Hélène Bonhomme répond à un courrier de lectrices : et les papas, ils n’ont pas leur place sur le blog des fabuleuses ?
« Une question me brûle les lèvres : où sont les fabuleux ? Pourquoi ne pas donner la parole à ces papas qui, toujours plus nombreux, s’investissent dans l’éducation de leurs enfants au quotidien, malgré l’absence de modèles dans les générations précédentes et les médias, et prennent des temps partiels ou des congés parentaux au risque de susciter l’incrédulité voire la désapprobation de leur environnement professionnel ?
Je n’ai pas le sentiment de vivre dans un milieu particulièrement progressiste, et pourtant j’en vois plein autour de moi !
Si l’on veut un jour en finir avec les slogans du type « Blédina, du côté des mamans » – car les papas, c’est bien connu, ne donnent jamais de petits pots … – ne devrait-on pas donner de temps en temps la parole à tous ces fabuleux du quotidien, qui eux aussi se lèvent la nuit, donnent des bains, reçoivent des jets de pipi sur le nez, et se font parfois juger plus durement encore que les mamans parce qu’ils osent refuser une promotion ou délaisser leurs dossiers le mercredi au profit d’une virée au parc ? Je suis sûre qu’eux aussi auraient des rires, des doutes et bien d’autres anecdotes à partager.
Et je suis convaincue qu’à l’avenir les fabuleuses croiseront sur leurs chemins de plus en plus de fabuleux, pour peu que la société sache leur faire une place… »
Je réponds à l’excellente question de Dominique – qui en fait est moins une question qu’un plaidoyer pour plus de reconnaissance à la nouvelle gent masculine, qui plus que jamais fait preuve d’implication, de courage et d’efficacité dans son rôle paternel.
Ce plaidoyer cache néanmoins une question, adressée à moi blogueuse, créatrice de contenu et fondatrice d’un blog de mamans : faire ou ne pas faire du contenu “genré”, c’est-à-dire qui s’adresse uniquement à l’un ou l’autre sexe ?
Pourquoi j’ai choisi de faire un blog pour les mamans ?
Euh, eh bien… parce que j’en suis une !!!?? Malheureusement (ou heureusement), je n’ai ni un cerveau ni un système nerveux, ni un équilibre hormonal d’homme.
Mon blog n’est pas un site d’actualités, ni de psychologie, ni d’analyse de la parentalité en général. Mon blog, c’est depuis plus de trois ans la compilation de chroniques que j’espère authentiques, les mots viennent, ils sortent de mon corps de femme, de mon âme de femme, de mon esprit féminin – appelez-le esprit sensible, esprit propice à la crise de nerfs, mièvrerie ou hystérie féminine, c’est vous qui choisissez.
Au nom de l’égalité, on cherche parfois à gommer la richesse de la différence. Ce que j’ai vu en trois ans, c’est ma boîte mail qui ne désemplit pas de messages soulagés, provenant de mères épuisées par la pression qui est la leur – et luttant avec les fonctionnements intérieurs qui sont les leurs – de mères soulagées, donc, de trouver ici même un lieu d’expression où elles n’ont pas besoin d’être parfaites pour être fabuleuses.
Tout cela pour dire que même si je suis la fille de mon père et que même si je partage ma vie avec le père de mes enfants, je ne suis pas dans la tête d’un papa.
Donc les papas n’ont pas leur place chez les fabuleuses ?
Loin de là. Cela reviendrait à accuser un boulanger de détester la mécanique sous prétexte qu’il ne vend pas de pièces détachées automobile.
Les fabuleux sont fabuleux. De manière générale, il me semble qu’ils en doutent peu (en tout cas moins que nous doutons de notre fabulosité). Mais les fabuleux ont d’autres défis. Des défis qui sont les leurs. Et que, même si mon mari et moi on apprend à se parler vrai, je ne pourrai jamais vraiment cerner ni comprendre.
Alors oui, il faut que la société fasse de la place à ces nouveaux pères. Oui, il faut les féliciter, les remercier, les honorer… même si certaines diront qu’il n’y a pas de quoi les applaudir pour des tâches qui chez nous relèvent de la normalité.
Sauf que ma manière à moi de mettre une pierre à cet édifice, c’est de tenter, à ma manière, d’encourager leurs fabuleuses. Tu sais, leurs partenaires de sexe féminin, celles qui parfois leur cassent leur c*** quand elles ont leurs ragnagnas. Donc, ma manière à moi de faire du bien aux papas, c’est de prendre soin des mamans. En aidant celles-ci à faire baisser un peu leur pression intérieure. Et sachant pertinemment qu’une maman qui va bien, c’est un sacré service rendu à son conjoint et à ses enfants.
Alors oui, on manque de blogs de papas.
Et rien ne vous empêche de trouver un super papa qui soit prêt à s’exprimer sur le sujet de sa paternité.
Pendant ce temps, moi, j’aime l’homme de ma vie, et je fais ce que je sais faire : du tri dans mes pensées. Par écrit !
M’adresser à vous, Mesdames qui partagez votre vie avec un fabuleux, ne m’empêche pas de vous encourager à transmettre un message subliminal à l’homme sans qui vous ne seriez pas la fabuleuse que vous êtes. Dites-lui que vous l’aimez, dites-lui merci, dites-lui que rien ne serait pareil sans lui, dites-lui que personne ne peut prendre sa place dans votre coeur. Et tout, ça dites-le lui avec un énorme pot de Ben&Jerry’s 🙂
À la santé de nos fabuleux 🙂