Pleure un bon coup… ça te fera du bien !
Quand vous entendez cette expression, dans quel camp êtes-vous ?
- “Ah ça c’est bien vrai ! En tous cas, chez moi, ça marche !”
- “Encore un de ces conseils faciles, sans aucun fondement…”
Lisez la suite avant de répondre.
Une chose est sûre : notre société, tout en acceptant nos larmes d’émotion “facile” – une fois un film terminé, par exemple – ne nous encourage pas à pleurer de tristesse ou de colère, en tous cas pas en public ! Pleurer sonne alors comme un aveu de faiblesse, renvoie à l’enfant vulnérable en nous… et envoie un signal de détresse qui rimerait avec SOS.
Nous autres fabuleuses, les larmes, ça nous connaît !
Notre quotidien, avec ses innombrables défis, vient taquiner nos glandes lacrymales et prouve bien qu’en effet, pleurer un bon coup apporte un certain apaisement, genre le calme après la tempête (à moins que ce ne soit avant, ou même pendant).
Alors, “Pleure un bon coup, ça te fera du bien” , bon ou mauvais conseil ?
Dans une posture d’accompagnement (de type relation d’aide ou coaching), ce conseil – même formulé différemment – peut prendre la forme d’une intention de la part de l’aidante : celle d’encourager, dans un cadre évidemment sécurisé et confidentiel, l’expression de l’émotion source et même de questionner pour aboutir à une purge émotionnelle.
La mise en mots, bien que douloureuse, libère le signal d’alarme jusqu’ici confus et confiné dans le corps. Cette mise en mots passe la plupart du temps par un questionnement doux et progressif, néanmoins précis et intentionnel, du genre :
“Qu’as-tu ressenti à ce moment-là ? Et maintenant ?”
“Quels mots te viennent pour décrire ce qui se passe à l’intérieur de toi ?”
“Qu’est-ce qu’il y a de pire, finalement ?”
Sensible, n’est-ce pas ?
Oui. Il faut s’attendre à ce que ce genre de questionnement, qui volontairement n’esquive pas le point douloureux, génère, de fait, des larmes !
Alors, si cette pratique peut faire peur – et d’ailleurs renvoyer à son propre rapport aux émotions – le fait d’accepter voire d’encourager les pleurs fait partie des gestes de premiers secours relationnels.