Aujourd’hui, j’ai envie de partager avec toi une histoire de pancakes.
Ces fameux pancakes qui ont bouleversé ma parentalité. J’espère que cette petite histoire te mettra du baume au cœur. Alors voilà : je suis une jeune maman d’une petite fille de 2 ans. Cette année a été rythmée par les aller-retour à l’hôpital, car malheureusement j’ai combattu un cancer du sein. Durant cette année, j’ai vu ma maternité remuée par ce combat, j’ai souvent dû faire face à la culpabilité comme beaucoup de parents et à la peur de ne pas être assez, de ne pas être la maman parfaite que j’avais imaginée pour ma fille.
Mais aujourd’hui, il y a eu cette histoire de pancakes.
Les pancakes, c’est le goûter préféré de ma petite fille. Or, depuis plus d’un an, je rate absolument tous mes pancakes. Ce n’est pas faute de suivre différentes recettes sur internet ni d’essayer diverses techniques avec une multitude d’ingrédients. Le résultat est toujours le même… Mes pancakes ont un air ramolli, parfois en charpie, parfois brûlés… Bref ils sont bien loin de l’image Pinterest avec le sirop d’érable qui dégouline avec élégance. Malgré tout, ma fille est toujours très joyeuse en dégustant mes pancakes brouillés, ce qui ne m’empêche pas de ressentir systématiquement un pincement au cœur en regardant les pancakes d’autres mamans, bien rebondis et appétissants.
Pendant des mois, j’ai observé ma fille dévorer mes pancakes écrasés.
Ce jeudi, ma fille est donc pleine d’énergie pour m’aider dans la préparation d’une nouvelle recette de pancakes. Avec précision, elle s’amuse à casser les œufs, à ajouter le lait d’amande et à écraser les bananes. Les premiers pancakes ressemblent à de la bouillie, comme d’habitude depuis un an… Mais, par miracle, un pancake se détache des autres. Il est absolument parfait. Littéralement sorti d’une publicité américaine, il est bien moelleux, absolument pas brûlé et sent bon la banane chaude.
Je me sens si fière de préparer enfin une belle assiette avec ce pancake parfait, quelques framboises et beaucoup d’amour.
Au moment où ma fille s’assied devant son assiette, une chose extraordinaire se produit… Une expérience qui me met littéralement la larme à l’œil. Elle repousse vivement son assiette, hoche la tête en signe de NON et réclame la bouillie de pancakes ratée que j’ai mise de côté. Au début, je suis sous le choc. Je lui sers un pancake raté qu’elle s’empresse de dévorer avec appétit. Une fois l’assiette finie, elle me remercie et me fait le signe du « je t’aime maman » avant de retourner jouer avec ses poupées.
Il ne reste sur la table de la cuisine que mon pancake parfait, qui me paraît soudain ridicule.
Je suis restée un moment devant la table de la cuisine à pleurer. J’ai compris une chose, une chose que je savais déjà, mais sans vraiment y croire. Une chose que ma petite fille m’a rappelée : elle n’a pas besoin de pancake parfait, comme elle n’a pas besoin d’une maman parfaite. À ses yeux, je serai toujours la meilleure des mamans, tout simplement parce que je suis sa maman. Et aucun pancake ne pourra remplacer la bouillie de pancakes de maman.
J’espère que mon histoire vous apportera du réconfort et de la tendresse.