Aujourd’hui c’est jour de fête à la maison car Monsieur Costaud a 7 ans. Comme toutes les mamans, je revis en détails, heure par heure, cette journée de naissances (celle de Monsieur Costaud et la mienne en tant que maman) et je prends moi aussi une année de plus !
Malgré cela, je ne me sens pas bien.
J’ai mal à la tête, au ventre, je suis fatiguée, déprimée et j’ai envie de pleurer : suis-je malade ? Ai-je la Covid ? Non.
Comme chaque année, je me sens mal en revivant cette journée d’accouchement prématuré si violent.
Je culpabilise et me dis que je devrais être heureuse de fêter l’anniversaire de mon grand garçon (et je le suis !) mais c’est plus fort que moi, je ne vais pas bien ! Cette journée spéciale est marquée par un mélange de sentiments et d’émotions contradictoires très difficiles à gérer. Je ne veux pas montrer à mon fils que SA JOURNÉE est source de mal-être pour moi et pourtant c’est le cas…
Il y a 7 ans, tout est allé très vite.
J’étais enceinte de 28SA et mon corps a décidé qu’il était temps d’accoucher. Après une journée d’attente interminable dans la douleur et la peur en salle d’accouchement, la sage-femme m’a annoncé à 17h50 qu’il fallait accoucher. J’ai d’abord refusé en disant que c’était trop tôt et que je n’étais pas prête car…
… je n’avais pas encore commencé les séances de préparation à l’accouchement et surtout je n’étais pas épilée !
Ils m’ont annoncée que j’allais immédiatement accoucher par césarienne et m’ont emmenée au bloc opératoire en laissant mon conjoint tout seul dans une salle d’attente. Dans ce long couloir qui menait au bloc, j’essayais d’imaginer à quoi ressemblerait « la chose » qu’ils allaient sortir de mon ventre car pour moi, à 28SA, on ne pouvait pas accoucher d’un bébé.
Je me suis retrouvée perdue dans cette grande pièce froide, entourée de médecins et d’anesthésistes masqués. J’avais mal et j’étais terrifiée mais je gardais le contrôle de moi-même : ce n’était pas le moment de craquer ! Tout s’est passé très vite :
Ils ont sorti mon fils de mon ventre, je n’ai rien vu, ni rien senti.
Ils lui ont fait les premiers soins dans une petite pièce à côté du bloc opératoire et l’ont emmené dans en réanimation néonatale dans une couveuse. J’ai eu le droit de l’apercevoir dans sa couveuse et de me rendre compte que c’était bien un bébé avec une tête, un tout petit corps, deux bras et deux jambes… Je n’ai revu mon fils que deux jours plus tard quand j’ai pu me lever de mon lit après cette césarienne si douloureuse. Heureusement, son papa a pu lui rendre visite dès le premier jour !
Lorsque je suis montée en réanimation néonatale, j’étais heureuse d’aller voir mon fils mais j’avais toujours très peur.
Son box était tout au bout du service, tout était sombre et des machines sonnaient partout. J’ai découvert mon minuscule bébé (il faisait la taille de son doudou) dans sa petite couveuse, branché, intubé et entouré de machines impressionnantes.
Cette journée très spéciale a fait basculer ma vie de femme et m’a fait naître en tant que maman assez particulière.
Aujourd’hui, Monsieur Costaud est grand, fort et beau ! Il est plein de vie et je suis tellement fière d’être la maman de ce super héros ! Chaque jour je grandis à travers lui. Il s’est toujours battu dans les moments difficiles et s’en est toujours très bien sorti. Il est mon modèle de courage et de persévérance. J’ai encore du mal à lui montrer ma fierté d’être sa maman et à quel point il m’impressionne, mais aujourd’hui c’est jour de fête et je vais honorer mon grand garçon comme il se doit en me nourrissant de ses câlins, de ses sourires et de ses éclats de rire pour continuer à grandir avec lui !
Ce texte nous a été transmis par une fabuleuse maman, Céline.