Cette collègue arrive en réunion. Comme je la connais bien, je décèle que quelque chose ne va pas.
À la simple question : « Comment ça va ? », elle s’effondre en larmes…
« J’en peux plus ! »
Vu de (très) loin, il n’y a plus de problème !
Les « grands » de ces âges-là ne réclament plus de biberons et se lavent tous seuls, ne se réveillent plus 12 fois par nuit, ne font plus de batailles d’œufs dans la cuisine (ou alors ils nettoient !), ne nous demandent plus de jouer au foot ou aux barbies avec eux et apprennent leurs cours à peu près tout seuls… Alors, de quoi parle-t-elle ?
En fait, le lot commun des mamans de « grands » est identique à celui des mamans de « petits »… en un peu plus délicat et un peu plus risqué, parce que les enjeux de taille. Et là, force est de constater que, oui, l’adage « Petits enfants petits soucis, grands enfants grands soucis » est VRAI !
Pourquoi elles n’en peuvent plus, ces mamans de grands ?
Tout simplement parce qu’il est question ici de futur, de leur avenir, de leur future vie d’adulte/leur vie professionnelle ! Et en matière d’orientation et de choix d’études, il vaut mieux avoir la tête bien faite pour se repérer et naviguer à vue sans rater une seule balise sous peine de perdre une année entière.
Loin de moi l’idée de tirer à boulets rouges sur l’Education Nationale, mais il faut avouer que la description rocambolesque de certains cas d’affectation (ou plutôt non-affectation !) d’élèves l’an dernier avec Parcoursup – qui a laissé sur le carreau des centaines (des milliers ?) d’élèves jusqu’en septembre et plus tard encore – peut aisément faire comprendre à quel point c’est une prise de tête. Un vrai parcours… pas « Sup », mais plutôt du combattant !
En admettant qu’ils sachent à peu près ce qu’ils veulent étudier, encore faut-il s’y coller, ne pas rater les échéances (pas de retour en arrière possible !) et « réussir » à se faire affecter aux bons endroits par rapport aux choix initiaux !
Les mères et leurs chères têtes blondes devenues grandes, ont fait le parcours du combattant depuis le début de l’année de Terminale pour envisager, mais surtout préparer l’avenir de leurs rejetons au travers d’études…
Oui, mais quelles études ?
That is the question, sachant que début avril, les unes (les mères) et les autres (les jeunes) ont déjà enchaîné depuis quasiment la rentrée :
- les journées portes ouvertes des écoles,
- les salons de l’étudiant ou des études de ci ou de ça,
- les journées métiers dans les lycées auxquelles leurs enfants ne vont pas parce qu’ils « n’ont pas la motiv’ »
- les RV avec les CO (conseillères d’orientation) dont les documents datent parfois trop,
- … Elles ont tout fait !!
Eux, les jeunes, ne savent toujours pas ce qu’ils veulent faire de leur vie à part « être cool » et d’une manière ou d’une autre passer « du temps » devant les écrans…
Certains savent le métier qui les intéresse, ou au moins les études ou la formation, mais même ceux-là, mêmes les « meilleurs », les super sprinters de cette catégorie, ceux qui sont concernés, bossent et sont autonomes, peuvent avoir malgré eux une vigilance qui baisse… et hop : ils laissent passer les échéances des vœux. Ou bien, ils ont oublié une ligne dans le copié-collé de LA lettre de motivation de LA fac qu’ils avaient mis en premier choix parce que c’est vraiment LÀ qu’ils veulent aller étudier… et donc ça ne ressemble plus à rien.
Comment voudriez-vous qu’on ne se fasse pas de cheveux blancs ?
- Que la ménopause se « passe bien » ?
- Qu’on soit « plus cool » ?
- Qu’on n’ait pas envie de hurler ou jeter l’éponge ?
- Comment voudriez-vous qu’on n’ait pas envie de se blottir sous la couette (de toute façon le printemps est reparti) ?
- Que l’on n’en veuille pas à mort à notre Fabuleux qui nous balance au téléphone en trois minutes qu’il ne comprend pas « comment ‘on’ a pu mettre autant de temps pour pondre cette fameuse lettre, qui ‘en plus’ finit incomplète dans le dossier » ?
« Mais la lettre, c’est MOI qui l’ai écrite seule la veille parce que lui était à Tokyo (ou devant la télé)… ! »
Alors, on craque.
On craque parce qu’on sait (on l’a entendu et lu dans les médias, ça fait flipper !) que même au bout du tunnel, il n’y a pas forcément de vraie lumière : je le disais plus haut, une fois le bac en poche, pas d’affectation du tout comme c’est arrivé à des centaines de jeunes l’année dernière, ou au mieux leur dernier choix et donc par défaut… et donc le dépit, la démotivation et bien souvent, une année perdue !
On craque parce qu’on va devoir trouver un logement pour le 5 septembre avec le déménagement à la clé, sans aucun contact local, aucune adresse, personne à qui demander un coup de pouce, des cités universitaires remplies depuis des mois…
Alors, en bonne Fabuleuse, on fait de son mieux :
On prend en charge, on encaisse, on subit, on se tracasse, on n’en dort pas, on pleure, on pare au plus pressé, on refait, on corrige, on soutient, on assiste, on gère les priorités.
La Fabuleuse est là de manière indéfectible, autant que sa vie et son emploi du temps le lui permettent, elle aime ses grands, comme ses petits, du mieux qu’elle peut ! Et au final, ça va le faire.
Oui, ça va le faire. Alors, haut les cœurs, Fabuleuses de ‘grands’ enfants :
Il y a toujours un moment où ça s’éclaircit !
Racontez-nous vos expériences, le partage nous nourrit et nous encourage.