Le « terrible two » est une étape de la vie de mon enfant qui a bouleversé ma façon d’être mère, mais aussi ma relation avec moi-même.
Cette période, souvent décrite comme difficile, a été pour moi un véritable miroir tendu par la vie, m’obligeant à me confronter à mes propres réactions, mes attentes et même ma vision de l’éducation, si édulcorée avant de devenir maman.
Quand mon enfant a commencé à exprimer ses frustrations et à s’affirmer de manière plus vigoureuse (vous comprendrez « à hurler à la moindre contrariété »), j’ai d’abord senti monter un sentiment d’impuissance, voire de colère. Comment répondre à ces cris, ces refus, sans me sentir dépassée ? Cette question m’a poussé à réfléchir à la manière dont je réagissais au conflit. Pourquoi certaines situations déclenchent-elles en moi tant d’émotion ?
Ces réactions sont-elles vraiment liées à mon enfant ou réveillent-elles un écho plus profond, lié à mon propre passé, à mes propres peurs ?
J’ai compris que cette phase de vie de mon enfant était aussi une invitation (dont je me serais bien passée, de prime abord) à faire un travail sur moi-même. Une introspection s’est alors imposée : qu’est-ce que je projette sur mon enfant ? Pourquoi ai-je tant besoin qu’il se conforme à mes attentes (légitimes ou pas) ? Cette phase m’a montré à quel point il était nécessaire d’abandonner mon désir de contrôle. Pour cela, il m’a fallu accepter que mon enfant soit une personne à part entière, avec ses propres besoins et son propre rythme de développement. Ainsi, j’ai pu commencer à voir ses comportements non plus comme des défis à surmonter, mais comme des opportunités de mieux comprendre qui il est et qui je suis en tant que mère.
Le « terrible two » m’a aussi confrontée à la notion de bienveillance envers moi-même.
À chaque crise, dans chaque moment de doute, j’ai dû apprendre à m’accorder le droit à l’erreur, à reconnaître que je n’ai pas toujours les réponses et que c’est normal. Cela m’a permis de développer une plus grande compassion envers moi-même. Cette bienveillance, je me suis efforcée de la cultiver non seulement envers mon enfant, mais aussi envers mes propres limites.
Cette période a également éveillé en moi une réflexion sur la patience et la gestion des émotions. Mon enfant, en plein apprentissage de ses propres émotions, m’a offert l’occasion de revoir ma propre capacité à rester calme et présente. Pourquoi est-il si difficile parfois de rester zen face à une crise de colère ? Quelle est la source de mon agitation intérieure ? Ces questions m’ont menée à explorer des pratiques comme la méditation ou la respiration consciente, des outils qui m’ont aidée à créer un espace de calme intérieur, même au milieu du tumulte quotidien !
Enfin, le « terrible two » m’a poussée à repenser la manière dont je communique.
Comment puis-je vraiment écouter mon enfant, au-delà des mots, pour comprendre ce qu’il essaie de me dire à travers son comportement ? J’ai ainsi essayé d’adopter une écoute plus active, de prêter attention à ce qui n’est pas dit, et de reconnaître les moments où mon enfant cherche simplement à exprimer une émotion qu’il ne sait pas encore nommer. J’ai aussi mis en pratique le fameux « vingt minutes » dont j’avais tant entendu parler. Ces vingt précieuses minutes dédiées 100 % à l’enfant et qui, dans la plupart des cas, permettent à chacun de vivre une journée apaisée.
Cette phase, souvent présentée comme éprouvante (et qui l’a été, je ne vais pas te mentir), m’a en réalité offert une multitude de pistes de réflexion et d’introspection. Elle m’a permis de grandir en tant que mère, mais aussi en tant qu’individu. Le « terrible two » n’est pas une bataille à gagner, mais un voyage à partager avec son enfant, un voyage où chacun apprend à mieux se connaître et à évoluer. Qui demande parfois une grande patience et une grande sagesse (que certes, je n’ai pas toujours). C’est une invitation à questionner, à s’adapter, et à développer une relation plus authentique, tant avec son enfant qu’avec soi-même. À présent, je me sens presque prête pour affronter le « Fuck*** four » : cette fois-ci, je suis prête et armée !