La fatigue est l’objet de plaintes qui reviennent dans la bouche de toutes les femmes qui toquent à la porte de mon cabinet.
Il y a plusieurs sources de fatigue :
le sommeil entrecoupé par les réveils des enfants, les émotions et le stress vécus dans la journée, etc. Je m’intéresse aujourd’hui à un type de fatigue que je qualifierais de mentale : celle qui est induite par la somme des pensées qui tournent dans nos têtes du matin au soir, constituant une grande part de ce que l’on appelle la « charge mentale ».
Chère Fabuleuse, je te propose trois pistes en R pour réduire cette fatigue-là.
R comme Réveil
Comment te réveilles-tu de ta nuit, le matin ?
Si la façon dont tu commences ta journée, dès le réveil, avait un impact sur l’afflux de pensées dans ta tête, que changerais-tu ?
Marie se désole : « dès que je me lève pour aller aux toilettes, les enfants m’appellent, j’ai les nerfs en boule et la to-do liste qui m’assaille ».
Je te propose de soigner ton réveil comme on soigne la décoration d’une pièce à vivre. En déco, tu te poserais la question : à quoi cette pièce va-t-elle servir ? Comment faire pour qu’on s’y sente bien ?
De la même façon, je t’encourage à te poser la question : par quoi ai-je envie de commencer ma journée ? Un câlin partagé avec mon conjoint ? Un moment passé seule juste après la douche ? Un étirement aussi long que besoin dans la chaleur de mon lit ? « Ha, ça me fait rêver, soupire Ségolène, mais je suis réveillée par mon fils qui réclame son biberon ».
Avec les contraintes qui t’entourent, que pourrais-tu mettre en place qui te permette de commencer ta journée par quelque chose de bon, de beau, de juste pour toi ? Certaines vont aimer se lever 20 minutes avant tout le monde pour écrire, ou respirer, ou prendre un petit-déj au calme. Pour d’autres, quelques minutes suffisent.
Marie, très motivée pour passer son premier moment du matin à prendre soin d’elle, a trouvé dans l’automassage du ventre une solution. Elle le fait avant de se lever, sans bruit, allongée dans son lit, pendant 2 à 3 minutes, et me dit être devenue accro à ce petit rituel en une semaine à peine. La différence ? Elle se sent de meilleure humeur quand elle se lève, et s’octroie plus facilement un droit à la pause dans la suite de la journée. Marie me dit aussi que ce moment pour elle, quand elle le prend dès le réveil, repousse de quelques minutes le sac de pensées prêtes-à-polluer son cerveau.
R comme Rangement
J’entends par rangement le fait d’oser une organisation de l’espace repensée en fonction de ce qui provoque des surchauffes cérébrales.
Charlotte a remarqué que l’oubli du goûter de ses enfants revient souvent, générant un stress pour tous au moment de partir à l’école. Pour y remédier, elle a installé dans l’entrée, à côté du casier à gants, bonnets, écharpes, un autre casier en hauteur, où elle stocke des goûters. Juste en dessous, tout près de la porte d’entrée, un panneau en liège recueille les papiers médicaux, tickets de tombola et autres autorisations de sortie pour chaque enfant. Elle me dit : « c’est comme si j’avais délégué une partie de mon cerveau à ce rangement. Je n’ai presque plus besoin d’y penser : il suffit que je pose mes yeux dessus pour faire le geste d’attraper le goûter, et les documents si besoin ».
Charlotte a également pris la décision de placer la corbeille de linge sale sur le trajet entre sa chambre et la cuisine. Elle en a informé sa famille. Ce réaménagement lui permet, quand elle sort de sa chambre le matin, d’attraper le panier plein et de le vider dans la machine, qui se trouve être dans la cuisine, lieu où elle se dirige pour prendre son café.
Certaines tâches ne nécessitent pas une démarche active de ta part. C’est le cas de la lessive pour Charlotte. Elle a remarqué que le fait d’accomplir ce geste chaque matin en mode automatique retire de son cerveau un poids : celui d’avoir à y penser. L’arrangement de ta maison peut t’y aider.
R comme Régularité
La régularité offre le même bénéfice de limiter la nécessité de penser aux tâches à accomplir.
Marie n’aura peut-être pas la possibilité de s’automasser chaque matin, ni même l’envie de le faire tous les jours. Mais le fait de soigner son état d’esprit ou ses sensations corporelles sera intégré comme une habitude, une « hygiène de vie », et bientôt, un moment « sacré ».
Chez Charlotte, il arrive que le panier de linge ne soit pas complètement plein chaque matin. Tant pis, le fait de le descendre dans la cuisine tous les jours lui permet de limiter la micro-décision : « Ce n’est pas tout à fait plein, je vais gâcher de l’eau : je le descends ou pas ? »
Réveil, Rangement, Régularité : qu’est-ce que ces trois R vont te permettre d’apaiser ?
Qu’as-tu envie de leur déléguer ? Qu’aimerais-tu qu’ils changent à tes journées ?
Différencier fatigue, fatigue chronique et épuisement n’est pas forcément facile. Je ne peux que te conseiller de faire un point avec ton médecin si ta fatigue est handicapante au quotidien et si tu perçois qu’elle n’est plus passagère, mais permanente. La fatigue liée à l’épuisement maternel est encore un autre sujet que je te propose d’affronter avec quelques outils en main. Hélène Bonhomme, la créatrice des Fabuleuses a conçu un programme de 21 jours qui permet de sortir la tête de l’eau et de prendre soin de sa santé émotionnelle. N’hésite pas à regarder de quoi il s’agit : Quand maman va tout va. Le programme commence le 13 février, il te reste quelques jours pour te lancer.