Dans les messages que j’ai reçus pour la nouvelle année, nombreux me souhaitaient, entre autres, la réussite.
S’il y en a une qui me tient à cœur, c’est ma réussite familiale et notamment ma capacité à être une bonne mère.
Mais la réussite, c’est quoi au juste ?!
Je vous avoue ne pas être en mesure d’apporter une réponse franche à cette question.
Il y a 6 ans, je vous aurai dit que la réussite, c’était d’avoir une famille, la santé, une belle maison et un bon job qui permette d’être à l’abri des ennuis financiers et de pouvoir subvenir aux besoins de toute la famille.
« Cliché » me direz-vous.
Mais oui, c’est ce que je croyais.
J’étais enlisée dans ma vie de working girl, rangée du côté des mamans qui bossent (un peu comme s’il y avait un camp à choisir comme à Koh lanta) et qui disent à qui veut l’entendre :
« Ce n’est pas le temps qu’on leur accorde qui compte mais la qualité »
J’étais maman de 2 petites filles, remariée, enceinte de ma 3e puce, cadre dans une grande entreprise, entrain de construire notre maison et je gagnais bien ma vie.
Ça c’était la façade !
Ma vitrine de femme parfaite qui malgré ses 70 heures semaines réussit à prendre ses mercredis pour ses puces et à faire des bricolages tout en cuisinant du pain perdu et en chantant des chansons avec une voix mélodieuse dans une maison bien tenue.
« T’y crois toi ? »
Non.
Et bien, tu as raison, faut pas ! Et en plus de sonner franchement faux, au fond tout ça, ce n’était toujours pas assez.
Pas assez.
Un manque de reconnaissance pour tout ce temps donné à l’entreprise au lieu d’être avec les miens.
Un sentiment d’ingratitude de la part de mes enfants et de mon mari par rapport à tous les efforts fournis au travail et à la maison
Car pour compenser mes absences, la culpabilité me faisait récurer, cuisiner et planifier de multiples activités avec les enfants évidemment : mère parfaite oblige ☹
L’impression douloureuse d’en faire toujours plus pour toujours moins de résultats.
La certitude que je ne parviendrai plus à trouver du temps pour moi, pour profiter de la vie.
« Dis-moi quand au milieu de tout ce bazar je pourrai trouver du temps pour moi. Les journées ne font que 24 heures ! »
Et surtout un cruel sentiment de honte et de culpabilité en réalisant tous ces rendez-vous manqués avec mes filles.
Alors j’en ai eu assez.
Ne vous y trompez pas, je ne me suis pas sentie enfin comblée !
J’en ai juste eu assez d’être crevée et insatisfaite.
- J’en ai eu marre de courir après quelque chose que je ne savais pas définir moi-même.
- Ras le bol de ressentir une ingratitude permanente de la part des autres, une culpabilité et une honte quotidienne de ne pas parvenir à être à la hauteur et à accéder à ce foutu bonheur.
- Marre d’avoir le sentiment de me décarcasser pour mes enfants et de, pour autant, ne pas être à la hauteur dans mon rôle de maman.
J’ai décidé alors qu’il était temps.
Mon bilan
J’ai fait un bilan de mes vraies aspirations : celles que j’avais avant d’être déformée par ma profession, par mon rôle de mère, par mon besoin de plaire aux autres avant de me plaire à moi.
J’ai voulu mettre en place les bonnes bases pour retrouver celle que j’étais vraiment.
Parce que t’es pas toi quand t’es crevée et parce que pour être une bonne mère, j’avais besoin d’être aussi une femme heureuse.
Bien sûr, je me suis faite aidée.
Avoir du recul sur soi, toute seule, en toute objectivité, moi je n’ai jamais su faire. Ce bilan m’a permis de redémarrer sur de bonnes bases en construisant ma vie pro et perso autour de ma personnalité et non l’inverse.
Soyons clair ! Non, tout n’est pas devenu rose et facile tout le temps.
Et ce chemin est loin d’être un boulevard tracé en ligne droite vers une évidence.
Je sais juste qu’aujourd’hui les notions de réussite et de bonne mère ont de toutes autres connotations pour moi qu’il y a 6 ans en arrière.
Mes vœux
Je nous souhaite (à vous et moi) pour cette nouvelle année de parvenir à savourer des moments simples du quotidien.
Je nous souhaite que quelles que soient les intempéries de notre vie, nous parvenions à entrevoir ces moments ou le ciel s’éclaircit.
Que chaque sourire, câlin, geste de nos enfants (petits ou grands) nous apportent autant de reconnaissance que toutes les médailles du monde.
Je nous souhaite d’être chaque jour la maman que nous sommes avec ses moments sympas et ceux moins glorieux en gardant à l’esprit que nous faisons toutes de notre mieux et que c’est déjà très bien.
Je crois que c’est peut-être ça être une bonne mère finalement.
Qu’en pensez-vous ?