Lorsqu’ils sont petits, on soupire en pensant au temps béni de leur autonomie future, et quand ils sont grands, on aime se rappeler comme ils étaient mignons, bébés. Mais entre les deux, c’est un trou noir. Ils semblent sauter de la petite enfance à l’âge adulte (en tous cas c’est ce que racontent les fabuleuses grand-mères qui ont un poil plus de recul que nous). Que s’est-il passé ? Pourquoi ne les avons-nous pas vu pousser, jour après jour, centimètre après centimètre, poil après poil ? Pour t’aider à identifier cette croissance silencieuse, nous te proposons quelques repères. Si tu en as d’autres, n’hésite pas à les partager avec nous !
1. Ton enfant ne veut plus de son cartable
Ça commence souvent comme ça… Rien que le mot « cartable » le met mal à l’aise. Ce super machin rouge Pat’Patrouille pour lequel il s’est roulé dans l’allée du supermarché, ce magnifique Tann’s © qu’il n’a pas vraiment choisi mais qui t’a coûté un rein, il n’en veut plus. Non, à partir d’un certain âge, on parle de sac. Pourtant, c’est vague, « sac », ça ne désigne plus tout à fait cet objet qui contient du matériel scolaire. Ah, parce qu’on ne dit plus « scolaire » non plus ?
« Enfin, Mams, je ne vais plus à l’ « école », je vais au collège. » Dont acte.
2. Ça sent le fennec, non ?
Nous ne visons personne en particulier, sinon la puberté. Alors que pendant des années, tes enfants ont senti la crème de douche Musteline puis l’huile essentielle de lavande (fabuleux repousse-poux, soit dit au passage), tout à coup, ils se déplacent environnés d’une fragrance douteuse. Oui, c’est bien l’odeur de transpi qui surgit dans ton quotidien, surtout après le vendredi, jour de sport. Est ce qu’on n’ouvrirait pas les fenêtres de la voiture ?
3. Le budget yaourt explose
Avant, c’était un yaourt chacun, un soir sur deux. Soit (chez nous) 24 yaourts. Sans préavis, te voilà obligée de refaire le plein en milieu de semaine et tu fais le compte, ébahie : 44 yaourts engloutis cette semaine. Il y a de quoi avoir un vertige. Mais qu’en font ils donc ? Ils en remplissent une baignoire chaque mercredi, comme Cléopâtre ? Il font des mako moulages (génération 80s) après les avoir fait sécher sur le balcon ? Ils planquent un alambic dans le sous-sol pour en tirer de l’eau-de-vie ? Non, ils les dévorent dès que tu as le dos tourné. C’est l’un des effets secondaires de la croissance, se justifient-t-ils. Mais pourquoi n’ont-ils pas de fringale de brocolis ? Mystère.
4. Ta trousse de toilette semble régulièrement visitée
Tu l’avais bien reconnu, ce sillage de « Dior », lorsque tu as laissé Stella descendre de la voiture. Et elle a la peau sacrément plumpy, aussi. Et ton dentifrice, il a vécu la guerre, hier soir ? Le pauvre, il a été décapité de son bouchon. Quant aux accessoires capillaires, c’est l’hécatombe : tous tes élastiques ont disparu. C’est grâce à tous ces petits indices que tu comprends que ta salle de bain n’est plus un sanctuaire childfree. Maintenant, tu es saisie par le doute à tout instant. Qu’a rasé ce rasoir exactement ? Est-ce que cette pince à épiler a visité une zone de non-droit ? Ce n’est que le début de la psychose, crois-moi…
5. Il ne veut plus que tu t’occupes de lui organiser son anniversaire
Mais, mais, après toutes ces années, comment peut-il congédier sans préavis sa birthday planneuse ? Comment ça, il préfère « se faire un kebab en ville avec des copains » plutôt que de te confier la déco papier-crépon, le stock de dragibus© et la playlist Henri Dès ? Tu le caches avec dignité, mais ça t’atteint un peu, quand même. Heureusement, tu auras accès aux photos à partir de ton TikTok de stalkeuse « Mummyscred21 ».
6. Il a pris le train / le tram / le car tout seul
C’est un vrai cap. Tu sais de quoi je parle. Toi, tu es tentée de le déposer devant son moyen de transport et de filer à la vitesse de l’éclair dans ta voiture pour l’attendre à destination, histoire d’être certaine qu’il va descendre au bon arrêt. Tu songeais à lui trouver une baby-sitter qui l’accompagne et le tienne par la main, mais tu as reçu un gros « Stop » : « Ça va, Mams, monter dans le car, descendre à Trifouillis-les-oies, je devrais m’en sortir. J’ai mon CAPES, quand même. » Cette phrase fonctionne avec beaucoup d’autres mots que « CAPES ». Permis, Brevet, Certificat d’aisance aquatique, cartable Pat’PAtrouille. Non, quand même pas le cartable Pat’Patrouille…
7. Tu n’as plus une seule couche dans la maison
Un jour, tu as pris conscience que les prochaines couches qui visiteront tes placards, ce seront les tiennes. Ou celles de tes petits-enfants, c’est moins déprimant. Quoi qu’il en soit, quand une amie se trouve en rade chez toi avec les « selles débordantes » de son chérubin, tu ne peux plus rien pour elle. C’est l’occasion de tester l’étanchéité du pagne-serviette de toilette. Et tu te rappelles avec satisfaction que tu avais oublié ce vocable de « selles débordantes » et qu’il ne t’avait pas manqué.
