J’ai travaillé pendant dix ans dans le développement économique et l’aide à la création d’entreprise. Jusqu’à ce que je devienne maman de trois enfants et que je mette ma vie professionnelle sur pause pendant quelques années. Autant te dire, chère Fabuleuse, que j’en ai rencontré, des entrepreneurs, pendant toutes ces années ! Des dizaines de chefs d’entreprise et de porteurs de projet motivés pour créer leur activité.
Alors, lorsque les planètes se sont alignées dans ma vie perso et que l’idée de créer ma propre entreprise a germé en moi, j’étais convaincue que ce serait plutôt easy.
En théorie, je savais faire : je connaissais les rouages, les réseaux.
Les étapes du parfait créateur n’avaient pas de secret pour moi. Je les avais présentées tant de fois aux créateurs qui venaient me rencontrer dans mon bureau.
Je me disais en moi-même : « Je vais accompagner les femmes qui veulent entreprendre et faire rayonner leurs talents. Voilà un projet qui me fait vibrer et a vraiment du sens pour moi. Allez go, il suffit de se mettre en action et de se lancer. À mon tour, de créer mon entreprise ! ».
Tout semblait simple sur le papier. Il suffit de suivre les étapes une à une, tel un automate qui se met en mouvement : étude de marché, stratégie commerciale, prévisions financières, statut juridique.
Hmmm, hmmm… Ça, c’était la théorie. Et surtout, c’était avant.
Avant de sentir le stress monter en moi et me recouvrir de son voile invisible. Avant de sentir l’angoisse me tétaniser sur place.
Moi d’ordinaire énergique et fonceuse, il m’a bien fallu regarder la vérité en face : j’étais totalement paralysée par la peur. Figée et incapable d’avancer.
Si tu m’autorises une métaphore, chère Fabuleuse, je sais qu’elle te parlera à toi, qui es maman : j’étais comme une sage-femme, passionnée par son métier, ayant déjà aidé des dizaines de mamans à accoucher, qui s’apprête à accoucher pour la première fois de sa vie… et qui est littéralement morte de peur !
D’abord, si je dois être tout à fait honnête, j’ai pensé abandonner.
La montagne face à moi me semblait immense et mes peurs, insurmontables, mais j’ai pris le temps de réfléchir et d’écouter cette petite voix intérieure qui me répétait : est-ce que tu vas vraiment laisser tomber ton idée ? Est-ce que c’est vraiment ça que tu veux : renoncer ?
Non, évidemment… Je me sentais tiraillée entre la peur et l’envie. Je n’osais pas avancer, mais je refusais de renoncer, alors, j’ai décidé de chercher de l’aide pour comprendre ce qui se jouait en moi à ce moment clé de ma vie.
De quoi avais-je donc si peur ? Du regard de l’autre ? De l’échec ?
Est-ce que j’angoissais de ne pas être à la hauteur ? De me tromper ? De décevoir ? De déplaire ? D’être jugée ? Critiquée ? Est-ce que je craignais de réussir ?
Aller à la rencontre de mes peurs n’a pas toujours été une partie de plaisir, je ne vais pas te mentir. Le chemin a été parfois pénible et semé de doutes.
Ce qui m’a vraiment permis d’avancer, c’est de ne pas rester seule.
C’est grâce aux encouragements et aux soutiens de professionnels, mais aussi d’amis proches qui croyaient en moi que j’ai pu surmonter mes peurs. Je suis allée à la rencontre de mes craintes, j’ai appris à les accueillir, à les regarder en face, à reconnaître que certaines ne m’appartenaient pas et que d’autres étaient de fausses croyances. J’ai compris que les nier ou les étouffer ne ferait que repousser les difficultés à demain. Or, le moment était venu pour moi de les dépasser.
Si je peux te parler aujourd’hui en toute authenticité, chère Fabuleuse, c’est parce que j’ai franchi certaines barrières et je suis suffisamment sereine maintenant pour pouvoir les partager avec toi. J’ai compris avec le temps qu’il était plus facile de parler de ses épreuves une fois qu’elles étaient traversées. Aujourd’hui, j’ai créé mon entreprise, j’ai conçu mon site Internet et j’accompagne des femmes fabuleuses qui ont envie d’entreprendre et de faire rayonner leurs talents. Il arrive encore que mes peurs s’invitent à la porte de mon cœur sans avoir été invitées.
Je ne les repousse plus, mais je ne les laisse pas non plus prendre le volant de ma vie et décider de ma trajectoire.
J’accepte simplement le fait qu’elles sont là, qu’elles font partie du voyage, tout en veillant à ce qu’elles ne prennent pas toute la place. Je continue d’avancer, pas à pas. Finalement, oser, c’est accepter d’avoir peur et avancer malgré tout. Accepter ma vulnérabilité, accepter de me tromper et continuer malgré tout à faire un pas en avant. Continuer à faire confiance en la vie, à me faire confiance et laisser mon envie, ma créativité, mon plaisir d’entreprendre guider mes pas.
Si je tiens à te confier un fragment de mon parcours, c’est d’abord pour te dire que tu n’es pas seule, chère Fabuleuse.
Peut-être que, toi aussi, tu as en toi un projet qui ne demande qu’à éclore, mais que la peur te tétanise.
Peut-être que tu as besoin d’entendre que tu n’es pas la seule à trembler, pas la seule à avoir peur. D’autres sont passées par là avant toi.
Cela ne veut pas dire que tu te trompes de direction, non. C’est peut-être simplement le signe qu’il est temps pour toi de regarder ta peur en face et d’oser la surmonter.
Pour ma part, si je n’avais pas été confrontée à mes peurs les plus profondes, je n’accompagnerais pas les femmes que je rencontre comme je le fais aujourd’hui. Je n’aurais pas dédié un module entier de mon accompagnement aux peurs, aux croyances et à la confiance en soi.
Je n’aurais pas compris que créer était avant tout un travail intérieur. Mental.
Une rencontre avec soi-même pour apprendre à mieux se comprendre et s’accepter. On ne peut se soustraire à ce travail en profondeur si on souhaite vraiment faire rayonner ses talents.
Alors, si toi aussi tu as envie de te mettre en mouvement, d’oser et d’entreprendre, j’aimerais te proposer quelques idées qui m’ont beaucoup aidée à faire ce pas en avant :
- Ce qu’on arrive à nommer fait moins peur. Commence par chercher les mots justes pour décrire ce que tu ressens.
- Ose demander de l’aide, entoure-toi de professionnels et d’amis bienveillants qui seront à tes côtés pour t’accompagner sur ta route.
- La peur est une émotion désagréable, on est bien d’accord, mais elle est passagère et ce que tu vis est temporaire. En l’acceptant, tu vivras beaucoup mieux les situations qui se présenteront à toi.
- Oser, c’est sortir de sa zone de confort. C’est aller vers l’inconnu. Ça fait peur, mais c’est exaltant aussi ! Alors ne laisse pas la peur prendre toute la place : écoute-la, rassure-la et continue d’avancer petit pas après petit pas. Tu vas y arriver !
- « N’attends pas d’avoir pleinement confiance pour faire un pas devant. C’est en faisant un pas devant qu’on gagne confiance en soi ». Cette parole n’est pas de moi, mais de Nicole Bordeleau, professeur de yoga québécoise dont j’adore les podcasts et les méditations. Ses paroles de sagesse sont un véritable baume de douceur pour moi au quotidien. J’espère que cette citation te fera autant de bien qu’à moi. Elle m’a été d’une grande aide pour oser faire mes premiers pas. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui, elle figure en première page de mon site Internet.
- Prends soin de ton mental et apprends la persévérance. Ce sont les deux clés pour oser entreprendre !
- Si tu as un grand projet qui te tient à cœur et que ses dimensions te font peur, garde à l’esprit les paroles d’Hélène : « Comment mange-t-on un éléphant ? Un morceau à la fois ! ». Mange un morceau de ton éléphant après l’autre et tu te rendras compte, plus vite que tu ne le penses, que tu as finalement réussi à manger ton éléphant en entier.
Tu peux aussi choisir de redimensionner ton projet et de l’aborder en 3 temps :
un premier palier à court terme, un autre à moyen terme et le projet final à long terme. C’est plus facile de commencer une rando dans les Vosges que de s’attaquer d’emblée à l’ascension du mont Everest !
- Agis dans la direction qui a le plus de sens pour toi. Tu pourras t’y accrocher quand tu seras prise d’un doute. Tu te rappelleras pourquoi tu agis et tu ne perdras pas de vue l’importance que revêt ton travail.
- Imagine-toi de l’autre côté de la rivière, une fois que tu seras arrivée et que tu auras atteint ton objectif. Est-ce que tu ressens de la fierté ? Yes !
