Orgasme féminin : à en perdre la raison ! - Fabuleuses Au Foyer
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Orgasme féminin : à en perdre la raison !

Rebecca Dernelle-Fischer 18 août 2017
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Quand j’ai lu le chapitre sur l’orgasme dans le livre d’Eckart von Hirschhausen (Le bonheur : la chance n’arrive jamais par hasard), j’ai d’abord dit un tas de gros mots, coincés dans une bulle de bande dessinée au-dessus de ma tête de psy mal réveillée.

Dans ce chapitre, cet auteur, docteur en médecine (qui s’est reconverti dans une carrière humoristique et littéraire absolument géniale) commence le chapitre par décrire une expérience scientifique concernant l’orgasme. Le but était d’analyser quelles sont les zones du cerveau actives lors de l’orgasme masculin et féminin. Mais les résultats sont frappants : au lieu de trouver une activité plus intense, c’est le contraire. Certaines activités cérébrales sont tout simplement inhibées.

« La métaphore qui compare l’orgasme à la petite mort n’est donc pas dénuée de sens et trouve une justification neurophysiologique : pendant l’orgasme, assurément l’une des sensations les plus puissantes, notre raison est éteinte. »

Eckart insiste : il faut se perdre, s’oublier, prendre distance avec notre réflexion pour atteindre l’orgasme.

« Chez la gent féminine, se désinhiber et abandonner tout contrôle était indispensable au plaisir ».

Voilà, c’est là que je dis mes gros mots comme le capitaine Haddock. « Abandonner tout contrôle » !
La force tant prisée du lâcher prise… pfff merci les gars mais avec mon quotidien, mes 3 enfants, les nouvelles mondiales, le cancer d’une telle, les factures à payer, les WC à laver, les livres à lire… avec mon passé dans les os et mon avenir dans les pensées… mais comment suis-je censée savourer le présent ?

Ce qui semble évident pour certains ne l’est pas pour tous.

Comme méditer 15 minutes et faire le vide : pour certains c’est juste un cauchemar parce que l’injonction « ne pensez à rien » produit l’inverse : les pensées arrivent 2 à 2 en courant pour surtout vite vite remplir l’arche de Noé qu’on a dans la tête. Et pourtant méditer (ou pour ce qui est de notre sujet, avoir des relations sexuelles) engendre une force de vie incroyable.

Il y a bien entendu beaucoup d’autres aspects à l’atteinte de l’orgasme mais prenons le temps de réfléchir à cet aspect-là :

Au lieu de balayer sous la table,

Balayer dans ma tête pour pouvoir y poser un moment d’extase,
sortir les poubelles internes,

Fermer la porte de la chambre et laisser le monde tourner seul,

Se protéger des intrusions externes/internes pour garder un espace vide qui me permettra de faire du benji jumping dans mon corps,

Oublier que je trouve mon derrière trop large et que j’ai un problème fondamental avec mes mollets de cycliste mal épilés (c’est là qu’en tant qu’auteur tu te dis : « Rebecca, t’es certaine de vouloir attirer l’attention du lecteur sur tes mollets… hein ? »)

Quand tu es étudiant à l’université, en blocus, une des règles de base que tu devrais connaître pour bien survivre c’est : après avoir étudié, il faut dormir, cela permet à la matière de bien se poser dans ta mémoire. Si tu veux tenir le coup de la session complète, tu as tout intérêt à bien manger, dormir assez, prendre de l’air frais, faire des pauses (des vraies).

Dans ta vie de fabuleuse, c’est la même chose.

Prendre soin de toi, te faire du bien, débrancher ton système de contrôle, (faire l’amour), te reposer, c’est ce qui te permettra de survivre. Avoir des enfants, avoir un partenaire n’est pas un 100m à courir le plus vite possible, c’est vraiment un marathon, triathlon, un truc d’Iron Man (appelle-le comme tu veux). Et ces moments d’intimité en couple, ça pourrait tant être cette barre de céréales qui te donne le courage de plonger dans l’eau, monter sur ton vélo, continuer ta course.

Eckart écrit :

« Mener une existence heureuse signifie bien plus que d’accumuler le plus grand nombre d’orgasmes au cours d’une vie. Cependant, les études scientifiques sont de plus en plus nombreuses à prouver que le plaisir sexuel contribue de manière non négligeable à la joie de vivre, ainsi qu’à la santé du corps et de l’esprit. »

Au fond, c’est de la dope de haut niveau les filles… super qualité, gratuite, naturelle, saine.

Alors quoi ?

Point 1 : Confiance

J’ai bien conscience que le sujet est complexe, non linéaire, que dans la sexualité du couple il se joue bien plus qu’un simple moment de détente. Je n’ai pas de méthode du type «  3 2 1 c’est à moi ! » (les sites de ventes aux enchères promeuvent ça si bien). Par contre j’ai confiance en toi.

Tu as les ressources en toi pour ta propre vie.

Je ne dis pas que ta situation de vie est facile, peut-être que certaines choses sont même plutôt complètement merdiques, coincées, gangrenées. Mais j’ai tant envie de te dire « aie confiance en toi, en ton corps, en ton partenaire, en ce merveilleux cadeau que nous fait la vie que de pouvoir vivre la sexualité ».

Point 2 : Courage

Parfois, il faut oser, tenter, essayer, faire des erreurs, se planter, chercher de nouvelles pistes. Voici une petite piste de ma part :

Une méthode de relaxation corporelle que j’ai apprise durant mes études de psychologie consistait à contracter un muscle pour bien en avoir conscience pour le relâcher après (la méthode de Jacobson). C’est un jeu de contraction/décontraction.

Ma proposition ?
Planifie dans ton agenda consciemment une plage « s’envoyer en l’air avec mon partenaire » : pose le cadre, crée du temps et un espace propice.

Et prend le temps de vider ta tête avant, par exemple en notant les trucs qui nagent dans ta tête tout le temps style « surtout ne pas oublier de racheter du café, de finir le dossier 4-3-6-7, de rappeler bonne-maman et de rafraîchir les vaccins des chats ».
Ose abandonner ta liste sur la table la plus éloignée de toi, en dehors de tes pensées.

Point 3 : Découverte

Lâcher prise, s’abandonner, perdre le contrôle c’est comme s’endormir, avoir un orgasme, conduire… c’est un processus automatique.

Plus tu essayes de t’endormir, moins tu y arrives.
Plus tu réfléchis à quelle pédale de ta voiture est le frein, plus tu hésites (moi en tout cas).

Plus tu réfléchis à ce que tu fais lors des relations sexuelles, plus tu te mets des bâtons dans les roues. Alors évidemment si je te donne l’injonction « allez concentre-toi, tu vas arriver à savourer ce moment », eh bien je te mets une nouvelle pression qui ne t’aidera pas.
C’est pour ça qu’en lisant « perte de contrôle » j’ai dit des gros mots. «Il faut lâcher prise » c’est comme si je te disais « surtout ne pense pas à un éléphant rose » (bon voilà, tu l’as vu dans ta tête je parie).

La meilleure manière de ne pas penser à quelque chose c’est de détourner son attention. Comme pour t’endormir, pour faire l’amour, crée-toi un cadre propice et puis oublie et laisse-toi aller, découvre, joue…

Confiance, courage et découverte !

Revenir au dossier : Le sexe et moi.



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Cet article a été écrit par :
Rebecca Dernelle-Fischer

Psychologue d’origine belge, Rebecca Dernelle-Fischer est installée en Allemagne avec son mari et ses trois filles. Après avoir accompagné de nombreuses personnes handicapées, Rebecca est aujourd’hui la maman adoptive de Pia, une petite fille porteuse de trisomie 21.
https://dernelle-fischer.de/

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