Chères futures mamans, je voudrais vous demander pardon. J’ai perdu mon bébé cette nuit. Contrairement à la dernière fois, ça n’a pas été sans mal, j’ai cru mourir sur le carrelage de la salle de bain.
Deuxième fausse-couche en 7 mois, c’est dur.
Scientifiquement parlant, mes bébés étaient tout petits et probablement trop biscornus pour continuer la route. Cela n’empêche pas la tristesse, elle m’envahit à nouveau et j’ai l’impression qu’elle ne me quittera jamais, malgré les rires et les bêtises de mon aîné, les blagues vaseuses de mon Fabuleux.
Dans ma douleur, je voudrais vous dire pardon, mamans aux ventres ronds. Peut-être avez-vous vécu, vous aussi, dans l’attente, ou des fausses-couches, parfois des angoisses énormes pendant la grossesse, des peurs de perdre votre bébé.
Mais face à votre silhouette arrondie et votre sourire élargi au moment de m’annoncer l’heureux évènement à venir, je douille, je morfle, j’ai mal, je pleure à l’intérieur.
Mes tripes et mon ventre vide se rappellent à moi en un instant.
« C’est prévu pour mars ! Et vous, quoi de neuf ? »
En mars, si tout s’était bien passé, j’aurais dû tenir un bébé de 2 mois dans les bras. Que répondre à cette maman réjouie ? Comment gérer le mal-être qui va s’installer inévitablement si je lui dis la vérité ?
« Oh, nous, ça va, on fait notre petite vie. ».
Ce « Eh bien, félicitations à vous ! » que je lance ensuite me transperce le cœur.
Pardon à vous, futures mamans,
pardon ne pas arriver à me réjouir avec vous pleinement de votre grossesse. Pardon de ne pas m’extasier devant votre ventre rond, votre mine radieuse et votre bonheur si visible de porter un petit être à l’intérieur de vous.
Pardon, pardon ; mais c’est si difficile de fêter cette nouvelle quand nous-mêmes portons un désir d’enfant, si fort et si intense, un désir qui ne peut être assouvi à cause d’une infertilité ou suite à des fausses-couches, parce que c’est trop tard, parce que ce n’est pas le bon moment, parce que notre couple ne va pas bien ou que notre conjoint ne partage pas ce désir.
Pardon chères futures mamans, peut-être avez-vous ressenti les mêmes choses avant de tomber enceinte et de pouvoir l’annoncer.
Donc je sais que vous comprendrez.
Ce texte nous a été transmis par une fabuleuse maman, Fanny Thévenet.