« Lorsque nous cessons de nous soucier de ce que les gens pensent, nous perdons notre capacité de connexion. Lorsque nous devenons définis par ce que les gens pensent, nous perdons notre volonté d’être vulnérable. » Brené Brown
En 2014, j’ai posté mon premier texte sur le web. À cette époque pas si lointaine, les blogs n’étaient pas aussi répandus qu’aujourd’hui — en tout cas, dans mon entourage, je ne connaissais personne qui publiait des articles ou des vidéos, hormis mon mari.
Faire entendre ma voix :
j’en mourais d’envie depuis longtemps, mais je n’avais pas osé auparavant. J’avais en stock des tas de textes que je n’osais faire lire à personne, à cause de la peur de la critique.
Quand je me suis lancée, j’étais lue par quelques amies, et quelques amies d’amies. Plusieurs années après, je reçois une quantité beaucoup, beaucoup plus importante de messages.
Et parmi tous ces retours, le ratio est toujours le même :
- il y a une majorité d’encouragements
- et toujours, quelques reproches.
Tu le sais comme moi : dans notre esprit, une seule phrase qui fait mal efface instantanément neuf autres félicitations.
Du fait de la voie que j’ai choisie, j’ai été obligée d’apprendre vite à gérer la critique. Alors depuis plusieurs années, cette question m’accompagne au quotidien :
Comment protéger ma santé mentale, tout en restant ouverte au feedback ?
Peut-être te poses-tu également cette question, toi qui veux oser briller sans te cramer ni devenir hautaine.
Sache d’abord que les rageux font partie du jeu. Ne tombe pas dans le piège du perfectionnisme : peu importe la qualité de ce que tu produiras, il y aura toujours quelqu’un pour cracher son venin à propos de ton travail. C’est vrai dans la vie réelle, et c’est encore plus vrai sur internet.
Ces haters parlent d’eux-mêmes : leur colère n’a rien à voir avec toi. Elle parle de l’état de leur propre cœur, pas du tien. Écouter leur avis, c’est mettre ta créativité en danger de mort.
Dans Le pouvoir de la vulnérabilité, Brené Brown confirme qu’à trop écouter la critique bon marché, on meurt à petit feu. Pour autant, le but n’est pas de boucher ses oreilles aux critiques constructives : à force de se protéger, il serait vraiment dommageable de devenir arrogant ! Sans feedback, pas de progression.
L’enjeu est donc de savoir fermer la porte de son cœur, tout en sachant rester vulnérable.
La solution que propose Brené Brown, c’est de savoir distinguer, parmi les gens qui donnent leur avis, ceux dont l’opinion compte vraiment pour nous :
« Si vous n’êtes pas avec moi dans l’arène, votre avis ne m’intéresse pas. »
Cette simple phrase a dénoué pas mal de nœuds dans ma tête : si tu n’es pas avec moi dans l’arène, si tu ne sais pas ce que signifie mettre tes tripes sur la table, si tu n’as jamais osé l’authenticité, si tu ne prends pas de risques pour défendre une cause, si ton travail consiste à jeter des tomates depuis le dernier rang, alors ton avis ne m’intéresse pas.
L’exercice que te propose Brené Brown, c’est de découper dans une feuille de papier un petit carré de 2,5 centimètres de côté, et de noter dessus la liste des gens dont l’avis t’importe vraiment, ceux dont tu veux vraiment écouter le feedback.
« C’est un tout petit espace, mais il est sacré », poursuit Brené Brown, en précisant : « s’il n’y a pas assez d’espace pour tous ceux que vous voulez y mettre, revoyez vos critères.
Les gens importants vous aiment non en dépit de vos défauts et de votre vulnérabilité, mais à cause d’eux.
Ce sont ceux qui, quand vous êtes face contre terre, vous relèvent, vous époussettent, vous confirment que vous ne méritiez pas de tomber et vous rappellent que vous êtes brave. Ce sont eux qui seront là la prochaine fois que vous chuterez.
Incluez aussi ceux qui ont le courage de vous dire “je ne suis pas d’accord” ou “je pense que tu as tort” et qui vous questionnent s’ils vous voient agir en désaccord avec vos valeurs.
Pour ma part, j’ai rangé ce bout de papier dans mon portefeuille. Ainsi, quand j’essaie de pirater Amazon pour dégoter l’adresse IP de l’abruti qui, au lieu de critiquer mon livre, s’est moqué de mon physique, je peux me stopper sur ma lancée. Oui, ça fait mal. Mais ce n’est pas sur ma liste.
Quand j’ai du mal à prendre une décision, plutôt que d’imaginer comment réagiraient les critiques bon marché, j’appelle quelqu’un qui est sur ma liste et qui peut me rappeler mes propres critères. »
Sur mon mini carré en papier
… j’ai noté les noms de quelques personnes à qui j’ai donné un droit de regard sur mes écrits, mes relations, ma vie. Je sais que ce tout petit nombre de gens sont des gens qui eux aussi, mordent la poussière au quotidien, c’est pourquoi leur avis m’intéresse.
Chère Fabuleuse,
“Haters gonna hate”, alors je te souhaite, comme Taylor Swift, de “shake it off” et de vivre pleinement la vie que tu as envie de vivre.
Avec au fond de ta poche, une toute petite liste de gens en qui tu peux placer une très grande confiance, pour t’accompagner sur le chemin exigeant et passionnant de la créativité.