« Maman tu es méchaaaaaaaaante ! »
Ces mots sont devenus les points finaux des nombreuses expressions de frustrations de ma fille de 4 ans. À chaque fois, c’est le même scénario : la sentence est tombée, le juge est également la partie civile et l’accusée n’est autre que moi.
Mais quand avons-nous atterri dans ce no-love’s land ?
J’ai toujours voulu être le genre de maman qui ne faiblirait pas quand la fermeté se présenterait comme la seule alternative à l’éducation de mes filles. Je me confortais dans l’idée qu’après tous mes bons et loyaux services, viendrait le jour où elles me remercieraient. De toute évidence, nous sommes encore bien loin de ce glorieux jour. Aaah que c’est dur !
Ces quatre mots me heurtent plus que ma fierté veut bien le reconnaître. Je saisis qu’à 4 ans on commence à comprendre certaines choses, que l’on ait besoin de s’affirmer et que l’usage de mots sans en comprendre leurs totales portées est l’apanage d’un enfant qui s’exerce à la parole… Mais personne ne m’avait prévenu qu’avant la crise de l’adolescence il y aurait la crise de l’enfance !
Je n’ai pas encore trouvé de formule magique contre ces petits mots qui piquent, ni pour contenir la larme et demie qui a coulé une fois (seulement !) mais ma seule réponse est de lui rappeler que j’ai tellement d’amour pour elle que je suis prête à supporter que mes décisions me donnent le rôle de la « méchante ».
Je ne sais vraiment pas si cela lui est rassurant ni même satisfaisant, mais au fond, n’est- ce pas cela être parent : savoir les recadrer de manière à leur donner le meilleur, celui auquel ils n’ont pas la capacité d’avoir conscience ? Et si c’est fait par amour, peut-on vraiment se tromper ?
Finalement, un parent, n’est-il pas un être au-delà du gentil et du méchant ?
Je me laisse à cette réflexion… et peaufine ma stratégie de parage des « vilains mots » ainsi que mon ton de maman aimante mais pleine d’autorité.
Un, deux … micro :« Et maintenant, terminez votre assiette demoiselle ! »
Mamans, êtes-vous des « méchantes » assumées ?