« Suis-je encore femme si je ne peux plus avoir d’enfant ? »
« Suis-je encore séduisante et désirable alors que mon corps vieillit ? Puis-je m’autoriser à l’être ? »
« Que suis-je appelée à vivre aujourd’hui ? »
Ces questions, la femme peut être amenée à se les poser de façon parfois inconsciente à la ménopause.
Mais ce bouillonnement intérieur pourra provoquer une impression de mal-être plus ou moins facile à dépasser selon les ressources personnelles, le parcours de chacune et le soutien de son entourage proche ou amical.
Le regard de l’homme est un appui solide pour qu’elle puisse se sentir belle et désirable.
En vieillissant, sa fraîcheur et sa beauté, sans se perdre, se transforment, et le sentiment d’être moins regardée, ou de ne plus l’être, peut lui donner l’impression de se dépouiller de ce double privilège qui la rendait femme : la jeunesse (assimilée à la beauté) et le fait de devenir mère. Il faut tourner la page !
Une bonne nouvelle !
On ne le dit pas suffisamment, mais cette période peut être appréhendée comme une libération sexuelle, un temps de découverte de son corps et du plaisir.
- D’abord par l’arrêt du cycle : notamment pour les femmes qui avaient des règles douloureuses, irrégulières, abondantes. “C’est la libération !”, me partage une femme en s’affalant sur mon canapé.
- Mais aussi par l’arrêt de la fertilité. Certaines femmes n’auront plus peur de tomber enceintes, elles seront “soulagées” des questions que pouvait leur poser la contraception, l’arrivée possible d’un enfant, pour se laisser aller au plaisir de la rencontre amoureuse et érotique.
Youpi !! Eh oui ! D’autant plus que certaines contraceptions chimiques pouvaient provoquer chez certaines femmes une baisse de la libido : or, à la ménopause, plus besoin de contraception ! La nature fait bien les choses, non ?
Investir autrement sa vie de femme.
Nouvelles réalisations personnelles, conjugales, professionnelles, sociales ou familiales (avec les petits-enfants par exemple) : la femme se connecte à une dimension nouvelle de créativité. Le corps peut en tirer de grands bénéfices, il ne sera plus vécu comme un espace vide, mais comme un lieu de désir, un espace (psychique, émotionnel, intellectuel, artistique …) à nourrir et à (re)découvrir.
Vivre le couple.
La période de la ménopause ne concerne pas que la femme, car l’homme vieillit lui aussi, et cela à travers un mouvement physiologique moins connu : l’andropause !
C’est donc une période de mouvement pour le couple : homme et femme ont à s’accompagner mutuellement dans ce processus de vieillissement qui peut-être angoissant. Les femmes anticipent plus facilement ce moment, elles savent très tôt qu’un jour elles auront leurs règles et qu’un jour ce temps se terminera. Mais pour les hommes, l’andropause est parfois vécue de manière plus brutale, avec la difficulté d’accueillir le corps qui fatigue, de prendre sa retraite (vécue comme une castration sociale) … ou un peu de ventre !!
La question de la beauté et de la séduction est souvent d’actualité.
Accueillir son âge, prendre soin de soi sans tomber dans le jeunisme est probablement l’un des meilleurs produits de beauté anti-âge ainsi qu’un atout de séduction réel ! Il suffit de regarder autour de vous : quelles sont les femmes de 50 ans qui vous inspirent, par leur beauté, leur pétillant, leur plein de vie, leur joie d’être elles-même, enrichies de leurs expériences de femme ?
La ménopause est donc une période propice pour investir dans de nouveaux projets communs : voyages, travaux, engagements…
Hommes et femmes peuvent se découvrir autrement…
… ce qui nourrit le désir de l’un et l’autre. Le couple n’aura jamais assez d’une seule vie pour se connaître : oui, certains couples « retombent amoureux », se dévoilent des facettes de l’un et de l’autre qu’ils n’avaient pu explorer auparavant, pris dans le train-train des préoccupations de leurs vies quotidiennes bien rythmées.
“De quoi retourner au printemps !”, me partage ce couple malicieux, en faisant allusion à leurs premières lunes de miel !
Alors, qu’on se le dise :
La ménopause n’entraîne ni le deuil du féminin, ni de la féminité.
Elle peut provoquer une crise intérieure, mais également engendrer un nouveau dynamisme de vie.
En écrivant ces lignes, je ne peux que rire de ma foutue quarantaine et espérer la cinquantaine avec délice. Je m’imagine en cheveux blanc, loin de mes gosses (enfin les 4 premiers) qui seront grands, seule dans les bras de mon homme, l’aimer à lui péter le coeur en hurlant ce refrain que me chantonne Iris en ce moment :