il faut dire qu’en ce moment, j’en bave. Les enfants sont tout le temps malades. Je passe mon temps à réorganiser mon agenda, à jongler entre les impératifs professionnels et personnels. En parallèle, les travaux de rénovation de notre maison n’avancent pas ; il va encore falloir changer de gîte. Bref, tout prend plus de temps et d’énergie que prévu. Je suis fatiguée, impatiente et frustrée.

– Elle est pas belle, la vie, Pauline ?

– Naaan !! ai-je envie de répondre sur le même ton capricieux que mon gamin de 6 ans.

Bon, passée la vague de mauvaise humeur, force est de constater que ma vie n’est pas si horrible que ça. Je dirai même : au fil du temps, j’ai appris à l’aimer telle qu’elle est.

Réapprivoiser le présent 

On a tendance à croire que notre bonheur dépend des autres ou d’un futur hypothétique. Le fameux « Quand je… alors… »

  • Quand j’aurai cette promotion, alors je me sentirai enfin valorisée.
  • Quand je serai mère, alors je serai enfin comblée.
  • Quand les enfants seront plus grands, alors j’aurai enfin le temps de faire ces activités.

Sauf que, dans la « Vraie Vie », ça ne se passe jamais comme ça. À peine un challenge résolu, pof ! Une myriade d’autres prennent sa place.

Le problème est que moins on aime sa vie au présent et plus on fantasme son futur.

Résultat : nous développons des attentes irréalistes sur la vie. Déception assurée !

En cela, les réseaux sociaux n’aident pas non plus : bien souvent, on travestit la réalité pour montrer une version idéalisée de sa vie. Notre cerveau se met alors en mode calculette : plus nous scrollons, plus il note ce qui nous fait défaut. Tout ce qu’on n’a pas (fait, expérimenté, acheté, gagné…), tout ce qu’on n’est pas (mince, intelligente, aventurière…). Cette comparaison excessive est toxique : elle altère notre perception de la réalité et cultive un sentiment d’insatisfaction chronique. Pas étonnant que ça nous mine !

À travers ses recherches, Sonia Lyubomirski, professeure américaine en psychologie, a montré que notre capacité à être heureuse dépendait à 50% de notre patrimoine génétique. Si, par exemple, certaines personnes ont plus de facilité à ne pas grossir et à rester minces pour des raisons génétiques (oui, je suis jalouse), il en est de même pour le bonheur :

nous naissons tous avec une capacité plus ou moins grande à identifier les moments de bonheur.

Quant à nos conditions de vie (si nous sommes riches, pauvres, en bonne ou mauvaise santé…), surprise-surprise : ça compte seulement pour 10% !

Alors, les 40% restants ? Et bien, il s’agit de notre marge de manœuvre.

En d’autres termes, en fonction du regard que nous portons sur les événements (et non des événements en eux-mêmes), nous avons la possibilité d’agir sur notre bonheur et donc… d’aimer davantage notre vie telle qu’elle est 😉

En revanche, plus nous interprétons ce qui nous arrive de manière négative, plus nous renforçons notre perception que la vie est injuste, difficile ou décevante.

Comme dirait mon bon pote Sénèque : « La vie, ce n’est pas attendre que l’orage passe, c’est apprendre à danser sous la pluie. »

Alors oui… Mais comment ?!

De la gratitude, encore et toujours !

Roooh… de la gratitude, que c’est gnan-gnan !

Et pourtant.

Si je prends le tunnel quotidien du 18h-21h, il s’apparente à un bloc cauchemardesque. Entre Maxime qui hurle parce qu’il ne veut pas faire ses devoirs, Clément qui pleure parce qu’il ne veut pas manger ses légumes, moi qui crie 15 fois « À taaaaaaaaaable !! Tu t’es brossé les dents ?! Ton pyjama, TON PYJAMA » ! – tout ça sur fond de chamailleries incessantes – il y a de quoi détester les fins de journée.

Mais, alors que la tornade sévit bruyamment à la maison, surgissent quelques instants absolument magiques :

  • Clément me montre un dessin super rigolo. Il me l’explique de sa petite voix candide.
  • Maxime affiche fièrement un grand sourire édenté, la petite souris est passée par là.
  • Le câlin du soir dans le lit durant lequel j’ai envie d’absorber leurs petits corps tout chauds et tout doux collés contre moi.

Magiques !

Cultiver la gratitude, c’est ça ! C’est apprendre à saisir ces petits moments du quotidien qui sont source de grâce, de joie et de douceur.

C’est, durant ces instants-là, faire preuve d’humilité par rapport à tout ce que l’on a déjà.

Enfin, c’est se rendre compte que chaque situation a ses inconvénients et ses avantages. Que tout n’est pas pourri (vision erronée) ou génialissime (relève du fantasme). 

Je sors tout juste d’une période où mes p’tits gnomes ont été malades un mois non stop. 11 visites chez le pédiatre (il a dû croire que je le draguais). Inconvénients : la charge émotionnelle était intense et j’ai pris du retard sur plein de choses. Avantages : j’ai levé le pied, fait la sieste tous les jours et partagé de beaux moments de complicité avec mes petits malades.

Cette période a-t-elle été facile ? Clairement pas. Pour autant, a-t-elle été horrible ? Non plus.

Prendre le temps de reconnaître ce qu’il y a de bien dans les périodes d’adversité ne veut pas dire positiver coûte que coûte. Mais muscler notre capacité à faire preuve d’objectivité nous permet de mieux apprécier notre vie au quotidien. 

Ainsi, les gens heureux ont tendance à interpréter les moments dans leur vie et les situations quotidiennes de telle manière à ce qu’elles contribuent à leur bonheur…

Façon de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide 😉

Prendre soin de soi !

2ème piste indispensable pour mieux vivre sa vie au quotidien – et sans conteste, la plus difficile !

J’avoue, dans nos quotidiens survoltés où nous courons dans tous les sens, c’est compliqué de garder du temps pour soi… SANS CULPABILISER ! Et pourtant, si on ne le fait pas, personne ne le fera à notre place.

Personnellement, j’ai trouvé cela très dur de devenir maman. J’avais beau le savoir, je n’étais pas préparée à ce que ce nouveau rôle envahisse les moindres recoins de ma vie. Il m’a fallu du temps pour comprendre que si je ne prenais pas soin de moi, si je ne m’octroyais pas du temps, je risquais de passer à côté de cette étape laborieuse, mais ô combien merveilleuse dans la vie : être parent.

S’imposer de prendre une babysitter régulièrement, s’imposer de déléguer certaines tâches à son conjoint, une aide à domicile ou un proche – juste pour marcher, dormir, danser, jouer, écrire, cuisiner, bouquiner, boire un bon café (ou aller tranquillement aux toilettes).

Toutes ces petites actions sont source de bonheur, mais passent souvent à la trappe. Or, ce sont de véritables bulles qui nous ressourcent et nous permettent de capter ces instants fugaces où l’on est bien, juste bien. Gratitude !

Se couper (un peu) des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux, c’est un peu ma bête noire ! Au-delà du temps qu’on perd à scroller (52 minutes en moyenne par jour en France, selon une étude Médiamétrie de 2022), on se sent souvent moins bien après qu’avant d’avoir commencé !

Sans m’en rendre compte, je me suis progressivement déconnectée des réseaux sociaux à titre personnel. Plus de comparaison excessive, plus de FOMO (Fear Of Missing Out – cette crainte de passer à côté de tout) : j’ai gagné en sérénité et en gratitude.

Mieux : ça m’a permis de me tourner davantage vers les autres, de cultiver des liens de qualité qui me nourrissent réellement.

Aimer sa vie telle qu’elle est ne veut pas dire tout supporter 

En effet, on a le droit de vouloir que certaines choses dans sa vie changent – et tant mieux !

Pendant longtemps, j’ai eu l’impression de subir ma vie. Je n’aimais pas mon job, je vivais à 200 à l’heure, je compensais mon mal-être par des sorties resto, vacances exotiques, chaussures et vêtements. Une sorte de fuite en avant perpétuelle jusqu’au jour où j’ai eu ma prise de conscience écologique. Tel Archimède dans sa salle de bain : Eurêka ! 

J’ai enfin réalisé pourquoi je ne me sentais pas à ma place. Cette compréhension m’a permis de bifurquer : je me suis reconvertie pour devenir coach en écologie intérieure. Un changement majeur qui en a amené plein d’autres.

Facile ? Non. Confortable ? Non plus. Source de sens ? Carrément ! 

Savoir ce qui est réellement important pour moi, qui fait sens et remet de la perspective dans mon quotidien, c’est essentiel ! Car, dans 20 ans, je ne me souviendrai pas des détails de cette période compliquée, mais plutôt de ce qu’elle m’aura apporté et de tout ce que j’aurai construit.

La vie n’est pas un long fleuve tranquille, mais elle est belle… au quotidien !



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Cet article a été écrit par :
Pauline Dumont

Devenir mère ET avoir sa prise de conscience écologique… le double tsunami ! Mais c’est enfin ce qui pousse Pauline à faire un pas de côté pour reprendre le pouvoir sur sa vie. Maman de 2 jeunes garçons, elle quitte le secteur bancaire pour devenir coach en écologie intérieure. Pour elle, la transition écologique, c’est avant tout ça : l’opportunité d’une belle transformation personnelle au service du collectif – chacune à son échelle 😊

Aujourd’hui, elle accompagne donc les mamans qui se sentent dépassées à redéfinir un projet de vie source de sens, de liberté et de joie !

Tu peux la retrouver sur son site : https://beebadabloom.fr/

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