« J’ai raison, tu as tort – non c’est moi qui ai raison et toi qui as tort » : l’histoire sans fin de nos altercations conjugales !
Parfois, on a l’impression qu’il y a plus de divergences qu’autre chose sous notre toit.
Et plus ça dure, plus on se bat bec et ongles pour obtenir le Saint Graal : avoir raison.
Yolande Ziegler-Schwab, psychopraticienne et coach de vie, nous présente 5 idées fausses sur la communication à deux.
Fausse idée n°1 : si j’ai raison, l’autre a forcément tort
“Nous parlons tous des langages différents, explique Yolande. Nos points de vue sont influencés par tant d’ingrédients constituant nos histoires respectives qu’il est tout simplement impossible, dans un couple, d’être d’accord sur tout.
Mais le vrai problème, ce ne sont pas nos divergences : c’est la croyance que si j’ai raison, l’autre a forcément tort… La confrontation est possible sans rejeter l’autre !
En parvenant à dire : « J’ai raison, tu n’as pas tort ! », on se met sur le chemin de l’enrichissement mutuel.”
Fausse idée n°2 : il faut avoir raison pour être heureux
« Il existe un choix fondamental à faire dans la vie : être heureux OU BIEN avoir raison… vouloir avoir raison à tout prix est le reflet de notre insécurité intérieure face à la différence. »
(Thomas Ansembourg, Cessez d’être gentil, soyez vrai)
“Accepter que l’autre ne se plie pas à ma propre opinion : facile ? Non !
Mais cela permet de ne plus avoir un niveau de bonheur en dent de scie : si j’ai raison alors je vais bien, si j’ai tort alors je vais mal…
Accepter que l’autre ne soit pas toujours d’accord avec moi, ajoute Yolande, c’est construire une famille où chacun peut rester lui-même dans ce qui le différencie, où chacun est accepté.”
Fausse idée n°3 : il faut forcément un gagnant et un perdant
“La grande bataille des couples, c’est la bataille pour le dernier mot… On est dans un rapport de force gagnant/perdant au niveau des échanges. Or ce qu’on veut c’est un rapport gagnant/gagnant !” poursuit Yolande.
Concrètement, comment s’y prendre ?
“J’ai besoin d’être accueilli et entendu. L’autre aussi a besoin d’être accueilli et entendu. Donc, est-ce que je cherche le combat ou au contraire l’échange ?
Est-ce que je cherche à gagner, à convaincre, à influencer à tout prix ou simplement exprimer ma pensée ?
Apprendre à communiquer, c’est apprendre à échanger en mettant mon point de vue à côté du point de vue de l’autre et non en l’érigeant contre le sien !”
Fausse idée n°4 : être en conflit c’est « mal »
“Le conflit fait partie de la vie de couple et de la vie de famille, m’explique Yolande. Mais il faut apprendre à se disputer dans les règles de l’art… C’est à dire dans le respect de soi et le respect de l’autre. Une mauvaise communication, c’est quand seul l’un des deux protagonistes est respecté.”
Fausse idée n°5 : communiquer c’est se faire entendre
“Communiquer, c’est mettre en commun ! Quoi ? Nos ressemblances et nos différences ! Apprendre à communiquer, c’est apprendre à passer du réactionnel au relationnel”, conclut Yolande Ziegler Schwab avant de citer Jacques Salomé :
« Nous sommes, dans la plupart des échanges au quotidien, essentiellement réactifs : en position de contre ou de soumission.
Ce qui entraîne le plus fréquemment une amplification des malentendus et un renforcement des rapports de forces.
Peu d’entre nous utilisent le relationnel au sens fort du terme : mettre en relation, avec la possibilité de relier, de prolonger ou de confirmer ce qui se passe chez l’autre et moi. »
(Jacques Salomé, T’es toi quand tu parles)